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Attention : L’intelligence artificielle qui change l’éducation est arrivée et vous devez vous y intéresser aujourd’hui

Une nouvelle application d’intelligence artificielle risque d’avoir un impact majeur et à court terme en éducation. Lancée au début du mois de décembre 2022, ChatGPT semble redoutablement efficace pour répondre à des questions simples, mais aussi plus complexes – et il fonctionne en français de surcroît. De quoi obliger tous les acteurs de l’éducation à revoir leurs façons de faire, et rapidement! On vous explique ce qu’elle est et pourquoi il faut s’y intéresser.  

Qui est ChatGPT?

ChatGPT est une application d’intelligence artificielle qui permet de discuter avec un robot de manière naturelle, développé par la société OpenAI. Il suffit de s’inscrire gratuitement sur le site pour entamer une conversation avec le robot (lui poser des questions de tout genre, en fait). 

Puisque l’application est toujours au stade « beta », on prévient l’utilisateur qu’il se pourrait que certaines réponses soient inexactes ou incomplètes. N’empêche, en posant quelques questions simples, on en vient rapidement à la conclusion que son efficacité est déjà impressionnante, voire redoutable. Il est d’ailleurs possible de signifier son appréciation de la réponse offerte (pouce en haut ou pouce en bas) afin de « contribuer à la recherche » et l’aider à devenir plus efficace encore.

Voici un exemple de question que nous lui avons posé. 

Pourquoi s’y intéresser?

La mise en ligne de l’application a causé un émoi dans le monde scolaire. Tout de suite, on pense aux occasions de plagiat qui viennent d’être décuplées. Depuis quelques années, le personnel enseignant est invité à éviter les « questions googlables » pour contrer le plagiat. Avec ChatIA, ils devront aller encore plus loin dans la complexité des tâches demandées à leurs élèves pour éviter que certains s’en servent pour compléter leurs travaux scolaires…

Dans une vidéo présentée sur TikTok, l’enseignant de mathématiques Sylvain Duclos souhaite informer ses collègues de partout au sujet de l’application et les appeler à la vigilance. À ceux qui lui reprocheraient d’en parler sur une plateforme abondamment utilisée par les jeunes, il répond que si les élèves risquent de repérer rapidement l’application et tenter de l’utiliser, les écoles doivent s’y intéresser dès maintenant. La technologie existe; « il ne faudrait pas que vos élèves en profitent avant vous! », lance-t-il. 

Il ne faudrait pas que vos élèves en profitent avant vous!

Sylvain Duclos, enseignant

Il présente ensuite un problème mathématique résolu avec succès par l’intelligence artificielle et la rédaction d’un récit policier composé par celle-ci. 

Il invite donc à réfléchir aux changements potentiels dans la pratique enseignante pour tenir compte de la disponibilité de l’outil : circuler dans la classe pour observer l’écran des élèves lors de tâches réalisées avec des appareils électroniques, modifier la nature des tâches demandées, et on ajoute à cela axer sur la créativité. « L’évaluation classique vient d’être redéfinie. Il faudra encore plus diversifier les traces d’apprentissage et poser des questions d’entrevue aux élèves pour valider leur compréhension. »

Les réactions sont nombreuses, autant sur sa publication TikTok que sur sa reprise sur Facebook dans le groupe Les TIC en éducation.

@sylvainduclos2 Chat GPT, l’intelligence artificielle de OpenAI #education #intelligence #artificielle #ai #plagiat #profsurtiktok ♬ son original – Sylvain Duclos | Prof 🔢

Et s’il s’agissait d’une opportunité?

D’ailleurs, plutôt que de craindre le développement de l’application, le monde scolaire ne devrait-il pas plutôt se saisir de l’occasion pour revoir certaines pratiques? De toute façon, l’intelligence artificielle continuera de gagner en efficacité jusqu’au lancement d’une autre application plus puissante encore; ChatGPT n’étant que la première manifestation véritablement grand public de la démocratisation de l’intelligence artificielle, comme le mentionne le magazine The Verge.

Le développement de l’esprit critique apparaît en tête de liste des nouvelles priorités, autant pour les élèves que les enseignants. Les réponses fournies par l’application sont certes impressionnantes, mais il ne faut pas oublier qu’elles ne seront pas toujours tout à fait juste. De quoi entraîner des situations gênantes d’un côté comme de l’autre. De plus, le niveau de langage utilisé peut représenter un indice pour l’enseignant qu’il y a eu tricherie ou non. Dans l’exemple sur le nomadisme et le sédentarisme présenté plus haut, le niveau de langage semble trop soutenu pour un élève du primaire, par exemple. 

Voici un exemple de récit que nous avons demandé à ChatGPT d’écrire. Si le résultat est certes correct et sans fautes d’orthographe, il aurait possiblement manqué un peu de substance pour répondre à tous les critères d’une grille d’évaluation. Notez également la présence du mot « marshmallows » qui n’est pas utilisé au Québec, contrairement au mot « guimauve ». 

Par ailleurs, l’importance de penser l’évaluation autrement vient de gagner en popularité avec l’arrivée de cette nouvelle application. La triangulation des preuves d’apprentissage qui était déjà mise de l’avant par nombre d’enseignantes et d’enseignants, risque de devenir un incontournable. Collecter des productions écrites ne suffit plus; le fait d’observer les élèves en action et d’avoir des conversations avec eux pour valider les apprentissages prend tout son sens. Le numéro d’hiver 2022-2023 du magazine École branchée porte d’ailleurs entièrement sur ce sujet.

Un exemple proposé par le Service national du RÉCIT, domaine des arts

Pour sa part, le Service national du RÉCIT, domaine des arts a fait le test en utilisant ChatGPT pour inventer des personnages et des dialogues ou des propositions de créations. La conclusion : l’outil pourra être très utile aux enseignantes et aux enseignants qui ont besoin de générer rapidement des idées et des textes. Voici donc une utilisation positive.

Voir le tutoriel produit : 

Mais… ce n’est pas toujours parfait!

En terminant, pour relativiser un peu, nous lui avons demandé au chatbot quel est l’impact de l’École branchée sur l’éducation. On remarque qu’elle n’a pas saisi complètement la référence à notre organisation (quoiqu’elle n’en n’était pas très loin!). La réponse est quand même intéressante.

Et finalement, voici ce que vous auriez lu si l’intelligence artificielle avait rédigé cet article journalistique au sujet de ChatGPT et de son impact sur le monde de l’éducation. Elle doit être surchargée en ce moment, car elle n’a jamais terminé! 

En complément

Suggestions de lecture pour aller plus loin

Quelques réactions que nous avons recensées au sujet de ChatGPT : 

https://twitter.com/alexchenette/status/1600712348745969664?s=43&t=3rKpmar-Jbwjjdq0gGwHoA

La discussion dans le groupe Les TIC en éducation sur Facebook

La professeure Mélanie Tremblay en a fait l’essai sur le sujet des données probantes en éducation. Voici le résultat.

Et la réponse à la question : Comment empêcher les élèves de tricher grâce à ChatGPT?

(Belgique) Barak@TIC 2024 : Le numérique en éducation est-il vraiment efficace? « Mauvaise question », dit Pierre Dillenbourg

La Barak@TIC est une initiative destinée à promouvoir les compétences numériques et l’innovation technologique. Elle propose des ateliers et des conférences en ligne qui se veulent accessibles au plus grand nombre d’enseignants. Pour plus de détails, vous pouvez visiter le site de l’édition 2024 de l’événement ici.

Lors de la deuxième journée, nous avons assisté à la conférence de Pierre Dillenbourg, ancien instituteur primaire belge et actuel professeur à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, qui a captivé l’auditoire avec son approche non conventionnelle des technologies éducatives. En introduisant son discours, il a clairement établi que son but n’était pas d’innover pour l’innovation elle-même, mais plutôt pour résoudre des problèmes concrets rencontrés dans l’éducation.

Étudier les impacts réels des technologies dans leur contexte plutôt que comme média

Dillenbourg a souligné l’importance d’étudier l’efficacité réelle des technologies dans leur contexte éducatif, selon leur application pratique en classe, et non pas comme outils en soi. D’ailleurs, il estime que l’efficacité d’une technologie dépend de la manière dont elle est intégrée dans un scénario pédagogique global, qui prend en compte les besoins des élèves et les objectifs d’apprentissage. 

Il a cité l’exemple de la table de réalité augmentée pour les apprentis en logistique créée par sa propre équipe. Bien que l’outil ait été bien accueilli par les enseignants et les étudiants au départ, les premières évaluations n’ont montré aucune différence significative en termes d’apprentissage par rapport aux méthodes traditionnelles. Toutefois, après avoir modifié la manière dont l’enseignant utilisait la table, en encourageant la réflexion et la prédiction avant la simulation, des résultats positifs ont été observés.

C’est pourquoi il encourage les enseignants à penser la technologie comme un élément d’un écosystème pédagogique. Tout comme on alterne entre des moments d’interaction avec toute la classe, en équipe ou individuelle, on peut intégrer des technologies ou non. L’important est de créer un ensemble cohérent où ces dernières servent de leviers pour l’apprentissage.

Comme autre exemple, il indique que lorsqu’un enseignant fait utiliser une tablette à ses élèves, il ne faut pas y voir un désir automatique de remplacer l’écriture sur papier par l’écriture sur tablette : il s’agit d’intégrer la tablette comme un outil parmi d’autres dans un environnement pédagogique diversifié. Il donne l’exemple d’une classe où les enfants pourraient participer à différents ateliers : écriture sur tablette, activités dans un bac à sable, écriture sur le dos d’un camarade, et bien sûr, écriture sur papier.

De ce fait, il critique l’idée qu’il faudrait choisir entre le numérique et le papier. Il compare cette opposition au choix entre le ski et le vin : pourquoi choisir? On peut faire les deux! (Peut-être pas en même temps, ajoute-t-il avec humour!) Un enseignant peut utiliser tous les outils à sa disposition, numériques et non numériques, pour favoriser l’apprentissage de ses élèves. 

Il souligne que l’obsession de mesurer l’efficacité des technologies éducatives conduit à des expériences qu’il qualifie « d’absurdes », comme celle de comparer des enfants qui n’écrivent que sur tablette à des enfants qui n’écrivent que sur papier. Dans la réalité, un enseignant compétent utilisera une variété d’outils et d’approches pour répondre aux besoins de ses élèves.

Il défend par ailleurs l’idée que les tablettes, utilisées de manière judicieuse et intégrée à une pédagogie globale, peuvent être un outil précieux pour l’apprentissage, sans pour autant entraîner une augmentation excessive du temps d’écran.

Des initiatives axées sur la résolution pratique de problèmes en classe

Il a aussi illustré son propos en partageant plusieurs initiatives développées ou étudiées par son équipe, toutes axées sur la résolution pratique de problèmes en classe :

  1. La lanterne pour les séances d’exercices du cours de physique :
    • Utilisation : Permet aux étudiants de signaler leur besoin d’aide pendant les séances d’exercices.
    • Fonctionnement : Sans même utiliser d’intelligence artificielle, cette lanterne simple réduit le temps d’attente de l’aide de 62 % à 6 %.
    • Impact : Optimise le temps de l’assistant du cours et améliore l’efficacité de l’apprentissage.
  2. La table interactive avec microphones :
    • Utilisation : Facilite une participation équilibrée dans les discussions de groupe.
    • Fonctionnement : Équipée de microphones qui mesurent et affichent le temps de parole, favorisant une participation équitable.
    • Impact : Encourage l’engagement actif de tous les participants et prévient la domination par certains individus.
  3. La table de réalité augmentée pour l’apprentissage de la logistique :
    • Utilisation : Aide les apprentis en logistique à simuler la gestion d’un entrepôt.
    • Fonctionnement : Les apprentis construisent un entrepôt en 3D et visualisent la circulation des marchandises.
    • Impact : Offre une expérience immersive et aide à comprendre les principes d’optimisation des entrepôts.
  4. L’application Dynamilis pour la rééducation de la motricité fine :
    • Utilisation : Analyse l’écriture des enfants et détecte les difficultés de motricité fine.
    • Fonctionnement : Propose, sur tablette, des jeux et exercices ciblés basés sur l’intelligence artificielle.
    • Impact : Améliore la motricité fine et facilite l’apprentissage de l’écriture chez les enfants.
  5. Le système de réalité augmentée pour l’apprentissage de la statique chez les charpentiers :
    • Utilisation : Aide les apprentis charpentiers à comprendre la statique des structures.
    • Fonctionnement : Visualise la propagation des forces dans les structures de toit.
    • Impact : Rend les concepts abstraits plus accessibles et applicables.
  6. L’application de réalité virtuelle pour les apprentis jardiniers :
    • Utilisation : Permet la conception et la simulation de jardins en 3D.
    • Fonctionnement : Les apprentis peuvent manipuler le temps et l’espace pour prévoir l’évolution des jardins.
    • Impact : Offre un environnement d’apprentissage immersif et développe la capacité d’anticipation des apprentis.

Ces technologies démontrent l’approche de Dillembourg qui privilégie des solutions simples, mais efficaces, pour répondre à des problèmes spécifiques en éducation, évitant ainsi l’innovation gadget au profit de résultats tangibles et pratiques.

Qu’en dites-vous?

(Belgique) Barak@TIC 2024 : Les dessous de l’intelligence artificielle et de NotebookLM

La Barak@TIC est une initiative destinée à promouvoir les compétences numériques et l’innovation technologique. Elle propose des ateliers et des conférences en ligne qui se veulent accessibles au plus grand nombre d’enseignants. Pour plus de détails, vous pouvez visiter le site de l’édition 2024 de l’événement ici.

NotebookLM : Un carnet numérique intelligent 

En cette troisième et dernière journée de l’événement ouvert à tous, nous avons d’abord assisté à l’atelier animé par Benoît Naveau, qui s’est intéressé à NotebookLM, un outil d’intelligence artificielle (IA) développé par Google, qui ne promet rien de moins que de révolutionner la manière dont nous interagissons avec l’information. Contrairement à ChatGPT, qui puise ses réponses dans une base de données massive et générale, NotebookLM se concentre sur les documents que vous lui fournissez, créant ainsi un espace d’apprentissage personnalisé et sécurisé.

L’enseignant au primaire et référent numérique a présenté NotebookLM comme un carnet numérique intelligent où l’on peut importer divers types de documents : PDF, texte, audio (MP3), Google Docs, Google Slides, liens Web, vidéos YouTube, et même du texte copié-collé. L’outil peut gérer jusqu’à 50 ressources par carnet, chaque ressource pouvant contenir jusqu’à un demi-million de mots.

Une fois les documents importés, NotebookLM offre une multitude de fonctionnalités pour explorer et analyser l’information. En voici quelques exemples présentés lors de l’atelier :

  • Résumé : L’outil génère automatiquement un résumé concis et pertinent du contenu, que ce soit un document PDF, une vidéo YouTube ou un enregistrement audio.
  • FAQ : Il peut créer une foire aux questions (FAQ) avec des questions et réponses basées sur les documents, facilitant la compréhension des concepts clés.
  • Réponse à des questions : Comme avec ChatGPT, il est possible de poser des questions spécifiques à NotebookLM et l’outil donne des réponses précises en citant les sources dans les documents importés.
  • Notes : Il est possible d’enregistrer des extraits de réponses, des questions ou des réflexions personnelles sous forme de notes, créant ainsi un carnet de travail interactif.
  • Sommaire : NotebookLM peut générer un sommaire détaillé d’un document, comme une vidéo YouTube, en identifiant les sections clés et les moments où elles sont abordées.
  • Chronologie (timeline) : Il peut organiser les événements d’un document dans l’ordre chronologique, ce qui est particulièrement utile pour les textes historiques ou les récits.
  • Comparaison : En important plusieurs documents, il est possible de demander à l’outil de comparer leur contenu et d’identifier les différences, par exemple entre une ancienne et une nouvelle version d’un référentiel.
  • Guide d’étude : Il peut créer un guide d’étude avec des questions et des réponses basées sur les documents importés, facilitant la révision et la préparation aux examens.
  • Balado : NotebookLM peut créer un balado entier à partir d’un ou des documents fournis, en synthétisant l’information et en établissant des liens entre les différentes parties du contenu. Un petit truc : pour obtenir un épisode en français, il suffit d’ajouter la phrase « Les hôtes ne parlent que français » dans la requête.

NotebookLM : un allié pédagogique

Benoît Naveau a démontré comment NotebookLM peut devenir un outil précieux pour les enseignants et les élèves. Pour la préparation de leurs cours, les enseignants peuvent importer des référentiels, des documents de recherche, des articles et des vidéos afin de se familiariser avec un sujet, d’en identifier les points clés et de générer des questions adaptées aux élèves. Concernant la création d’activités, NotebookLM se révèle particulièrement utile pour concevoir des exercices pédagogiques en lien avec les programmes d’études. Il peut même générer des questionnaires à choix multiples (QCM) à partir d’un texte ou d’une vidéo.

En matière d’apprentissage personnalisé, NotebookLM permet aux élèves d’explorer des sujets en profondeur, de poser des questions, de créer des notes et de résumer des informations. Ils peuvent également transformer leurs notes de cours en un balado, une méthode de révision qui plaira à certains. Enfin, NotebookLM favorise le travail collaboratif en offrant la possibilité de partager des carnets numériques avec des collègues ou des élèves, en mode lecture ou édition. Cette fonctionnalité simplifie le travail en équipe et encourage le partage des connaissances.

Des robots dans nos classes? Pas si vite!

Par la suite, nous avons assisté à l’atelier de Christophe Batier, qui a permis de plonger dans le monde de l’intelligence artificielle (IA) et de son potentiel pour l’éducation. Le point de vue adopté était plus approfondi et technique que ce que l’on voit habituellement. Avec un mélange d’explications, d’exemples concrets et d’une réflexion critique, l’animateur a guidé les participants à travers les concepts fondamentaux, les applications prometteuses et les défis à relever. Il a offert un aperçu éclairant de l’IA en éducation, incitant à la fois l’enthousiasme et la prudence.

Christophe Batier a d’abord démystifié l’IA en soulignant qu’il ne s’agit pas de robots futuristes dotés de conscience. Les réseaux de neurones, qui sont au cœur de l’IA, sont des systèmes mathématiques inspirés du fonctionnement du cerveau humain, mais ils n’ont pas d’intelligence propre. L’IA actuelle est capable d’effectuer des tâches spécifiques, comme la reconnaissance d’images ou la génération de texte, mais elle ne comprend pas le contexte de la même manière que les humains.

Pour illustrer le fonctionnement de l’IA générative telle que ChatGPT, à l’aide d’un simulateur, il a décomposé le processus de traitement d’une requête, de la formulation d’une question (le « prompt ») à la réponse finale. L’atelier a permis de comprendre les étapes clés, comme la « tokenisation » (découpage du texte en unités), l’« embedding » (intégration des tokens dans une base de données vectorielle) et le rôle des « Transformers » pour établir des relations entre les mots.

Christophe a insisté sur l’importance de maîtriser l’art de la requête pour obtenir des réponses pertinentes de l’IA générative. En effet, un « prompt » bien formulé, riche en contexte et en instructions, est ce qui permet d’exploiter au mieux les capacités de l’IA.

L’IA au service de l’éducation : Un outil puissant, mais pas une solution miracle

Christophe Batier a ensuite présenté des exemples d’applications de l’IA en classe, démontrant son potentiel pour enrichir l’apprentissage. Imaginez pouvoir analyser instantanément les idées clés d’un brainstorming à partir de la photo d’un mur couvert de notes « Post-it »! Ou encore, utiliser l’IA pour corriger des copies à l’aide d’une grille d’évaluation, permettant ainsi de se concentrer sur une rétroaction personnalisée. Ces exemples réels ont permis aux participants d’entrevoir diverses possibilités offertes par l’IA.

Il a également comparé les performances de différents modèles de langage, comme ChatGPT, Mistral, Claude, Gemini 2 et Perplexity, soulignant la diversité des outils disponibles et l’évolution rapide de ce domaine.

L’animateur a aussi abordé les limites et les biais des modèles de langage actuels. L’IA peut inventer des faits (hallucinations), reproduire des stéréotypes (biais de représentativité) et avoir des difficultés avec les calculs. Une application interactive a permis de visualiser ces biais, démontrant que l’IA peut produire des résultats différents et parfois erronés pour la même question.

L’émergence de l’IA « agentique », où des agents externes sont utilisés pour combler les lacunes des modèles de langage, représente une évolution prometteuse pour améliorer sa fiabilité. Imaginez ChatGPT capable d’appeler une calculatrice pour résoudre une équation complexe! Cette approche permet de combiner la puissance de l’IA avec la précision d’autres outils.

Un appel à la réflexion critique

Les deux ateliers auxquels nous avons assisté lors de cette journée, malgré leurs sujets distincts (le fonctionnement de l’IA générative pour l’un, l’outil NotebookLM pour l’autre), convergent sur un point essentiel : l’importance de garder l’esprit critique face à l’IA. Les deux formateurs soulignent que l’IA, aussi puissante soit-elle, ne constitue pas une solution miracle et nécessite une approche réfléchie et responsable. Comprendre son fonctionnement, maîtriser l’art du « prompting », identifier ses limites et ses biais, et favoriser une utilisation responsable sont autant de clés pour tirer le meilleur parti de l’IA tout en préservant notre autonomie et notre capacité de jugement.

Des projets culturels inspirants pour les élèves de Québec

De l’art et de la science émergea la musique

Projet réalisé par Andréanne Bellerose-Corriveau et Anik Bégin – École secondaire de la Cité

Dans ce projet interdisciplinaire combinant arts plastiques et sciences, des élèves du secondaire ont exploré la musique sous un angle inédit. Tandis que des élèves de 2ᵉ secondaire créaient des sculptures inspirées par l’art contemporain de l’artiste Frédéric Lebrasseur, ceux de 1ʳᵉ secondaire concevaient des dispositifs sonores à l’aide de solénoïdes et de micro:bits, programmés pour produire des rythmes. 

Les œuvres ont été exposées et présentées lors d’un vernissage au Palais Montcalm, salle de spectacle importante dans la ville de Québec. Ce projet illustre comment la science et la créativité ont pu être unis pour stimuler la curiosité et le sens critique des élèves.

JardinART

Projet réalisé par Maude Lepage, enseignante à l’école Saint-Louis-de-France 2

Ce projet environnemental et artistique a impliqué des élèves de 3ᵉ à 6ᵉ année dans une série d’activités allant de l’observation scientifique au recyclage artistique. Après avoir sauvé des fleurs sauvages lors d’une corvée communautaire, les élèves ont exploré la fabrication de papier et d’encres végétales pour créer des carnets reliés à la japonaise. 

Le projet, culminant dans une fête de quartier, a renforcé les liens avec la communauté tout en sensibilisant les élèves à l’environnement et à la biodiversité.

Unir la différence au-delà des mots et des sons

Projet réalisé par Marie-Dominique Boivin, enseignante à l’école Madeleine-Bergeron

Ce projet inclusif a rassemblé des élèves ayant des handicaps physiques de l’école Madeleine-Bergeron, ainsi que des élèves aux difficultés auditives ou langagières de l’école oraliste de Québec autour de la musique et des arts plastiques. 

En collaboration avec des intervenants spécialisés, les élèves ont pu préparer et performer un véritable concert musical. Ils ont ainsi démontré que malgré les défis, chaque élève possède un potentiel créatif unique. Une série d’activités ont permis de se rendre jusqu’à la prestation. Une légende autochtone a inspiré une chanson collective. 

Ce projet a aussi permis de sensibiliser la communauté scolaire aux préjugés et à l’importance de l’inclusion.

Ce projet avait été présenté plus en détails dans cet article de l’École branchée en 2023.

Le monde des livres

Projet réalisé par Mélinda Labbé, enseignante à l’école des Berges

Destiné à transformer les élèves en « lecteurs pour la vie », ce projet a exploré les différentes étapes de la création d’un livre. Les élèves ont découvert leur profil littéraire, rencontré un éditeur et un illustrateur, et visité une librairie. 

En classe, ils ont écrit des communiqués de presse et participé à la fabrication de livres reliés professionnellement. Le projet s’est conclu par un lancement à l’école, célébrant leur travail et les connectant au monde de l’édition.


Des projets porteurs de sens

Ces projets témoignent de l’importance d’une approche pédagogique axée sur la créativité, l’interdisciplinarité et l’engagement communautaire. En intégrant des partenariats culturels et en sollicitant la participation active des élèves, les enseignantes ont démontré comment l’art et la culture peuvent amplifier les apprentissages, renforcer la motivation et ouvrir de nouvelles perspectives pour les jeunes.

Le Service de la culture et du patrimoine de la Ville de Québec a développé un programme de médiation culturelle pour les écoles, notamment un partenariat avec le Réseau de transport de la capitale (RTC) pour faciliter les déplacements lors des sorties scolaires et des ressources pour les enseignants et élèves du primaire et du secondaire. Chaque année, la Ville finance des projets de médiation culturelle dans les établissements scolaires publics.

La table ronde s’est déroulée dans le cadre de la journée Parlons Culture et Éducation, organisée par la Ville de Québec. La prochaine édition aura lieu le lundi 24 novembre 2025.

Le Top 10 des articles de l’École branchée en 2024

*Pour établir le palmarès, nous avons utilisé les statistiques de l’outil Google Analytics qui est relié au site Web de l’École branchée. Nous avons retenu les articles les plus lus entre le 1ᵉʳ janvier 2024 et le 16 décembre 2024, peu importe leur date de publication.


1- 10 requêtes à l’IA qui facilitent la prise en main d’un tout nouveau cours ou d’un nouveau thème en classe

Parmi les défis auxquels sont soumis les membres du personnel enseignant pendant leur carrière figure parfois la prise en main d’un tout nouveau cours à enseigner. L’École branchée a développé un outil qui vise à la fois à faciliter cette prise en main et à proposer différentes idées de requêtes qui feront en sorte que l’intelligence artificielle générative devienne une véritable alliée professionnelle.

2- Quelles règles budgétaires pour l’intégration du numérique à l’école?

Nous avons jeté un coup d’œil à la plus récente version des règles budgétaires du ministère de l’Éducation du Québec afin de repérer les mesures pouvant faciliter les projets numériques dans les écoles québécoises. Voici notre résumé.

3- Le ministère de l’Éducation du Québec publie son guide d’utilisation de l’IA générative par le personnel enseignant et les élèves

Le ministère de l’Éducation du Québec vient de rendre public un guide destiné au personnel enseignant sur l’utilisation pédagogique, éthique et légale de l’intelligence artificielle (IA) générative. Pour ceux qui se posent LA question : oui, il sera désormais possible d’utiliser de l’IA générative en classe avec des élèves. Cependant, il est recommandé que chaque milieu procède à une réflexion en amont de l’utilisation. On vous en dit plus dans cet article.

4- 5 étapes pour se préparer à enseigner avec et à propos de l’IA

L’intelligence artificielle est sur toutes les lèvres en éducation! Voici une formation gratuite qui offre des clés pour la comprendre, l’utiliser et l’appréhender à des fins pédagogiques. Suivez votre guide, Amélie Bélanger, conseillère pédagogique au RÉCIT de la Fédération des établissements d’enseignement privé (FEEP), à travers cette stratégie en cinq étapes personnalisables et adaptables, idéale pour une action concertée en équipe-école.

5- Le Conseil de l’innovation du Québec recommande d’adapter dès maintenant les programmes de formation pour renforcer la littératie numérique et en IA des jeunes et des adultes

Aujourd’hui 5 février 2024, le Conseil de l’innovation du Québec rendait public un rapport très attendu sur l’encadrement de l’intelligence artificielle. Intitulé Prêt pour l’IA, il contient plusieurs recommandations en lien avec l’éducation et la formation continue, autant pour les jeunes que les adultes québécois. Voici ce que l’École branchée en retient.

6- Chaque enfant compte : Des ressources pour aborder la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation en classe

Le 30 septembre marque la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation au Canada, aussi appelée la Journée du chandail orange. Dans cet article d’Utapi Consultants, on vous propose différents conseils et des ressources pour aborder cette journée en classe dans un esprit de bienveillance et d’ouverture à l’autre.

7- Les données de recherche en éducation, comment s’y retrouver?

On entend de plus en plus souvent l’expression « données probantes » en éducation. Qu’est-ce que cela signifie? Quels autres types de recherche peuvent être complémentaires? Nos collaborateurs répondent à ces questions dans cet article. Ils présentent aussi l’exemple d’une recherche exploratoire.

8- Favoriser l’agentivité en matière d’intégration de l’intelligence artificielle en contexte scolaire : 5 stratégies à déployer dans son milieu

Dans cet article, Amélie Bélanger, conseillère pédagogique au RÉCIT de l’enseignement privé, et Maxime Pelchat, stratège numérique #DevProf au CADRE21, présentent cinq stratégies pour développer un plan d’action en vue de se préparer à enseigner avec et à propos de l’intelligence artificielle. Découvrez aussi d’autres ressources en lien avec le même sujet!

9- Une IA qui allège la tâche de correction des productions écrites

Et si on créait une IA pour aider à corriger les productions écrites des élèves? C’est l’idée derrière le projet Emilia, mené par le Collège Sainte-Anne. Nous avons discuté avec Stéphane Côté, le conseiller pédagogique responsable du projet.

10- Les avantages de l’interdisciplinarité

Multidisciplinaire, pluridisciplinaire, transdisciplinaire, interdisciplinaire… quelle est la différence entre les concepts? Véronique Corbeil, conseillère pédagogique au Centre de services scolaire des Laurentides, les présente et explique pourquoi tendre vers l’interdisciplinarité offre plusieurs avantages pour les élèves.


Bonus! Notre article « poisson d’avril » a été très populaire!

Le Canada abandonne les devoirs dans tout son curriculum scolaire

Au cours d’une annonce attendue ce matin à Halifax, le Canada a confirmé qu’il allait de l’avant avec sa réforme de l’éducation abolissant les devoirs, et ce, dès la rentrée prochaine. En effet, plusieurs recherches récentes ont montré que les devoirs, notamment au primaire, n’exercent qu’une influence minime sur la réussite.

Amplifier sa voix grâce au rap : le potentiel éducatif de la culture hip-hop selon Webster

Dans une conférence intitulée La culture hip-hop pour amplifier sa voix, Webster a retracé son propre parcours qui a débuté en 1995. Il était alors dans une quête d’identité et de représentation en tant que jeune métis né d’un père sénégalais et d’une mère québécoise. Il a partagé comment le rap, au-delà d’un simple médium musical, l’a guidé vers la littérature et l’intellectualisme.

En citant des figures emblématiques, comme 2Pac et le Wu-Tang Clan, qui intégraient Machiavel et Socrate dans leurs textes, le rappeur québécois a souligné que les classiques du rap sont souvent porteurs de réflexions profondes et d’un engagement intellectuel. 

Pour les enseignants, il s’agit selon lui d’une opportunité : utiliser le rap, un style musical qui plaît énormément aux jeunes, pour développer des compétences en écriture tout en stimulant la pensée critique chez les élèves. (Voyez aussi l’article Réviser les maths avec style : bienvenue dans l’univers des Rapémathiques et des Rapépratiques!

« La culture hip-hop est très populaire chez les jeunes et ils doivent pouvoir découvrir autre chose que le style gangsta rap, souvent associé à la violence et au sexisme, qui est le plus commercialisé de nos jours. »

Techniques d’écriture à intégrer en classe

Webster a détaillé plusieurs procédés littéraires essentiels à l’écriture du rap. Ceux-ci peuvent être facilement utilisés dans le cadre d’une rédaction scolaire :

  • La rime : des rimes simples comme marcher / archer aux rimes multiples comme étonnamment / et ton amant, les jeux sonores enrichissent les textes.
  • La comparaison : des éléments comparés en utilisant un outil de comparaison : comme, pareil à, semblable à, tel, tel que, de même que…
  • La métaphore : une comparaison implicite, sans mot comparatif, qui est utilisée pour jouer sur le sens figuré et développer l’imaginaire.
  • Les allitérations : où la répétition de consonnes crée un rythme engageant.

Ces procédés permettent aux élèves d’explorer leur propre créativité tout en maîtrisant des notions littéraires et linguistiques.

Le mélange des langues : une richesse culturelle

Concernant l’usage de différentes expressions dans des langues autres que le français dans les chansons rap québécoises, Webster soutient que l’alternance entre le français, l’anglais et d’autres langues, comme le wolof, est une marque de fabrique propre au rap d’ici. 

Il a souligné que cette pratique ne devrait pas être critiquée, mais célébrée comme une expression de diversité culturelle et linguistique, qui est à l’image du Québec d’aujourd’hui. « Le mélange des langues permet d’ajouter des options, de créer davantage de rimes et d’enrichir les textes », dit-il. En classe, ce métissage peut devenir un point d’ancrage pour discuter des identités plurielles et favoriser les échanges culturels.

Le hip-hop : une éducation au-delà des murs de l’école

Webster a conclu en rappelant que le hip-hop, au-delà d’être une culture populaire, est devenu, au fil des années, un mouvement intellectuel capable de transformer des réalités marginalisées en forces créatives. 

« Pour les enseignants, intégrer le rap et ses techniques dans leurs pratiques pédagogiques peut permettre de créer un lien avec les élèves, de les engager dans un processus créatif engageant où ils pourront trouver leur voix », affirme-t-il. Il a invité les enseignants à devenir des « passeurs culturels », permettant à leurs élèves de se connecter à des récits et à des auxquels ils pourront s’identifier.

La conférence de Webster s’est déroulée dans le cadre de la journée Parlons culture et éducation, organisée par la ville de Québec. La prochaine édition aura lieu le lundi 24 novembre 2025. 

À découvrir : Le Service de la culture et du patrimoine de la ville de Québec a développé un programme de médiation culturelle pour les écoles. À voir aussi, au sujet du rap à l’école : Réviser les maths avec style : bienvenue dans l’univers des Rapémathiques et des Rapépratiques!

https://www.youtube.com/watch?v=T5GtjzKaglE

Transformer les services complémentaires à l’ère du numérique : des pistes d’action essentielles

Même si les services complémentaires étaient couverts par le Plan d’action numérique (PAN) du ministère de l’Éducation du Québec, ceux-ci n’ont jamais fait l’objet d’une véritable stratégie nationale. C’est plutôt la pandémie qui a forcé un début de changement dans les pratiques et qui a poussé les CSS à revoir leur modèle d’organisation des services complémentaires offerts aux élèves pour gagner en temps et en efficacité.

La chercheure de l’Université du Québec à Montréal, France Gravelle, en collaboration avec une équipe de chercheurs et de professionnels, a suivi les participants d’une communauté de pratique (CoP) de gestionnaires de services complémentaires, coordonnée par l’École en réseau. Elle a aussi tenu des entrevues avec certains afin d’en savoir plus sur les stratégies mises en place.

Alors que des initiatives, comme la téléorthophonie, ont permis de rejoindre des élèves dans des régions éloignées, des défis techniques et de culture organisationnelle demeurent. De fait, la pratique des conseillers en orientation, des orthophonistes, des psychologues, des psychoéducateurs, des ergothérapeutes et des orthopédagogues est encore beaucoup axé sur le modèle médical (évaluation et diagnostic), quoiqu’elle tende à changer de plus en plus. 

Par ailleurs, un constat clé du rapport est l’importance de combiner le numérique et le présentiel pour maximiser l’impact des services. Ainsi, les services à distance ont leur utilité, mais ils ne peuvent remplacer complètement les interventions en personnes. Un modèle hybride est donc à privilégier.

« On convient, par ailleurs, que le passage à de nouvelles formes de prestation de services n’est pas simple, que le numérique est loin d’être optimal, qu’il faut prendre le meilleur des deux mondes et revoir l’organisation des services et des outils de travail. » 

Initiatives mises en place 

Au cours des dernières années, tous les milieux se sont appropriés des outils pour la visioconférence et le travail à distance (entre professionnels, avec les enseignants, les élèves, les parents). Dans plusieurs milieux, des groupes de clavardage par profession sont maintenant en place. Des espaces numériques ont aussi été créés pour partager des formulaires, documents, notes de suivis, etc. D’ailleurs, dans un milieu, un projet d’une semaine sur l’usage du dossier électronique, a permis d’économiser l’équivalent d’une journée en temps par rapport au mode papier. 

La mise en place de processus de travail collaboratifs, à distance (pour les équipes multidisciplinaires), a également permis de diminuer le temps de déplacement et d’accroître l’efficacité de ces rencontres. De même, l’implantation de services à distance pour les écoles orphelines a eu l’effet d’augmenter les services. Il a aussi été possible de mieux définir les limites aux interventions à distance, et donc de nommer ce qu’il est plus délicat de faire en mode virtuel.

Quelques réussites à souligner

  • Augmentation du service d’orthophonie. 
  • Meilleure priorisation des services. 
  • Rencontres d’élèves sans qu’ils se déplacent. 
  • Soutien à un plus grand nombre d’élèves. 
  • Télétravail (a maximisé le temps et d’offrir plus de services complémentaires aux élèves). 
  • Numérisation des dossiers d’élèves. 

Tous les changements ne se sont pas fait sans heurts dans les milieux. Les défis rencontrés sont principalement d’ordre humain et relationnel : différentes personnalités au sein d’une même équipe, rythmes d’apprentissage différents, ouverture au changement variable.

« …ce qui est difficile, c’est d’accepter que l’on puisse faire des pas en arrière dans le cheminement pour mieux sauter, regarder comment faire autrement, c’est accepter ce va-et-vient dans le processus parce que c’est faux de penser que l’on peut juste progresser. En fait, il faut tenir compte de l’ensemble des membres de l’équipe en acceptant que chacun vit le changement à un rythme différent, en ne mettant pas trop de pression. Il faut donc faire preuve de souplesse, tout en ayant une vision claire de ce qui est à réaliser… » 

Modèle émergent et nouvelles pratiques

L’une des stratégies mises de l’avant qui semble se généraliser est de regrouper les professionnels par réseaux d’écoles(une dizaine d’écoles primaires et une école secondaire, par exemple, constituent un réseau). Cela suppose que le territoire du CSS est découpé par groupes d’écoles et que les professionnels sont affectés à ces écoles. Cette stratégie vient limiter les déplacements sur le territoire et faciliter la collaboration avec les équipes-écoles.

Ce modèle suppose de coordonner les demandes d’évaluation et les attributions aux professionnels dans un guichet unique (ex. la gestion des suivis et des rendez-vous est centralisé au secrétariat du CSS), de faciliter la concertation entre les professionnels et de partager les dossiers numériques des élèves. 

Des étapes pour transformer l’offre des services complémentaires au sein d’un CSS

  • Discuter et échanger avec les membres de l’équipe. 
  • Susciter la collaboration de l’ensemble de l’équipe à la mise en place du projet. 
  • Adhérer à l’innovation est efficace lorsqu’on prend le temps de s’informer des orientations, mais aussi de se sensibiliser aux enjeux en lien avec les besoins de l’élève. 
  • Utiliser des résultats de recherche en appui à l’innovation. 
  • Partir d’un besoin, d’une idée, d’un élément à améliorer. 
  • Planifier avec les membres de l’équipe. 
  • Planifier des formations et l’accompagnement nécessaire (par l’équipe ou par des ressources externes). 

Recommandations pour un modèle hybride

La formation et l’accompagnement des professionnels a été identifié comme un élément clé pour permettre une transformation dans les pratiques. Les professionnels doivent avoir des occasions de développer leurs compétences numériques et recevoir le soutien des gestionnaires.

Les participants ont aussi formulé d’autres recommandations afin de poursuivre la transformation de la gestion des services complémentaires dans les CSS.

Le rapport propose :

  1. La mise en place de politiques claires et de plans d’action spécifiques aux services complémentaires. 
  2. La réalisation de projet pilote pour démontrer que le changement de pratiques est réalisable et que cela peut devenir une valeur ajoutée pour les membres de l’équipe. 
  3. La formation continue pour développer la compétence numérique des professionnels.
  4. L’adoption d’un modèle hybride combinant présentiel et télépratique.
  5. Le développement d’un dossier unique pour les élèves, intégrant les notes cliniques, afin de faciliter la transition entre niveaux scolaires et services. (Idéalement, intégré au Dossier unique de l’élève qui est actuellement développé par le ministère de l’Éducation du Québec)

Un levier pour l’inclusion et l’innovation

« Malgré des résistances au changement et des défis techniques, les gestionnaires interrogés ont exprimé leur engagement envers une transformation durable. En plaçant l’élève au cœur de ces initiatives et en favorisant une approche collaborative, les CSS peuvent maximiser l’efficacité des services tout en soutenant leurs équipes dans ce virage numérique », soutient France Gravelle.

En conclusion, ce rapport met en lumière le rôle clé du numérique comme catalyseur d’innovation et d’équité dans les services complémentaires, soulignant l’urgence d’agir pour offrir davantage de services aux élèves.

Consulter le rapport complet : Gestion de la transformation de l’offre de services complémentaires dans les centres de services scolaires à l’ère du numérique.

Semer l’avenir à tous les niveaux : Un projet numérique, collaboratif et écologique récompensé par un Prix CHAPO

Le 1ᵉʳ novembre 2024, lors du Gala des Grands prix distinction en technologie éducative, organisé par l’AQUOPS en partenariat avec l’Association Edteq, ce projet a remporté un Prix CHAPO, dans la catégorie Projet remarquable. Décernés par l’AQUOPS, les Prix CHAPO sont destinés à honorer les professionnels de l’éducation au Québec qui utilisent le numérique de manière innovante pour transformer l’enseignement et la pédagogie. 

Le projet Semer l’avenir à tous les niveaux, mené par Robert Cardinal, Bertin Sénéchal et Fanny Langin, s’est distingué par sa portée interdisciplinaire et son intégration innovante des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) dans l’ensemble des disciplines scolaires. 

Les élèves des écoles Azrieli ont participé à des activités adaptées à leur niveau scolaire. Ils ont suivi la démarche scientifique proposée par le programme de la Tomatosphère, en étant accompagnés de leurs enseignants, afin d’analyser la pousse des semences témoins et des semences spatiales. Un horaire était suivi par les classes pour que les semis de tomates soient observés chaque jour. 

En plus de l’observation journalière des plantes, plusieurs activités numériques ont été mises en place autour de ce projet. Les tout-petits ont construit des robots en Lego WeDo 2.0 pour planter les semences, tandis que les plus âgés ont conçu un système d’arrosage automatique à partir de cartes Arduino, qui était enclenché par des capteurs d’humidité. Des outils numériques variés tels que Scratch, Canva et Makey Makey ont permis d’enrichir les apprentissages.

À la fin du projet, les élèves de maternelles ont enraciné les plants de tomates dans le potager de l’école. Des bénévoles d’un centre de personnes âgées du quartier en ont pris soin pendant l’été, avec l’aide de plusieurs enseignants. 

Favoriser la collaboration et l’inclusion

L’un des objectifs principaux de ce projet était de renforcer les liens entre les élèves, les enseignants et les membres de la communauté. Tous les élèves de l’école primaire étaient impliqués dans le projet. Les élèves de maternelle étaient les meneurs du projet. Ce sont eux qui, à travers une visioconférence, ont expliqué aux élèves de 4ᵉ secondaire les tâches qu’ils allaient devoir accomplir. 

Des membres du personnel éducatif issus de disciplines variées ont collaboré pour intégrer des activités numériques liées à la serre dans les cours de français, d’anglais, d’univers social et de sciences. Les parents, quant à eux, ont été régulièrement tenus informés via une infolettre détaillant les progrès des semences et les activités réalisées.

Un impact tangible sur les élèves 

Ce projet a eu des effets positifs notables sur les élèves, notamment en termes de motivation et de sensibilité environnementale. La serre a offert un contexte authentique pour explorer la démarche scientifique, travailler en équipe et comprendre les enjeux climatiques. Les élèves ont également acquis des compétences numériques clés grâce à l’utilisation d’outils technologiques divers. Ils sont visiblement plus à l’aise avec certains outils, ce qui permet au personnel enseignant d’imaginer des activités numériques plus complexes pour l’avenir.

Par ailleurs, le projet a visiblement marqué plusieurs élèves qui ont exprimé le souhait de recommencer le projet afin de tester les activités que les élèves des autres niveaux avaient faites. 

L’impact éducatif ne s’est pas limité aux élèves. Ce projet a créé un véritable élan au sein de la communauté éducative des écoles Azrieli, favorisant une culture de collaboration et d’innovation. Les retombées incluent un intérêt accru pour la reprise et l’expansion du projet, avec des propositions de nouvelles activités par les enseignants.

Crédit photo : AQUOPS

Au-delà de la correspondance par écrit : l’approche eTandem

Par Tony Jenniss, Conseil en Éducation des Premières Nations/ First Nations Education Council, Laurence Capus, Département d’informatique et de génie logiciel, Université Laval
Susan Parks et Sabrina Priego, Département de langues, linguistique et traduction, Université Laval

Qu’est-ce que l’apprentissage des langues en tandem?

Dans l’apprentissage des langues en tandem (ALT), deux élèves de langues maternelles différentes collaborent pour s’entraider dans l’apprentissage de la langue de l’autre. Bien que le terme « langue maternelle » soit évoqué, une désignation plus appropriée serait de faire référence à des partenaires qui sont des locutrices et locuteurs compétents de la langue cible. Il s’agit notamment de partenaires dont la langue de scolarisation est celle de la communauté linguistique cible.

Au Canada, les élèves d’anglais langue seconde (ou English as a Second Language, ESL) au Québec peuvent, par exemple, être jumelés à des élèves de français langue seconde (FLS) en Ontario ou aux États-Unis. Les élèves apprenant l’espagnol peuvent être jumelés à des élèves d’ESL ou de FLS dans un pays comme le Mexique.

L’ALT s’adresse principalement aux apprenants de langues qui ne se trouvent pas dans une région où la langue cible est la langue du contexte social général. D’un point de vue culturel, il est également plus intéressant pour les apprenants d’anglais langue seconde au Québec d’avoir accès à des locuteurs dans des communautés de langue anglaise en dehors du Québec.

L’ALT a commencé à l’origine par des échanges en personnes. Cependant, avec l’avènement d’Internet, les échanges se font désormais en ligne et s’appellent des échanges eTandem.

L’ALT se caractérise par trois principes :

Comme pour toute activité pédagogique, les étapes suivantes sont importantes. 

  • Préparer soigneusement les élèves.
  • Donner des conseils et du soutien.
  • Les élèves communiquent avec leurs partenaires.
  • Les élèves utilisent les informations et la rétroaction des partenaires pour les tâches de suivi. Par exemple, ils pourraient créer une affiche Canva et l’utiliser lors d’une présentation en équipes. 

Comment l’ALT contribue-t-il à l’apprentissage des langues?

Les enseignants confondent souvent eTandem avec les échanges traditionnels de correspondants. Cependant, comme le montre le tableau ci-dessous, l’activité eTandem comprend des éléments importants pour l’acquisition des langues qui ne sont souvent pas intégrés dans les échanges traditionnels. Plus précisément, conformément aux principes de l’ALT mentionnés ci-dessus, les échanges en eTandem sont conçus pour inclure des échanges en L1, une rétroaction corrective et des tâches de réinvestissement de suivi. 

Les personnes intéressées par la recherche pourront se référer aux ressources proposées à la fin de cet article. 

Comparons une activité de correspondance traditionnelle – de type pen pal – avec une activité eTandem. 

FACTEURSPen paleTandem
Entrées linguistiques (input) : Les élèves communiquent en L1, fournissant ainsi aux partenaires de riches ressources linguistiques.NonOui
Sorties linguistiques (outpout) : Les élèves sont poussés à s’exprimer en L2.OuiOui
expression écriteOuiOui
expression oraleNonOui
Rétroaction corrective. Les partenaires se font mutuellement part de leurs commentaires.NonOui
Tâches de suivi. Les élèves réutilisent les informations obtenues des partenaires, facilitant ainsi le recyclage de l’entrée et de la rétroaction. NonOui

Quels outils numériques utiliser?

Différents outils peuvent être utilisés en fonction des objectifs de l’enseignant ou de l’enseignante et des ressources de l’école : le courriel, un mur collaboratif tel Padlet, la communication par capsules vidéo, la visioconférence en direct avec Zoom ou autre plateforme. La plateforme Tandem Canada a d’ailleurs été conçue pour faciliter la gestion des échanges eTandem et elle est gratuite.

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6 conseils pour des échanges eTandem réussis

Accédez à la plateforme Tandem Canada (tandem.ulaval.ca)

  • Créez votre profil de classe.
  • Consultez les offres.
  • Contactez les enseignants.

La communication est la clé! Avant de démarrer un échange, décidez :

  • du nombre d’échanges
  • des tâches
  • des outils numériques privilégiés

Niveaux d’interaction des tâches

  • Asynchrone écrite (courriel, forum, wiki)
  • Asynchrone orale (capsule audio, capsule vidéo)
  • Synchrone écrite (clavardage)
  • Synchrone orale (vidéoconférence)
  • Choisissez différentes tâches pour chaque groupe. Cela permet d’éviter de manquer d’idées. Les deux groupes contribuent à une tâche donnée en L2 et en L1.
  • Choisissez des tâches en fonction du niveau de compétence de votre groupe. Comme les élèves sont en partenariat avec des locuteurs natifs (compétents) de la langue cible, les sujets difficiles ne constituent pas un problème pour la classe partenaire en ce qui concerne leur L1. 
  • Utilisez des exemples tirés des textes des partenaires.
  • Demandez aux élèves d’identifier des erreurs. 
  • Mettez l’accent sur la reformulation, non sur l’explication des règles de grammaire. 
  • Limitez la rétroaction (ex. pas plus de 3 erreurs).
  • Les élèves examinent les textes/enregistrements pour obtenir des informations et des commentaires.
  • Ils prennent des notes pour les tâches de suivi et les réflexions.

Les enseignantes prennent la parole…

Raquel Acosta et Andrea Valdiri mènent des échanges d’anglais-espagnol depuis 2021 avec des élèves au secondaire à Vancouver et à Mexico.

Créer un rapport positif en tant que partenaires

Raquel Acosta

Raquel : « Andrea et moi sommes très ouvertes et compréhensives quant à notre implication mutuelle dans les échanges eTandem. Nous partageons nos points de vue et négocions ce qui pourrait profiter aux élèves. La collaboration englobe l’ensemble du processus, depuis la planification jusqu’au moment où les élèves rejoignent les séances synchrones via Zoom. Nous avons toutes les deux des rôles différents tout au long du processus et sommes respectueuses du travail de chacune. »

Andrea Valdiri

Andrea : « Je collabore avec Raquel et nous avons vécu de nombreuses expériences positives et des défis occasionnels. Pour créer une relation positive en tant que partenaires, Raquel et moi-même nous engageons à traiter rapidement tout problème et à mettre en œuvre immédiatement les ajustements nécessaires pour garantir que eTandem continue à fournir une valeur continue à nos élèves. »

Possibilité pour les élèves de s’engager dans une communication significative 

Raquel : « À mon avis, les échanges en eTandem sont une occasion permettant aux élèves mexicains de découvrir une activité qu’ils n’auraient autrement guère eu la chance de pratiquer. Voyager à l’étranger n’est pas courant pour la plupart des élèves. En tant qu’hôtes de réunions en ligne (Zoom), nous accordons une attention particulière à aider toute personne rencontrant des problèmes. Nous ne pouvons pas abandonner les élèves; nous entrons dans les salles d’atelier chaque fois que nécessaire. Quand quelqu’un n’a pas de partenaire, nous agissons comme son partenaire. »

Andrea : « À l’ère numérique hyperconnectée d’aujourd’hui, où la plupart des adolescents canadiens communiquent via des publications ou des textos, notre programme eTandem leur offre l’occasion unique d’échanger des lettres manuscrites et des cadeaux artisanaux au-delà des frontières et d’interagir virtuellement en vidéo avec des ados mexicains qui sont à des milliers de kilomètres. Ce programme enrichit la vie de nos élèves, élargit leurs horizons et transforme les classes de langue seconde en laboratoire d’expériences inoubliables. »

Shawna Cyr enseigne l’ALS intensif en 6e  année et a mené des échanges en tandem avec des élèves de l’Ontario, des États-Unis et de l’Australie. 

Sortir des sentiers battus… les suggestions de Shawna 

  • Présenter son école à l’aide de vidéos créées par les élèves : en équipe, les élèves choisissent un lieu dans leur école qu’ils désirent présenter (gymnase, bibliothèque, la salle de classe, la cour de récréation, la cafétéria, le local informatique, etc.).
  • Échanger des cartes de vœux ou des petits cadeaux de Noël par la poste : les élèves les confectionnent et écrivent des souhaits bilingues à l’intérieur.
  • Créer des cartes postales à l’aide d’images de divers emplacements de votre ville/village afin que les élèves en fassent la description par écrit.
  • Organiser des séances de clavardage pour jouer à des jeux, par exemple « Guess Who » lors duquel les élèves doivent deviner le personnage mystère.
  • Présenter les routines quotidiennes à l’aide d’affiches « A Day in the Life of… » : les élèves fabriquent des grandes horloges en papier pour aider à décrire les heures et leurs activités du jour.

RESSOURCES 

Pour en savoir plus, consultez les ressources du Groupe de recherche sur l’apprentissage des langues en tandem à l’Université Laval. https://www.tandem.ulaval.ca

Alléger la charge de travail des enseignants grâce à l’IA

Communiqué – Oplan, une entreprise québécoise spécialisée en gestion de classe francophone, lance un nouvel outil propulsé par l’intelligence artificielle qui génère des situations de lecture personnalisées répondant aux critères de qualité de contenu du ministère de l’Éducation du Québec (MEQ). Cette technologie permet aux enseignant.es du primaire d’économiser du temps, et ce, en quelques clics seulement.

En moins de deux minutes, l’enseignant.e peut créer tout type de situation de lecture souhaitée, tel que des textes narratifs, descriptifs et explicatifs. L’interface simplifiée de l’outil rend l’utilisation de l’intelligence artificielle accessible à tous les enseignant.es, même à ceux et celles qui possèdent très peu de connaissances en informatique ou avec les technologies en général. De plus, le contenu pédagogique généré est complètement personnalisable, en fonction des besoins précis de l’enseignant.e :

  • Niveau académique : De la première à la sixième année du primaire, adapté aux exigences du programme du MEQ.
  • Nombre de mots : Personnalisé pour correspondre aux capacités de lecture des élèves en fonction de leur degré scolaire.
  • Temps de verbe priorisé : Sur mesure, en fonction des objectifs d’apprentissage choisis.
  • Type de questions : De repérage, d’inférence ou à court développement, selon l’intention pédagogique. D’autres types de question s’ajouteront au cours des prochains mois
  • Thème désiré : Des animaux aux sports, en passant par les voyages et même l’actualité, les enseignants peuvent choisir des thèmes qui captivent réellement l’intérêt de leurs élèves.

Un outil efficace et motivant

En plus de faire économiser du temps aux enseignant.es dans le développement d’activités d’apprentissage, cette technologie de pointe favorise la motivation scolaire des élèves. Le fait de pouvoir choisir le thème des situations de lecture permet aux enseignants de s’assurer que le texte généré correspond aux intérêts de leurs élèves, les encourageant ainsi à lire.

La technologie développée par Oplan assure aussi l’inclusion des enfants à besoins particuliers, car ceux-ci ont souvent des intérêts précis qui ne coïncident pas nécessairement à ceux des autres enfants. Dans le même ordre d’idées, l’outil permettra bientôt de générer un texte similaire, mais de choisir le degré de difficulté pour s’adapter aux besoins de l’élève.

« Chez Oplan, nous sommes profondément engagés à mettre la technologie au service des enseignants du Québec, afin de leur offrir des outils efficaces et simples, qui permettent d’alléger leur tâche. Avec le générateur de situation de lecture, nous contribuons à optimiser leur gestion de classe tout en favorisant la réussite de leurs élèves. Cet outil n’est qu’un aperçu de ce que nous comptons développer au cours des prochains mois pour les soutenir davantage. D’ailleurs, nous souhaitons remercier nos partenaires financiers, collaborateurs et partenaires, notamment Hectiq.AI, pour l’apport scientifique derrière cette innovation. »

– Yann Giroux, PDG d’Oplan

« Depuis des décennies, les textes proposés aux enseignant.es portent sur des thèmes rarement intéressants pour les élèves, notamment pour ceux et celles habitant hors des grands centres au Québec. Notre générateur complètement personnalisable permet de créer des textes de très grande qualité, adaptés aux réalités régionales. Par exemple, le texte peut traiter de la pêche en Gaspésie, des relations avec les communautés autochtones ou encore des athlètes ou artistes locaux. Les possibilités sont infinies! »

– Dave Tardif, VP Éducation et conseiller pédagogique, Oplan

À propos d’Oplan

Oplan est une plateforme de gestion de classe reconnue pour sa flexibilité et son approche axée sur les enseignants et sur le développement de l’autonomie des élèves. Disponible au Québec, aux États-Unis et en Europe, elle simplifie l’organisation et la planification des activités pédagogiques tout en tenant compte des réalités des classes modernes.
Pour voir concrètement comment l’outil fonctionne, consultez cette vidéo.

Les #Édubrèves – édition du 17 décembre 2024

En complément de nos articles d’actualité complets qui paraissent pendant la semaine, voici les #Édubrèves, de courtes nouvelles qui pourraient vous intéresser. N’hésitez pas à les partager ou à m’écrire si vous avez des informations à faire circuler.

Attention, l’usage de GIF animés dans ce condensé de nouvelles brèves est à des fins de divertissement seulement.


Clair2025 – Participez au Forum des pratiques gagnantes

Avez-vous une idée, une approche ou une activité innovante qui mérite d’être partagée avec la communauté éducative? Le Forum des pratiques gagnantes de Clair2025, qui aura lieu du 30 janvier au 1ᵉʳ février 2025, est l’occasion parfaite pour mettre votre expertise en lumière.

En présentant une pratique gagnante, vous pourrez :

  • Partager vos expériences et vos idées avec des éducateurs de partout au Canada;
  • Mettre en valeur vos initiatives auprès d’une audience passionnée et engagée;
  • Bénéficier d’un rabais de 100 $ sur vos frais d’inscription à Clair2025.

C’est une opportunité unique de contribuer à notre thème « Voir l’éducation autrement » tout en réduisant vos coûts de participation.

Soumettez votre proposition dès aujourd’hui

Vous souhaitez simplement participer? Réservez votre place dès maintenant. 


Inscription en cours pour le Congrès IDÉE 2025

L’équipe d’Idée éducation entrepreneuriale, en collaboration avec le District scolaire francophone-Sud et avec l’appui de son comité vision, présente son Congrès 2025, du 30 avril au 2 mai, dans la région du Sud-Est du Nouveau-Brunswick.

Le Congrès IDÉE 2025 marquera le 20ᵉ anniversaire d’un mouvement qui a permis de mobiliser, d’engager et de conscientiser les jeunes, les équipes et les communautés éducatives du Nouveau-Brunswick. C’est l’occasion de célébrer ce cheminement, tout en mettant en lumière les meilleures pratiques et en renforçant les liens qui nous unissent à travers la francophonie canadienne et internationale.

Réservez votre place à IDÉE 2025

Vous souhaiteriez contribuer à la programmation? 

Soumettez un atelier.

Je propose mon idée – Acteurs éducatifs et jeunes

Je propose mon idée – Organismes et entreprises


Le Conseil supérieur de l’éducation publie son avis sur la collaboration entre l’école, la famille et la communauté

Le Conseil supérieur de l’éducation a publié un nouvel avis intitulé Ensemble pour les enfants : une collaboration école, famille et communauté. Cet avis montre que cette collaboration est essentielle pour assurer une réponse concertée aux besoins des enfants, dans le respect des encadrements en vigueur et des rôles et responsabilités dévolus à chaque acteur.  

Bien que certaines barrières et certains enjeux freinent la mise en place d’une telle communauté éducative, plusieurs milieux nous ont montré qu’il est possible de poser des gestes concrets pour travailler ensemble au service du bien-être des enfants. 

L’avis formule quatre orientations et dix-huit recommandations s’adressant à une variété d’acteurs de la communauté éducative : 

  • Orientation 1 – Établir les conditions gagnantes de la collaboration école-famille-communauté 
  • Orientation 2 – S’engager dans une démarche collaborative cohérente et structurée 
  • Orientation 3 – Augmenter la capacité de l’école à répondre aux besoins des élèves par des partenariats ciblés 
  • Orientation 4 – Enrichir l’expérience scolaire des élèves en s’appuyant sur les forces du milieu 

Pour illustrer les recommandations, plus d’une soixantaine de pratiques inspirantes recueillies lors de consultations sont présentées dans cet avis. 


Autoformation sur les rôles et les responsabilités des personnes conseillères pédagogiques

CADRE21 présente une toute nouvelle autoformation Conseillance pédagogique réalisée en collaboration avec i-mersion CP, un organisme qui vise le développement de la compétence numérique chez les personnes conseillères pédagogiques (PCP) des réseaux collégial et universitaire. Destinée aux personnes conseillères pédagogiques (PCP), cette formation explore les rôles, responsabilités et défis de la profession.

Cette formation est sans frais pour l’ensemble du personnel scolaire du Québec ayant une adresse institutionnelle et s’adresse, dans une perspective interordre, aux PCP en poste ou à celles souhaitant embrasser cette profession. 

En apprendre plus.


Une nouvelle plateforme de programmation : Code Nano 

Le programmeur Jonathan Fournier de la région de Québec a développé une nouvelle plateforme pour permettre aux jeunes (et moins jeunes) d’apprendre la programmation informatique. La particularité de la plateforme? Elle présente une manière hybride de programmer entre la programmation par bloc et les « vrais » langages de programmation. « C’est un pont entre les deux types de programmation pour accompagner les jeunes dans leur progression », a-t-il indiqué lors d’un atelier présenté récemment au EdCamp des Premières-Seigneuries. Il souhaitait également offrir aux jeunes une plateforme de codage en français, ce qui est inexistant dans le marché.

La plateforme est disponible à tous gratuitement. Chaque nouveau branchement à la plateforme permet de repartir de zéro. Pour garder une création, il faut générer un lien URL qui permet d’y revenir. Comme il vient tout de mettre en ligne la plateforme, Jonathan Fournier invite les utilisateurs et utilisatrices à faire part de leurs commentaires afin de pouvoir l’améliorer en continu.

Découvrir CodeNano.


Mois numérique jeunesse 2025 – rappel de préinscription

Le Mois Numérique Jeunesse (MNJ) organisé par le Printemps numérique, revient du 1ᵉʳ au 28 février 2025 pour sa 6e édition. Cet événement annuel rassemble des institutions, organismes et entreprises autour d’un objectif commun : soutenir le développement des compétences numériques des jeunes de moins de 35 ans.

Le thème de cette année, Ta culture, ton identité!, invite à réfléchir à l’impact du numérique dans la création et la consommation culturelle. En tant que collaborateur, vous aurez l’opportunité de mettre en avant vos initiatives, sur notre plateforme. Proposez des ateliers, des ressources éducatives ou des expériences interactives pour partager votre expertise, encourager l’exploration du numérique et inspirer les jeunes à imaginer leur avenir.

Pour inscrire une activité.

Dates à retenir :

  • 20 décembre : Préinscription. Les activités ou ressources inscrites avant cette date seront mises en avant dans les communications du lancement de l’événement (les titres et visuels peuvent ne pas être définitifs à cette date). 
  • 15 janvier 2025 : Date limite pour remplir et soumettre vos activités et/ou ressources
  • 22 janvier 2025 : Lancement du Mois Numérique Jeunesse!
  • 1er février au 28 février 2025 : Réalisation des activités

Aider les jeunes à gérer leur stress et leur anxiété

La jeune entreprise Adajou propose La jungle du stress, un jeu éducatif sur la gestion du stress et de l’anxiété pour les enfants (6-12 ans).

C’est en se mettant dans la peau d’un explorateur ou d’une exploratrice que l’enfant est invité à rechercher les 25 diamants secrets de la gestion du stress afin d’aider les animaux de la jungle à bien gérer leur stress. Pour ce faire, l’enfant devra partager sa propre expérience, développer des connaissances et pratiquer des trucs afin d’être en mesure de mieux gérer son stress et son anxiété au quotidien.

Il est recommandé que l’enfant joue avec un adulte. Le jeu comprend également un guide pédagogique pour permettre à l’adulte d’approfondir ses connaissances et ses stratégies pour soutenir l’enfant dans sa gestion du stress et de l’anxiété.


Amélioration des compétences langagières : Ressources pour exploiter un logiciel d’aide à la rédaction : le « Numérigraphe »

Élaboré à partir de la recherche et d’expérimentations sur le terrain, le numérigraphe compile un ensemble de ressources pour exploiter au mieux un logiciel d’aide à la rédaction en classe tel qu’Antidote. L’outil est présenté en format PDF et Web (Genially). Il est divisé en deux sections : 

  • UTILISER un logiciel d’aide à la rédaction comme Antidote 
  • ENSEIGNER (avec) un logiciel d’aide à la rédaction comme Antidote

En apprendre plus.


Les cinq pratiques de différenciation pédagogique les plus fréquentes auprès des élèves doués du primaire

Les résultats d’une étude, présentée par le Réseau d’information en réussite éducative (RIRE), font ressortir les cinq principales pratiques qui sont utilisées sur une base hebdomadaire ou quotidienne dans les écoles primaires du Québec : 

  1. Donner des feuilles d’activités d’approfondissement : Ces feuilles d’approfondissement présentent des concepts plus avancés en lien avec la matière enseignée en classe. 
  2. Permettre de faire une lecture personnelle : lorsqu’un élève termine son travail en avance, la personne enseignante lui offre la possibilité de lire un livre de son choix reflétant ses intérêts personnels. 
  3. Donner des exercices supplémentaires plus difficiles : en ajout au travail demandé par la personne enseignante, l’élève doué fait d’autres exercices présentant un niveau de complexité supérieur en lien avec la matière enseignée. 
  4. Ajuster les exigences de la tâche selon les capacités : la personne enseignante adapte le travail à réaliser de sorte à s’arrimer avec les capacités de l’élève doué au sujet de la matière enseignée. 
  5. Demander à l’élève d’aller aider un autre élève : pratiquant son habileté à communiquer ses savoirs, l’élève doué se voit offrir la possibilité d’aller soutenir un autre élève dans ses apprentissages, au sein de sa classe ou dans une autre classe.

Dernière chance! Inscription à l’Académie du leadership transformationnel 

L’Académie du leadership transformationnel est proposé par Marius Bourgeoys. Elle se veut espace pour les leaders pédagogiques qui souhaitent inspirer un réel changement dans leur milieu. 

Le parcours de l’Académie est destiné aux directions d’école et de service, aux directions adjointes, aux personnes enseignantes leaders et aux personnes qui les accompagnent. Les inscriptions sont en cours.

Le parcours, en bref : 

  • 5 modules phares (minimum de 10 h)
  • 4 webinaires en direct : 7 janvier, 4 février, 1er avril, 6 mai (18 h 30 à 20 h)
  • 4 invités spéciaux
  • 4 séances en privé avec Marius : 28 janvier, 18 février, 25 mars, 22 avril (18 h 30 à 20 h)
  • 1 communauté privée : 1 check-in par semaine de Marius
  • 1 espace virtuel de premier ordre
  • Et plus!

En savoir plus. 


Guide pratique sur la consultation des enfants

Concertation Montréal propose un guide pratique sur la consultation des enfants. L’événement La parole aux enfants, organisé par l’organisme le 20 novembre dernier, a été l’occasion de mettre en lumière plusieurs constats essentiels, dont l’importance de créer des espaces où les enfants peuvent s’exprimer librement, tout en s’assurant que les adultes prennent le temps de les écouter.

Mais comment consulter efficacement les enfants? Cette infographie donne des guides pour y arriver.

Découvrez aussi d’autres ressources en consultation des enfants sur le site de l’organisme.


Si vous en voulez encore plus, vous pouvez (re)voir les #Édubrèves de la semaine dernière.

On se retrouve bientôt! N’hésitez pas d’ici là à nous « tagguer » (en bon français…) sur X (@millaudrey ou @riomarti) pour que nous parlions de votre projet/ressource dans une prochaine revue de la semaine! Passez une excellente semaine.

Les ados vs leurs compétences et leurs pratiques de recherche d’information en ligne et de production numérique

Par Ève Gladu
Doctorante en éducation
Université du Québec à Montréal (UQAM)

En 2023, 59 % des adolescents du Québec âgés de 13 à 17 ans naviguaient sur Internet plus de 10 heures par semaine en moyenne (Académie de la transformation numérique, 2024). Il est fort probable que la recherche d’information en ligne (RI) et la production de contenu numérique (PN) fassent partie de leurs pratiques, tant à l’école que dans leur vie privée. Ces activités impliquent la lecture et la production de textes multimodaux, c’est-à-dire toute forme de production papier ou numérique combinant au moins deux modes sémiotiques (écrit, image, son, vidéo, parole, geste, etc.). 

Pour mener à bien leur recherche d’information ou leur production de contenu numérique, il est nécessaire que les jeunes développent des compétences en littératie médiatique multimodale, définie par Lacelle et al. (2017) comme « la capacité d’une personne à mobiliser adéquatement […] les ressources et les compétences sémiotiques modales (ex. : mode linguistique seul) et multimodales (ex. : combinaison des modes linguistique, visuel et sonore) les plus appropriées à la situation et au support de communication (traditionnel et (ou) numérique), à l’occasion de la réception (décodage, compréhension, interprétation et évaluation) et (ou) de la production (élaboration, création, diffusion) de tout type de message » (p.8). 

Pour assurer un enseignement de la lecture et de l’écriture numérique répondant aux besoins d’apprentissage des adolescents québécois, il semble nécessaire d’en apprendre plus sur leurs réelles compétences en la matière. En ce sens, cet article présente quelques résultats saillants d’une enquête menée au Québec en 2021 sur les compétences et les pratiques des adolescents en lien avec la RI et PN. En conclusion, quelques implications pour l’école sont proposées. 

La collecte de données et le questionnaire d’autoévaluation

Les résultats présentés sont issus du volet québécois de la recherche Littératie médiatique des adolescents (LM-ados), une recherche internationale menée par le Québec, la Belgique, la Suisse et la France (2018-2024) (Fastrez et al., 2022). Au Québec, la 1re phase de collecte de données a eu lieu durant l’année scolaire 2020-2021 auprès d’élèves de 3e secondaire scolarisés dans des écoles publiques (25 % des participants1) et privées (75 % des participants). Un total de 1 912 questionnaires ont été analysés. 

Les élèves ont rempli un questionnaire d’autoévaluation de leurs compétences et de leurs pratiques en lien avec la littératie médiatique multimodale en contexte scolaire et non scolaire (Fastrez et al., 2022). Les compétences et les pratiques sondées sont rattachées à deux types d’activité : la RI et la PN. Chacune des questions est associée à une échelle de Likert, soit une échelle de mesure permettant aux répondants d’exprimer leurs degrés d’accord ou de désaccord par rapport à une affirmation. Nous présentons ci-dessous quelques-uns des résultats (distribution des fréquences) les plus marquants de cette enquête. 

Compétences et pratiques déclarées de recherche d’information en ligne

Plus de 95 % des participants se déclarent compétents pour mener des recherches d’informations simples et complexes dans leurs activités tant personnelles que scolaires. 

En morcelant l’activité de RI en différentes étapes – par exemple, identifier l’auteur ou déterminer la fiabilité d’un document – le nombre de participants qui affirment se sentir tout à fait capables de réaliser ces tâches diminue et, conséquemment, le pourcentage de répondant se déclarant pas ou peu capables augmente.

En ce qui a trait aux pratiques de RI, un plus grand nombre de participants mènent plus fréquemment des recherches simples que des recherches complexes dans des contextes tant personnels que scolaires. Dans l’ensemble, la RI demeure une pratique médiatique assez fréquente chez les adolescents. 

La fréquence des pratiques déclarées pour les différentes étapes d’une RI est quant à elle plus variable. Par exemple, en consultant un document lors d’une RI, seuls 37,6 % d’entre eux disent souvent ou toujours regarder qui a créé le document et 34,7 % affirment souvent ou toujours observer les sources utilisées par l’auteur. Toutefois, 69,4 % des participants déclarent souvent ou toujours vérifier les informations en les comparant à celles d’autres sites considérés fiables.

Le type de ressources consultées varie selon le contexte dans lequel se déroule la tâche (personnel ou scolaire). Les graphiques ci-dessous montrent bien que le mode dominant en milieu scolaire est encore le texte (96 % disent le consulter souvent ou toujours), alors que la vidéo est davantage consultée lors des RI personnelles (81,8 % affirment la consulter souvent ou toujours). L’image et la vidéo occupent tout de même une place importante comme source d’information pour les travaux scolaires : elles seraient consultées souvent ou toujours par plus de 60 % des participants.

Compétences et pratiques déclarées de production numérique

Le niveau de compétence générale déclarée en production numérique est beaucoup plus diversifié que pour la RI : environ 40 % des élèves se disent pas du tout ou pas vraiment capables; 35 %, plutôt ou tout à fait capables et un peu plus de 20 % ne savent pas s’ils en sont capables. 

Du côté des compétences spécifiques déclarées en PN, le nombre de participants se croyant compétents est plus élevé que pour la compétence générale. Il s’agit d’un résultat inverse à celui des compétences de RI pour lesquelles les participants se déclaraient plus compétents pour la compétence générale que pour les compétences spécifiques. Nous pouvons penser que les différentes étapes d’une activité de PN sont mieux connues et maitrisées des élèves puisqu’elles correspondent souvent à des pratiques scolaires enseignées dans différentes disciplines : prise en compte du destinataire, citation des sources, ajout d’une image pour compléter un texte, etc.

Bien qu’ils se disent plutôt compétents en PN, les jeunes ont des pratiques plus ou moins fréquentes de production. Par exemple, plus de 75 % d’entre eux n’ont jamais créé de site web informatif tant pour eux-mêmes qu’à l’école et plus de 25 % n’ont jamais ou rarement, dans leur production numérique, mixé les formats; pris en compte le destinataire ou cité les sources des images, vidéos, extraits sonores et textes intégrés dans leur création. 

Enfin, les deux graphiques ci-dessous illustrent bien que les participants déclarent produire des documents numériques multimodaux plus souvent à l’école que dans leurs activités personnelles, alors que c’est traditionnellement l’inverse. 

Implications pour l’enseignement

Les résultats présentés dans cet article montrent qu’un pourcentage élevé de jeunes participants se disent compétent pour réaliser des activités de RI et de PN, et ce, même s’ils déclarent avoir des pratiques de RI et de PN plutôt variables en termes de fréquence. 

Il importe néanmoins de rappeler que ces résultats sont issus d’une autoévaluation menée par les élèves. Certains chercheurs (ex. : Hargittai, 2005; Litt, 2013) mettent en doute la validité des autoévaluations étant donné la tendance des participants à se surévaluer. Or, il s’agit d’un outil qui fournit des indications générales sur la perception des participants de leurs compétences et sur leur confiance à mener certaines activités mobilisant ces compétences (Guichon, 2012). Il peut donc être intéressant d’utiliser ce sentiment de compétence des élèves comme levier pour proposer des activités ou des projets incluant la RI et la PN dans différentes disciplines scolaires dans le but de contribuer au développement de leurs compétences. 

Par ailleurs, la fréquence de leurs pratiques de RI et de PN est variable et elle n’est pas toujours arrimée avec le niveau de compétence déclaré. Évidemment, cette comparaison demeure très partielle, puisque, pour affirmer que la fréquence des pratiques a une incidence sur la compétence des élèves, il faudrait mener des analyses statistiques plus poussées. Néanmoins, la recherche en lien avec les inégalités numériques (Collin, 2013) nous rappelle que l’utilisation d’un appareil numérique ne garantit pas le développement des compétences en littératie médiatique multimodale ni le transfert d’une compétence d’une sphère d’activité à une autre, par exemple d’une activité d’écriture numérique personnelle à une production numérique scolaire. 

En ce sens, il semble important de former les jeunes aux différentes étapes de la RI et de la PN multimodale dans le contexte scolaire. Il peut s’agir, par exemple, de : 

  • leur enseigner comment vérifier la fiabilité des contenus trouvés en ligne et s’ils répondent au besoin d’information; 
  • comment réutiliser adéquatement les informations collectées, qu’elles soient textuelles, visuelles, audiovisuelles ou sonores, dans leur production; 
  • comment produire un texte multimodal adapté aux exigences et aux normes scolaires et à la matière dans lequel le projet est réalisé.

Il importe aussi de former les élèves à consulter et à produire à partir de différents modes (texte, image, vidéo, musique, geste) dans le contexte scolaire. Ces ressources sont à portée de toutes et tous et composent la plupart des messages consultés aujourd’hui. 

Savoir les lire et les utiliser dans différents types de production rendra les jeunes plus compétents sur les plans littéracique, médiatique et numérique. 

  1. Plusieurs centres de services scolaires ont refusé de participer à la recherche à cause de la pandémie et de la pénurie de personnes enseignantes, ce qui explique le pourcentage plus faible d’écoles secondaires publiques dans notre échantillon. ↩︎

Références : 

Vous vous intéressez à la lecture et à l’écriture en contexte numérique? Consultez le numéro d’hiver 2024-2025 de la revue École branchée : Le numérique pour soutenir la motivation à lire, écrire et compter.

Le Réseau de jeunes vérificateurs de HabiloMédias continuera en 2025, fort d’une première année réussie

Communiqué – HabiloMédias annonce le renouvellement du Réseau vérif ado (RVA), le programme de jeunes vérificateurs, pour une deuxième année poursuivant ainsi sa mission de promouvoir la littératie aux médias numériques et la vérification des faits chez les jeunes.

HabiloMédias invite les étudiants au Canada âgés de 13 à 18 ans intéressés par la vérification des faits sur les réseaux sociaux à postuler au programme. Les jeunes ados produiront deux vidéos de vérification entre janvier et juin 2025 qui seront diffusées sur les chaînes YouTube, Instagram et TikTok de HabiloMédias.

Le Réseau vérif ado s’inspire du succès du programme international de MediaWise. Depuis 2018, l’initiative, soutenue par l’Institut Poynter et la Google News Initiative, s’est implantée dans plusieurs pays, dont le Brésil, l’Allemagne, l’Inde, l’Espagne, la Bulgarie et le Canada.

Pour sa première année au Canada, 16 jeunes, dont 11 anglophones et 5 francophones, ont pris part au projet. Leurs vidéos de vérification des faits ont reçu plus de deux millions de vues sur l’ensemble des chaînes de médias sociaux de HabiloMédias et MediaSmarts, illustrant l’impact considérable de cette initiative.   

En 2025, chaque adolescent devra réaliser au moins deux courtes vidéos sur des sujets variés, dans lesquelles ils examineront des affirmations populaires sur les réseaux sociaux. Ces jeunes vérificateurs et vérificatrices bénéficieront d’une formation en littératie numérique dispensée par les experts de HabiloMédias. Ils apprendront à développer leur esprit critique et à utiliser des outils tels que la recherche d’image inversée pour démêler le vrai du faux sur internet.

L’initiative repose sur un modèle d’apprentissage entre pairs, encourageant les jeunes à partager leurs astuces en matière de littératie numérique avec leurs pairs. Les participants recevront des honoraires pour chaque vidéo réalisée et les participants recevront un certificat d’achèvement à l’issue du programme.

Les candidatures pour la session hiver-printemps 2025 sont ouvertes à l’échelle nationale jusqu’au 14 janvier 2025. Les jeunes intéressés peuvent trouver plus d’informations et postuler sur la page web Réseau vérif ado (RVA).    

Pour des questions sur le programme, veuillez contacter [email protected].

À propos de HabiloMédias

HabiloMédias est le centre bilingue d’éducation aux médias numériques du Canada. Organisme de bienfaisance enregistré, HabiloMédias mène des recherches, développe des ressources et promouvoir l’éducation aux médias numériques depuis 1996. La vision de HabiloMédias est de permettre à chacun d’interagir avec toutes les formes de médias avec assurance et esprit critique. Suivez HabiloMédias sur les médias sociaux pour obtenir des conseils sur les sujets d’éducation aux médias numériques les plus urgents de notre époque, tels que la désinformation, le bien-être numérique, la haine en ligne, la vie privée en ligne, l’utilisation des écrans, la sécurité en ligne, la cyberintimidation, la publicité, la représentation dans les médias et bien plus encore. Pour en savoir plus, visitez www.habilomedias.ca.

Évaluer l’orthographe et rétroagir… en quelques clics

Par Michèle Potvin
Orthopédagogue
Créatrice de l’application ÉvadiGraphe

et Guylaine Laurin
Enseignante de français à la retraite
Première utilisatrice d’ÉvadiGraphe 

L’orthographe est un enjeu pour plusieurs et représente même un frein à l’obtention des diplômes. En 2023 au Québec, le taux de réussite au critère relatif à l’orthographe, à l’épreuve d’écriture de 5e secondaire, était d’à peine 54 %1! Peut-on intervenir pour améliorer cette situation?

Pour agir de manière spécifique sur les difficultés des élèves, il faut connaitre précisément leurs forces et leurs défis. Il faut donc les faire écrire et corriger leur texte. Mais plus encore, il faut leur donner une rétroaction détaillée, ce qui exige beaucoup de temps. Le numérique devient alors un excellent allié pour réaliser cette tâche. Allons voir un exemple de plus près.

L’évaluation diagnostique : pourquoi est-ce nécessaire?

Une kinésiologue qui doit préparer un programme d’entrainement physique va d’abord faire une évaluation diagnostique pour savoir ce qui va bien et ce qu’il faut améliorer. C’est aussi ce que devrait faire la personne enseignante lorsqu’il s’agit de l’écriture.

L’évaluation diagnostique consiste à dresser un portrait des forces et des défis de tous les élèves, peu importe leurs résultats scolaires. Ce portrait donne la chance à chacun de connaître ses points faibles afin de les surmonter. Il faut comprendre que même un élève qui maintient de très bonnes notes en écriture peut ne pas maitriser certaines règles. Par ailleurs, l’outil permet de dépister l’élève qui présente une problématique non identifiée qui risque de le mettre en échec à l’épreuve d’écriture de 5e secondaire avec l’augmentation des exigences. 

L’évaluation diagnostique ne consiste surtout pas à poser un diagnostic, qui nécessite une évaluation plus complexe. De plus, elle ne doit jamais être notée au bulletin, parce que chaque mot représente un défi et que les élèves n’ont pas accès à des outils de soutien à la correction. Par contre, les courtes dictées métacognitives comme celles proposées par l’application ÉvadiGraphe, sans être notées, pourraient permettre à la personne enseignante, qui a suivi la progression de ses élèves, de valider un jugement menant à une note.

Dictée ou production écrite?

L’outil idéal pour évaluer l’orthographe est une dictée diagnostique effectuée sans outils de correction, et ce, pour plusieurs raisons. 

Premièrement, avec une dictée, on a le contrôle des règles à évaluer, contrairement à la production écrite où l’élève peut choisir de rester dans sa zone de confort et de contourner les règles non maîtrisées. 

Deuxièmement, elle permet d’évaluer la réelle maîtrise des règles orthographiques, alors que dans une production écrite, on ne voit pas les lacunes que l’élève camoufle en utilisant le dictionnaire, le Bescherelle ou tout autre outil de soutien à la correction. 

Finalement, la dictée amène l’élève à se dépasser dans sa réflexion et à apprendre un nouveau vocabulaire et de nouvelles structures de phrase.

Évaluer POUR l’apprentissage

La dictée, c’est bien plus que la restitution de l’orthographe d’usage. C’est davantage un outil identifiant les règles sur lesquelles il est possible de travailler et les questions à se poser pour les effectuer correctement : correspondance phonème-graphème, règles de position, régularités orthographiques et accords grammaticaux, etc. 

C’est à partir de la 2ᵉ année du primaire que l’élève développe des automatismes de correction qui peuvent être erronés et qu’il faut recadrer. En concevant la dictée de façon à provoquer la réflexion, on peut vérifier ces automatismes. Par exemple, en intégrant rapidement, au primaire, le pronom les devant un verbe, même si ce n’est pas à l’étude, l’élève n’aura d’autres choix que de réfléchir à la classe du mot qui suit plutôt que de mettre une marque du pluriel à ce dernier… parce que c’est ce qu’il a toujours vu. Sans être évaluée, cette notion doit être enseignée rapidement, car la croyance que le mot les n’est qu’un déterminant persiste longtemps. 

En effet, dans une question de grammaire posée à 690 élèves de 1ʳᵉ secondaire, 52,4 %2 ont répondu que le mot attendre est un nom ou un verbe qui s’accorde avec les dans la phrase « Marie va les attendre à la gare. » Cette croyance persiste en 3e secondaire avec un taux d’échec de 39 %. C’est aussi le cas pour l’automatisme « avec nous, c’est ons », même dans la phrase « Ils nous attendront. ». 

Une dictée contenant ces éléments permet donc d’amener la réflexion sur les classes de mots et sur les règles d’accord. Par contre, l’accent doit être mis sur les règles de base, car c’est sur elles qu’il faut mettre du temps d’intervention et non pas sur les exceptions pour lesquelles on ne devrait pas gaspiller du temps précieux d’enseignement, puisqu’elles sont rarement utilisées.

C’est d’ailleurs pourquoi les dictées de l’application ÉvadiGraphe contiennent un vocabulaire composé d’au moins 75 % de mots fréquents et des mots rares qui servent à vérifier si l’élève reproduit correctement les sons qu’il entend, à susciter une réflexion et à développer la culture. 

Quand le numérique allège la tâche

Les outils numériques offrent de nombreuses possibilités pour soutenir efficacement l’évaluation diagnostique, la rétroaction et la correction des dictées, et même plus. 

Par exemple, l’entreprise québécoise Évadi a conçu ÉvadiGraphe, une application en ligne qui dicte, corrige et rédige un rapport instantané des forces et défis en orthographe à l’aide d’éléments visuels (diagrammes circulaires ou à bandes, histogrammes et tableaux) pour chaque élève, permettant un repérage et une interprétation rapides par l’enseignant. Il est non seulement un outil d’évaluation diagnostique à correction automatisée, mais aussi une démarche d’évaluation formative, de réflexion métacognitive et d’enseignement explicite visant l’amélioration de l’orthographe. Il permet en plus aux élèves de rédiger la dictée de façon autonome, en silence, avec des écouteurs, chacun avançant à son rythme en faisant répéter le nombre de fois nécessaire et en ralentissant la vitesse de lecture au besoin. 

L’expérience montre qu’écrire pour écrire n’est pas efficace sans une bonne rétroaction. C’est pourquoi un outil tel qu’ÉvadiGraphe soulage les enseignantes et enseignants de cette tâche en fournissant en quelques clics un rapport détaillé sur la maitrise des règles orthographiques. La personne enseignante devient alors un guide qui amène ses élèves à améliorer leur réflexion lors de l’autocorrection, ce qui, selon plusieurs, motiverait ces derniers sachant précisément sur quoi ils doivent porter leur attention. 

Concernant cette même application, une étude a montré que les résultats à la dictée représentent fidèlement la compétence en écriture de l’élève, avec une forte corrélation entre le pourcentage de mots réussis à la dictée et la note en écriture au bulletin de février. 

  1. Source : Éducation Québec, Direction de l’accès à l’information et des plaintes (2024). Repéré à https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/education/publications-adm/education/Acces-information/reponses-transmises/2024/janvier-mars/23-460_Diffusion.pdf ↩︎
  2. Données statistiques issues de l’étude de validation. POTVIN, M. (2020) Validation d’un outil diagnostique de la compétence en orthographe lexicale et grammaticale du français des élèves francophones du Québec de première secondaire. Sherbrooke, QC : Université de Sherbrooke.  Repéré à : http://hdl.handle.net/11143/16465 ↩︎

Référence :

POTVIN, M. (2020) Validation d’un outil diagnostique de la compétence en orthographe lexicale et grammaticale du français des élèves francophones du Québec de première secondaire. Sherbrooke, QC : Université de Sherbrooke.  Repéré à : http://hdl.handle.net/11143/1646

Vous souhaitez voir d’autres exemples de contextes où le numérique agit comme élément motivateur en écriture? Consultez le numéro d’hiver 2024-2025 de la revue École branchée : Le numérique pour soutenir la motivation à lire, écrire et compter.

Les fonctionnalités des environnements numériques d’écriture qui contribuent à la motivation des élèves

Par Rosianne Arseneau
Professeure associée
Département de didactique des langues
Université du Québec à Montréal

Sachant que plaisir et apprentissage sont interreliés, les personnes enseignantes sont constamment à la recherche de moyens nouveaux pour motiver leurs élèves à écrire. L’intégration de projets d’écriture en environnement numérique en fait partie. Quelles sont les caractéristiques des supports et contextes d’écriture qui agissent sur la motivation à écrire? 

Une étude menée auprès d’élèves de 4e année primaire et de 1re secondaire en collaboration avec la Fédération des établissements d’enseignement privés et l’équipe de l’application d’écriture Grifori1 (Pikobuz, 2024) s’est penchée sur la question. L’objectif de recherche était de comparer la motivation ressentie lors de l’écriture selon trois supports d’écriture : 

  • l’écriture manuscrite
  • le traitement de texte
  • l’application d’écriture Grifori  

L’équipe de recherche souhaitait aussi savoir plus précisément quelles caractéristiques ou fonctionnalités du support motivent davantage les élèves. Un questionnaire numérique d’une durée de 30 minutes a été soumis aux élèves participants. Le présent article rapporte quelques résultats de l’analyse des réponses des élèves de 1re secondaire détaillés dans d’autres contributions (Arseneau, 2024 ; Arseneau, soumis). 

Tel que décrit (Arseneau, soumis), « Grifori est une application éducative sur le web qui permet aux élèves de rédiger des textes de différents types et genres (à dominante narrative, descriptive et argumentative notamment) selon une structure définie, incluant des “histoires dont vous êtes le héros” à plusieurs dénouements et des jeux d’évasion avec énigmes à résoudre. L’ajout d’images, le mode collaboratif et l’aide à la correction d’erreurs orthographiques font partie des différentes fonctionnalités (montrées à la figure 1) qui visent à soutenir l’élève dans l’écriture et à stimuler sa créativité et sa motivation. »

Figure 1. Création d’une histoire dont vous êtes le héros dans l’application Grifori
(tirée de Arseneau, soumis)

Les élèves peuvent également partager leur « histoire dont vous êtes le héros » en utilisant un lien Web (comme montré à la figure 2) ou la publier sous la forme d’un fichier PDF.  

Figure 2. Lecture d’une histoire dont vous êtes le héros, créée dans l’application Grifori
(tirée de Arseneau, soumis)

Quelques résultats saillants

À la question « Si tu compares, dirais-tu que c’est plus motivant d’écrire à la main sur papier / dans Word ou Google Doc / dans l’application [Grifori] … », les 248 élèves de 1re secondaire sondés2 ont répondu dans une proportion de 47 % trouver plus motivant d’écrire dans l’application Grifori. L’écriture au traitement de texte arrive au 2e rang avec 41 % des réponses. Ceci résulte en une proportion totale de 88,4 % d’élèves préférant écrire en environnement numérique. Ainsi, seulement 11,6 % des élèves ont répondu trouver plus motivant d’écrire à la main sur papier3

Puisque les supports numériques se distinguent sur le plan de la motivation suscitée, la question qui se pose ensuite est la suivante : quelles caractéristiques et fonctionnalités de ces supports numériques sont le plus souvent mentionnées comme agissant positivement sur la motivation à écrire?

Voyons aux tableaux 1 et 2 les raisons invoquées respectivement par les élèves qui jugent plus motivant d’écrire dans l’application Grifori et au traitement de texte. 

Tableau 1. Caractéristiques et fonctionnalités cochées à la question « Pourquoi dis-tu que c’est plus motivant d’écrire dans l’application Grifori? »
(n=116; tiré de Arseneau, soumis)

Cinq caractéristiques les plus souvent cochées% d’élèves
Le fait de pouvoir écrire en collaboration avec mes ami(e)s.88,8 %
Le fait d’utiliser un clavier.70,7 %
Le fait que le texte soit déjà organisé en parties.65,5 %
Le fait de pouvoir ajouter des dessins, des photos ou des images.63,8 %
Le fait de pouvoir créer différentes suites ou fins.60,3 %

Tableau 2. Caractéristiques cochées à la question « Pourquoi dis-tu que c’est plus motivant d’écrire dans Word ou Google Doc. [traitement de texte]? »
(n=103; tiré de Arseneau, soumis)

Cinq caractéristiques les plus souvent cochées% d’élèves
Le fait d’utiliser un clavier.82,5 %
Le fait que mes erreurs d’orthographe soient soulignées.74,8 %
Le fait de pouvoir couper, copier et coller des parties. 58,3 %
Le fait de pouvoir organiser mon texte comme je le veux.57,3 %
Le fait de pouvoir écrire en collaboration avec mes ami(e)s.46,6 %

Alors que la possibilité d’écriture collaborative est mentionnée en 5ᵉ position pour le traitement de texte (tableau 2), elle se classe au 1ᵉʳ rang des fonctionnalités les plus fréquemment citées par les élèves jugeant l’écriture dans l’application plus motivante (tableau 1). En effet, les élèves peuvent assigner des parties du texte à chaque coéquipier ou coéquipière lors d’un projet d’écriture, ce qui crée une forme de « responsabilité individuelle » caractéristique d’une dynamique d’écriture non seulement collaborative, mais bien « coopérative » (Baudrit, 2005). 

Les élèves apprécient également d’autres fonctionnalités spécifiques à l’application, comme la possibilité d’ajouter des dessins et des photos à partir de la banque d’images fournies. La création de différentes suites ou fins parmi lesquelles le lecteur ou la lectrice doit choisir, une autre spécificité de l’application Grifori, est aussi perçue comme motivante. 

Créer une « histoire dont vous êtes le héros » exige une planification agile pour maintenir la cohérence des textes produits au fil des différents parcours de lecture possibles. Cela incite l’élève à considérer le destinataire dans une perspective de lecture « interactive » (Giasson, 2003) et à concevoir une « scénographie de l’interaction [entre le lecteur et le texte]» (Lacelle et Lebrun, 2016), des compétences d’écriture particulièrement importantes à l’ère numérique.

La fonctionnalité la plus souvent citée pour le traitement de texte est le clavier (également fréquemment mentionné pour l’application), suivi de près par le correcteur automatique. Ces résultats concordent avec des recherches montrant que l’utilisation du traitement de texte avec un correcteur réduit les erreurs d’orthographe grammaticale et d’usage (Grégoire, 2021), ce qui pourrait aussi accroître la motivation. Arrivant au 3e rang, la présence des fonctions « couper », « copier » et « coller » est aussi jugée motivante par les élèves. Elle favoriserait un meilleur rapport à l’écriture (Penloup, 2017) en améliorant la maniabilité et la lisibilité du texte (Brunel et Taous, 2018).

Que retenir de ces résultats pour l’enseignement de l’écriture?

Si l’écriture manuscrite reste appréciée par certains élèves, l’écriture numérique est jugée plus motivante par la majorité des jeunes de 1re secondaire sondés grâce à des fonctionnalités courantes comme le clavier et le « couper-copier-coller ». Les fonctionnalités plus spécifiques à l’application Grifori, telles que l’ajout d’images et la possibilité de créer différentes fins à son histoire, sont très souvent mentionnées comme motivantes. 

Pour l’organisation du texte, il semble que les élèves préférant une aide à la structuration grâce à des canevas prédéfinis trouvent l’application Grifori plus motivante, tandis que ceux recherchant plus de liberté de ce côté indiquent préférer le traitement de texte (ou encore l’écriture manuscrite; voir Arseneau, soumis).

En somme, qu’elle fasse écrire à l’écran ou sur papier, la personne enseignante peut proposer à ses élèves des activités et projets d’écriture motivants, notamment en leur fournissant un environnement de création qui soit riche sur le plan social, c’est-à-dire où des élèves co-auteur(e)s réfléchiront ensemble aux chemins possiblement multiples et non linéaires à emprunter par leurs lecteurs et lectrices du texte. 

Si l’accès à un environnement numérique est possible, certains de ces projets comme l’écriture « d’histoires dont vous êtes le héros » seront assurément facilités, ce qui permettra du même coup la développement de la compétence à écrire prenant en compte les spécificités de l’écriture multimodale (Lacelle et Lebrun, 2016).  

  1. Nommée Projet d’écriture au moment de sa création et de la collecte des données. ↩︎
  2. L’échantillon est composé de 119 élèves s’identifiant comme filles, 125 élèves s’identifiant comme garçons et 5 comme autres. Tous les élèves ont fourni leur consentement. Ils et elles proviennent d’une école privée de la Rive-Sud de Montréal. ↩︎
  3. La différence respective entre application et écriture à la main comme celle entre traitement de texte et à la main est statistiquement significative (p< 0,00001). La différence entre application et traitement de texte n’est pas statistiquement significative (p< 0,380). ↩︎

Références : 

  • Arseneau, R. (soumis). Pourquoi la plupart des élèves du secondaire jugent-ils plus motivant d’écrire sur des supports d’écriture numérique ? Résultats d’une étude descriptive auprès d’élèves de 1re secondaire. Les Cahiers de l’AQPF.
  • Arseneau, R. (2024, mai). Application d’écriture créative et motivation à écrire : une étude exploratoire. 91e congrès de l’Acfas. Université d’Ottawa, Ottawa, Canada.
  • Baudrit, A. (2005). Apprentissage coopératif et entraide à l’école. Revue française de pédagogie (153), 121-149. 
  • Brunel, M. et Taous, T. (2018). Réviser son texte sur écran. Repères, 57 | 2018, 57-82. https://doi.org/10.4000/reperes.1480
  • Grégoire, P. (2021). L’utilisation d’un outil numérique d’aide à la révision et à la correction à la fin du secondaire : effets sur la qualité de l’écriture. Canadian Journal of Education / Revue canadienne de l’éducation, 44(3), 788–814. doi:https://doi.org/10.53967/cje-rce.v44i3.4809
  • Lacelle, N. et Lebrun, M. (2016). La formation à l’écriture numérique : 20 recommandations pour passer du papier à l’écran. Revue de recherches en littératie médiatique multimodale, 3. https://doi.org/10.7202/1047131ar 
  • Penloup, M.-C. (2017). Didactique de l’écriture : le déjà-là des pratiques d’écriture numérique. Le français aujourd’hui, 196, 57-70. 
  • Pikobuz (2024). Grifori. https://www.pikobuz.com/

Vous souhaitez voir d’autres exemples de contextes où le numérique agit comme élément motivateur en écriture? Consultez le numéro d’hiver 2024-2025 de la revue École branchée : Le numérique pour soutenir la motivation à lire, écrire et compter.

Fanny Langin : Lauréate d’un Prix CHAPO pour sa pédagogie numérique innovante

Le 1ᵉʳ novembre 2024, lors du Gala des Grands prix distinction en technologie éducative, organisé par l’AQUOPS en partenariat avec l’Association Edteq, Fanny Langin a remporté un Prix CHAPO, dans la catégorie Relève. Décernés par l’AQUOPS, les Prix CHAPO sont destinés à honorer les professionnels de l’éducation au Québec qui utilisent le numérique de manière innovante pour transformer l’enseignement et la pédagogie. 

Dès sa 3ᵉ année au baccalauréat en éducation, Fanny a commencé à partager ses connaissances sur la ludification en présentant des ateliers de développement professionnel dans divers colloques et universités du Québec. Elle a déjà créé des formations sur des thèmes tels que la création de jeux d’évasion numériques, les bases de la ludicisation, la création de contenu avec le numérique et la cybersécurité. 

Maintenant en poste aux Écoles Azrieli, à Montréal, elle a déjà conçu des projets numériques dans différentes disciplines scolaires, et ce pour des élèves du préscolaire jusqu’au secondaire (ex. jeux d’évasion numériques, animations image par image, enregistrements de balados, modélisation en 3D, activités de programmation et de robotique avec Lego, Minecraft Éducation, Makey Makey et Arduino). 

De plus, elle facilite la mise en place d’un laboratoire d’innovation dans son établissement secondaire. Les enseignants et élèves peuvent y collaborer pour créer des projets à la croisée de la technologie et de la créativité, soit dans le cadre d’activités parascolaires ou lors de leurs temps libres.

Ses projets favorisent l’inclusion et l’autonomie des élèves tout en répondant aux besoins diversifiés de chacun. 

En lien avec le Cadre de référence de la compétence numérique

L’approche de Fanny Langin répond pleinement aux 12 dimensions du Cadre de référence de la compétence numérique. Elle forme les élèves et les enseignants sur des sujets variés comme la culture informationnelle, les pratiques sécuritaires en ligne et la production de contenu numérique. Elle intègre également des pratiques inclusives, adaptant les outils technologiques pour répondre aux besoins des élèves HDAA. En développant des formations sur l’intelligence artificielle et les systèmes d’automatisation, elle outille les enseignants pour enrichir l’apprentissage des élèves.

Des impacts concrets sur l’apprentissage

Le Prix CHAPO – Relève, décerné à Fanny Langin, souligne donc son engagement exemplaire pour favorisr l’intégration des technologies dans diverses disciplines en multipliant les opportunités d’apprentissage interactif et authentique. Bravo!

En complément : 

  • Martine Rioux discute avec Fanny Langin à la Journée du numérique en éducation 2024 :

Crédit photo : AQUOPS

L’interdépendance : choisir de cuisiner ensemble

Par Marius Bourgeoys, coach en éducation

« Si vous êtes le meilleur prof de votre école, la meilleure prof de votre école et que vous n’êtes pas activement en train d’aider vos collègues à améliorer leurs pratiques pédagogiques, vous nuisez à votre école. »

Ces paroles percutantes de Richard Dufour, le père des communautés d’apprentissage professionnelles, ont résonné en moi il y a une quinzaine d’années lors d’un grand congrès rassemblant des leaders francophones et anglophones. Je me souviens encore de ce moment comme si c’était hier. J’étais assis parmi des centaines de personnes, probablement à Ottawa ou Toronto, écoutant attentivement ce que M. Dufour avait à dire. Ses mots ont bousculé ma conception de la collaboration en milieu scolaire, me faisant réaliser que l’éducation était un sport d’équipe.

Un choc salutaire : redéfinir la collaboration

Lorsque M. Dufour a prononcé ces mots, j’ai été à la fois surpris et stimulé intellectuellement. Il ne s’agissait pas simplement de se demander si j’étais le meilleur enseignant de mon école, mais plutôt de réfléchir à la manière dont je pouvais contribuer activement au développement de mes collègues. La collaboration ne doit pas être un processus unidirectionnel où l’on vient simplement prendre ce qui nous intéresse et repartir.

L’épicerie versus la table de collaboration

J’ai réalisé que je ne pouvais plus me présenter à une réunion de collaboration comme je me rendais à l’épicerie, avec l’intention d’obtenir quelque chose à mettre dans mon panier. Au contraire, je devais arriver avec la responsabilité de déposer des idées sur la table, de contribuer humblement au développement de mes collègues. Il ne s’agit pas seulement de ce que je peux retirer de la réunion, mais de ce que je peux contribuer au panier collectif.

Qu’est-ce qui distingue une équipe d’un groupe de personnes?

M. Dufour nous a ensuite invités à réfléchir à ce qui distingue un groupe de personnes d’une équipe véritable. En éducation, nous pensons souvent que partager des objectifs communs suffit à faire de nous une équipe. Mais est-ce vraiment le cas?

L’exemple des marathoniens

Prenons un groupe de personnes courant un marathon. Ils ont tous le même objectif : franchir la ligne d’arrivée. Ils fournissent des efforts considérables, sont pleinement engagés et courent en étroite proximité. Pourtant, nous serions d’accord pour dire qu’ils ne forment pas une équipe. Ils sont des individus partageant une expérience similaire.

Tiger Woods vs Michael Jordan

M. Dufour a également comparé Tiger Woods, l’un des meilleurs golfeurs de tous les temps, à Michael Jordan, légende du basketball. Tiger Woods dominait individuellement son sport, remportant trophée après trophée. Lors des tournois, les golfeurs concouraient les uns contre les autres, avaient un objectif commun (gagner), étaient en étroite proximité et pleinement engagés. Or les 144 golfeurs, les quatuors, ne forment pas une équipe.

À l’inverse, Michael Jordan, malgré son talent exceptionnel et ses trophées individuels, n’a commencé à remporter des championnats que lorsqu’il a pu compter sur ses coéquipiers. Jordan ne pouvait remporter de championnat à lui seul. Son équipe devait s’améliorer. L’équipe.

Les trois piliers d’une équipe

Selon M. Dufour, trois éléments clés transforment un groupe en une véritable équipe :

  1. Des objectifs communs : Non seulement avoir des objectifs, mais s’assurer que chaque membre les comprend et les adopte pleinement. 
  2. L’interdépendance : Les membres de l’équipe s’appuient les uns sur les autres pour atteindre ces objectifs. 
  3. L’imputabilité mutuelle : La responsabilité des résultats est collective. Nous sommes tous responsables ensemble du succès ou de l’échec.

Réflexion sur nos pratiques actuelles

Dans nos écoles, nous avons souvent des objectifs ambitieux inscrits dans nos plans d’amélioration. Mais est-ce que chaque membre du personnel a choisi d’aligner ses façons d’être et de faire sur ces objectifs, au meilleur de sa capacité? Lors de nos réunions, sommes-nous réellement au service du panier de stratégies collectif ou sommes-nous simplement préoccupés par nos propres besoins? Et que faire pour devenir une équipe, pour progresser vers une interdépendance accrue?

La zone proximale de développement : toujours pertinente

Lev Vygotsky, psychologue russe, a introduit le concept de zone proximale de développement (ZPD) dans les années 1930. La ZPD représente l’écart entre ce qu’un apprenant peut faire seul et ce qu’il peut accomplir avec l’aide d’un enseignant ou d’un pair plus compétent.

L’importance du plus petit prochain pas

En coaching, on parle souvent du « plus petit prochain pas » pour progresser. Il s’agit de fixer des objectifs atteignables qui nous poussent légèrement hors de notre zone de confort, mais qui restent accessibles. Cela est essentiel pour maintenir la motivation et éviter le découragement.

La zone proximale d’innovation : s’inspirer pour innover ensemble

Céline Drouin, mon ancienne patronne, collègue et leader inspirante, s’est inspirée de la ZPD pour développer le concept de zone proximale d’innovation lors de notre travail au sein de l’équipe TacTIC (Ton Accompagnement Continu avec les TIC) en 2015. Elle posait la question : Quelle est ma zone proximale d’innovation?

Zone proximale d'innovation

Les cinq éléments clés de la zone proximale d’innovation

  1. Se réseauter : Profiter des réseaux sociaux et des communautés professionnelles pour échanger et apprendre des autres. 
  2. Prendre des risques : Oser essayer de nouvelles approches pédagogiques, même si cela signifie sortir de sa zone de confort. 
  3. Utiliser la technologie pour transformer l’expérience d’apprentissage des élèves, pour créer et partager : Intégrer le numérique pour faire avancer l’éducation. 
  4. Être empathique : L’empathie est le point de départ de l’innovation. 
  5. Adopter une pratique réflexive : Réfléchir régulièrement à sa pratique pour identifier les forces et les domaines d’amélioration.

Céline nous lançait alors une invitation individuelle. Ce qui m’amène à l’équipe.

Vers une zone proximale… d’interdépendance?

Inspiré par ces concepts, j’ai commencé à réfléchir à l’idée de la zone proximale d’interdépendance. La collaboration est le moteur de l’amélioration continue en éducation. C’est pourquoi on en entend parler aussi souvent.

Tout le monde connaît la recette et les ingrédients requis

C’est facile de dire qu’on a besoin des objectifs communs, qu’on a besoin de l’interdépendance et qu’on a besoin d’imputabilité. Ça, c’est la recette à sauce spaghetti. Mais en éducation, on ne fait pas de sauce spaghetti. C’est tellement plus complexe que ça. Lorsqu’on cuisine, qu’on suit la recette et qu’on a les ingrédients d’une sauce spaghetti, pratiquement n’importe qui peut mettre ça ensemble et à la fin, on s’entendrait pour dire qu’on a de la sauce spaghetti. De différentes qualités, en fonction du cuisinier, en fonction de la qualité des ingrédients, mais on serait d’accord pour dire qu’il y a de la sauce spaghetti. 

En éducation, tout le monde a la recette. La théorie, elle est accessible à tout le monde. Et pourtant, c’est pas parce qu’on a les ingrédients et la recette qu’on réussit à faire de la sauce spaghetti dans nos écoles. Ce n’est pas parce que j’ai la recette et les ingrédients d’une culture de collaboration qu’il y a une culture de collaboration dans mon milieu. Vous me suivez? Et la raison est fort simple, c’est que dans une école, tant et aussi longtemps que l’équipe, le nous que nous formons, que tout le monde n’est pas d’accord qu’ici on fait de la sauce spaghetti… Bien, il n’y a pas de sauce spaghetti. On a les ingrédients, on a la recette, on peut en parler, on peut les brasser, mais ce n’est pas de la sauce spaghetti qu’on fait.

Des préalables pour devenir une équipe

Avant de pouvoir parler d’objectifs communs et développer une véritable interdépendance, il est essentiel de travailler sur certains préalables souvent négligés.

1. Créer un sentiment de sécurité

  • Confiance mutuelle : La fiabilité et la prévisibilité sont essentielles. Les collègues doivent pouvoir compter les uns sur les autres au quotidien, que ce soit pour des tâches simples comme surveiller les couloirs ou pour des projets pédagogiques plus complexes. 
  • Humilité situationnelle : Reconnaître que personne n’a toutes les réponses. Oser dire «je ne sais pas» crée un environnement où chacun se sent en sécurité pour partager et apprendre. C’est rassurant de côtoyer des gens qui, comme nous, ne savent pas tout. 
  • Cohérence entre les réunions : Selon Michael Fullan, la cohérence se crée entre les réunions. Il est important que ce qui est décidé en réunion soit appliqué entre les réunions. 

2. Partager nos vulnérabilités

  • Brasser les idées, pas les personnes : Créer un espace où les idées peuvent être discutées ouvertement sans que les individus ne se sentent attaqués. 
  • Exprimer ses craintes et ses doutes : Permettre à chacun de partager ses inquiétudes sans être jugé ou perçu comme résistant. 
  • Se soutenir entre collègues : En partageant nos vulnérabilités, nous pouvons nous soutenir mutuellement et renforcer les liens au sein de l’équipe.

Bref, on crée une connexion avec nos collègues, on parle de la game et chaque personne améliore sa game. Ça, c’est choisir de cuisiner ensemble. Cette décision est d’abord individuelle avant de devenir collective.

Le pouvoir de l’interdépendance

Le temps de Fêtes arrive. Vous aurez peut-être l’occasion de cuisiner avec vos proches, le coeur rempli d’anticipation à l’idée de recevoir vos invités, le temps d’un bon repas. Quelle joie! Et si nous décidions de faire ça dans nos écoles. Préparer des expériences d’apprentissage signifiantes et stimulantes avec nos collègues, pour nos élèves.

On dit souvent qu’une année scolaire est un marathon. Et si c’était davantage un sport d’équipe? Notre quotidien aurait peut-être plus de sens. Ce serait peut-être plus agréable.

Mes très chers collègues, voici quelques questions intéressantes à se poser, en équipe : 

  1. Quelle est notre zone proximale d’interdépendance?
  2. Qu’est-ce qui est à notre portée pour renforcer notre collaboration et notre interdépendance?
  3. Quel pourrait être notre plus petit prochain pas, individuel et collectif?

Cette chronique a d’abord été publiée sur le blogue de l’auteur. Elle est reproduite ici avec sa permission.

Découvrez d’autres chroniques de Marius Bourgeoys sur son blogue Tout le monde est un leader.

(Belgique) La Barak@TIC 2024, festival d’innovations pédagogiques et numériques : Retour sur le jour 1

La Barak@TIC est une initiative destinée à promouvoir les compétences numériques et l’innovation technologique. Elle propose des ateliers et des conférences en ligne qui se veulent accessibles au plus grand nombre d’enseignants. Pour plus de détails, vous pouvez visiter le site de l’édition 2024 de l’événement ici.

Lors de la première journée, nous avons participé à trois activités. Voici quelques notes à propos de ce que nous avons retenu. 

La charte graphique pédagogique

Tout d’abord, le premier atelier auquel nous avons assisté avait comme sujet l’intérêt d’avoir une image de marque pour sa classe, aussi utilisée par les élèves dans leurs travaux, afin de renforcer leur sentiment d’appartenance et de réduire la charge mentale associée au décodage des supports visuels d’enseignement. Ce premier atelier était animé par Mélanie Mouillard, technopédagogue pour Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE). 

D’entrée de jeu, la charte graphique, cœur du sujet, a été définie comme un ensemble de directives régissant l’identité visuelle d’une entité. Ce document technique précise en effet les normes d’utilisation des logos, couleurs, typographies et autres éléments visuels. L’objectif est de garantir une cohérence visuelle qui renforce l’image de marque de l’organisation. Dans le cas qui nous concerne, il s’agit de se servir de ces grands principes visuels pour créer un véritable sentiment d’appartenance à une classe, voire une école!

L’animatrice a d’abord expliqué l’importance de choisir des éléments visuels qui reflètent les valeurs et les objectifs éducatifs. Selon elle, une identité visuelle bien définie aide à communiquer efficacement ces valeurs aux élèves et autres parties prenantes.

Elle a ensuite survolé les différents composants d’une charte graphique :

  • Logos : Elle a expliqué les différents types de logos, tels que les monogrammes, les logotypes et les pictogrammes, et comment la forme et le style d’un logo peuvent influencer la perception de la marque.
  • Typographie : L’importance de la lisibilité et de la cohérence typographique a été soulignée, avec une distinction entre les polices à empattement (serif) et sans empattement, ainsi que les écritures manuscrites et les polices mixtes.
  • Couleurs : La signification et les associations psychologiques des couleurs ont été abordées, ainsi que les pièges à éviter en matière d’association de couleurs pour ne pas nuire à l’identité visuelle. Par exemple, le bleu représente le calme, la sérénité, la fraîcheur, la confiance, la clarté. Lorsqu’il y en a trop toutefois, cela peut se traduire par de la froideur et un manque d’émotion. 

Appliquant ces principes à la pédagogie, Mélanie Mouillard a illustré comment une charte graphique bien conçue pour un cours peut focaliser l’attention sur le contenu, réduire les distractions pour les apprenants, notamment ceux ayant des troubles d’apprentissage, et renforcer leur sentiment d’appartenance ainsi que leur engagement.

Pour faciliter l’usage d’une charte graphique et son partage avec les élèves, l’animatrice recommande d’explorer les possibilités de Canva spécialement conçues à cet effet. Cette application permet de centraliser et d’appliquer facilement les éléments de la charte graphique aux projets créatifs. L’outil « Voix de marque » a également été recommandé pour assurer la cohérence textuelle avec l’identité visuelle.

Pour en savoir plus, on peut retrouver son support visuel ici

L’inversion des tâches pour une pédagogie plus active

Toujours dans le cadre de l’événement Barak@TIC 2024, Marie Soulié, enseignante de français, formatrice et consultante en pédagogie active, a présenté un atelier sur l’accompagnement du changement de posture avec le numérique vers « une pédagogie de l’activité ». Son intervention a mis en exergue l’impact du numérique sur les pratiques pédagogiques, mettant en lumière comment il peut transformer l’apprentissage en une expérience plus active et captivante.

Marie Soulié a commencé par aborder la prédominance du numérique dans notre quotidien, proposant une classification originale des usages numériques basée sur leur impact sur la pédagogie. Elle a identifié trois niveaux :

  1. Faible impact : Utilisations telles que la communication, la gestion administrative et la veille pédagogique, influençant indirectement la pédagogie.
  2. Impact indirect : Préparation de cours, suivi des élèves et évaluation via des plateformes numériques, ayant une influence plus marquée, bien que toujours indirecte.
  3. Fort impact : Utilisation en classe pour des activités interactives, collaboratives et créatives, ayant un impact direct et notable sur la pédagogie, en favorisant l’activité et la participation des élèves.

L’enseignante a également présenté des indicateurs clés pour évaluer l’impact positif du numérique sur l’apprentissage :

  • Gain de temps : Le numérique permet de concentrer le temps de classe sur des activités engageantes en déplaçant certaines tâches à la maison.
  • Engagement accru : Les outils numériques captivants et une gestion de classe claire améliorent l’engagement des élèves.
  • Sentiment de fierté : La production de travaux numériques de qualité augmente la fierté des élèves, renforçant ainsi l’ancrage des apprentissages.

Elle a mis en garde contre des écueils potentiels dans l’utilisation du numérique en classe, tels que la gestion du temps et la sélection judicieuse des outils, évitant la surabondance qui peut confondre et dérouter à la fois enseignants et élèves. L’impact de l’intelligence artificielle sur les méthodes d’évaluation a également été abordé, soulignant la nécessité de repenser les stratégies évaluatives pour s’assurer qu’elles demeurent pertinentes et efficaces.

Pour illustrer une application réussie de la pédagogie active soutenue par le numérique, Marie Soulié a expliqué son protocole de classe inversée, qu’elle désigne sous le terme « l’inversion des tâches ». Ce modèle inclut :

  • Capsule vidéo : Visionnement à domicile pour introduire les thèmes du cours.
  • Interaction en classe : Échanges initiaux pour discuter des impressions et questions suscitées par la vidéo.
  • Construction des savoirs : Travail en groupe sur des activités de recherche et d’élaboration des connaissances.
  • Mise en commun : Présentation des travaux de groupe et consolidation des conclusions.
  • Production numérique : Création par les élèves de travaux numériques pour synthétiser et approfondir les apprentissages.

C’est donc une intéressante réflexion sur le rôle du numérique dans les pratiques pédagogiques modernes qu’a offert Marie Soulié. Elle a mis en avant les avantages et les défis associés à son intégration, plaidant pour une utilisation réfléchie et stratégique afin de maximiser les bénéfices pédagogiques.

On peut retrouver le support visuel de son atelier ici

Esprit critique et changement de posture

Finalement, cette première journée de la Barak@TIC 2024 s’est conclue par une conférence intitulée « Esprit critique et changement de posture », prononcée par Monique Brodeur, présidente du Conseil supérieur de l’éducation du Québec, qui a abordé les multiples facettes de l’intégration du numérique en éducation. Son discours a exploré tant les défis que les opportunités, tout en soulignant la nécessité de demeurer technocritique pour mieux naviguer dans ce paysage en évolution.

Depuis plus de deux décennies, le numérique est au cœur des préoccupations éducatives, suivant le rythme rapide de l’évolution technologique et l’émergence de nouvelles capacités comme l’intelligence artificielle (IA) générative. Ces avancées nécessitent des adaptations continues du système éducatif pour répondre efficacement aux besoins changeants des élèves et de la société.

Monique Brodeur a mis en exergue l’importance de disposer d’un cadre solide pour la littératie numérique, soulignant la complexité des usages numériques à travers les multiples définitions et référentiels de compétences, notamment ceux proposés par l’UNESCO pour les enseignants et les élèves. Ces référentiels ciblent les compétences essentielles pour évoluer dans un monde où le numérique est omniprésent.

C’est pourquoi elle rappelle que l’éducation au numérique doit transcender la simple utilisation des technologies comme outils. Il s’agit aussi de développer une compréhension critique de leurs implications sur la société, de promouvoir un apprentissage actif et collaboratif, et de stimuler la créativité des élèves.

La conférence a également abordé les défis et le potentiel de l’IA générative, une technologie qui, tout en offrant des possibilités enrichissantes pour l’apprentissage, suscite des préoccupations liées au plagiat et à la réduction de l’effort intellectuel. Monique Brodeur a d’ailleurs recommandé une approche prudente, en insistant sur :

  • L’alignement pédagogique : Assurer que l’usage de l’IA générative est en adéquation avec les objectifs éducatifs.
  • La formation des enseignants : Fournir aux enseignants les ressources nécessaires pour comprendre et exploiter cette technologie de manière efficace.

Le développement de l’esprit critique : Encourager les élèves à être conscients des biais et des limites de l’IA, à vérifier les sources d’information et à exercer leur jugement critique.

Un guide pratique pour penser l’aménagement et le mobilier des écoles de demain

Communiqué Le Lab-École a lancé sa publication Aménager les espaces scolaires. Elle s’adresse au personnel des services des ressources matérielles et des services éducatifs des centres de services scolaires, aux équipes-écoles ainsi qu’aux professionnels du design et de l’architecture.

Ce lancement s’est déroulé en présence de Pierre Thibault, architecte et cofondateur du Lab-École, de Dominique Laflamme, directrice générale du Lab-École, de Jérémy Couture, coordonnateur de l’aménagement et du mobilier au Lab-École, et de Chantale Fortin et Catherine Villeneuve, enseignantes à l’école Saint-Fidèle à Québec.

La publication Aménager les espaces scolaires constitue un guide pratique pour élaborer un projet d’aménagement scolaire et développer les connaissances et les compétences nécessaires pour faire des choix éclairés. L’aménagement et le mobilier représentent des composantes essentielles des milieux de vie que sont les écoles.

La publication Aménager les espaces scolaires vise à :

  • Informer, en rendant l’information accessible à toutes les personnes concernées par l’aménagement des espaces scolaires, de la rénovation à la construction.
  • Inspirer, en présentant une variété d’espaces aménagés, en démontrant le potentiel d’usages tout en faisant preuve d’innovation.
  • Outiller, en fournissant des outils concrets pour faciliter l’aménagement des espaces et la sélection du mobilier.

« Un environnement physique différent, comme les Lab-École, amène des pratiques pédagogiques renouvelées et la création de nouveaux espaces. Pour les aménager adéquatement, il faut comprendre la vie scolaire. Connaître les conséquences de l’aménagement et du choix de mobilier s’avèrent donc essentiel pour transformer et créer des espaces agréables et fonctionnels bonifiant du même coup l’expérience scolaire des élèves et du personnel », a souligné Pierre Thibault, architecte et cofondateur du Lab-École.

« La vie à l’école sera grandement améliorée si l’ensemble des décisions relatives à l’aménagement et au choix du mobilier sont prises de façon éclairée. Notre 7e publication est un outil visant à soutenir la planification et la réalisation de tels projets. Nous l’avons réalisée afin que les personnes au cœur des processus d’aménagement s’y réfère souvent », a mentionné Dominique Laflamme, directrice générale du Lab-École.

Des outils d’aide à l’aménagement et à la sélection du mobilier

Aménager les espaces scolaires outille le lecteur en plus de le guider dans ses choix d’aménagement et de mobilier (tables, chaises, rangements, tabourets, etc.). En complément de la publication, on trouve plusieurs outils comme des questionnaires, des activités à réaliser avec les enfants, une activité de cocréation d’aménagement des espaces, un répertoire de fournisseurs de mobilier scolaire, un gabarit budgétaire, un processus d’aménagement détaillé et autres. Ils sont accessibles en ligne au lab-ecole.com, dans la section Nos outils.

Une vaste consultation au profit d’un contenu riche et illustré

La réalisation de cette publication a fait l’objet d’une vaste consultation dans les dernières années. L’équipe du Lab-École a visité 33 écoles, consulté 209 élèves, réalisé 115 entretiens avec le personnel scolaire, tenu 4 ateliers de travail, rencontré 35 fournisseurs et consulté 105 ouvrages. De plus, 7 outils ont été créés, 45 éléments de mobiliers sur mesure ont été conçus et 76 espaces ont été aménagés. Le fruit de cette consultation et de ces recherches a mené à une publication illustrée de nombreux exemples. Le lecteur pourra ainsi se familiariser rapidement avec le contenu pour réussir à bien aménager un espace scolaire.

Aménager les espaces scolaires s’inscrit dans la mission du Lab-École de repenser l’environnement physique des écoles pour contribuer au bien-être des élèves et favoriser leur réussite.

À propos du Lab-École

  • Le Lab-École, laboratoire pour une école contemporaine, est un organisme à but non lucratif qui a pour mission de repenser l’environnement des écoles pour contribuer au bien-être des élèves et favoriser la réussite autour de trois grands piliers : un environnement physique repensé où sont encouragés le développement d’un mode de vie physiquement actif et l’adoption d’une saine alimentation.
  • Le principe fondateur du Lab-École, « à hauteur d’enfant », guide les actions de l’équipe jour après jour. Il inspire et stimule l’innovation au bénéfice des enfants.
  • Le Lab-École a été l’instigateur du premier concours d’architecture dans le monde scolaire depuis 50 ans. Résultat : plus de 160 propositions ont été déposées par 135 firmes. Un catalogue accessible en ligne (lab-ecole.com) présente la démarche et les projets.
  • Les travaux du Lab-École s’appuient sur des centaines d’experts et collaborateurs qui s’y investissent depuis sa création.
  • L’équipe du Lab-École a réalisé jusqu’à maintenant les publications suivantes :
    • Penser l’école de demain
    • Penser la cour de demain
    • Cultiver, cuisiner et manger ensemble à l’école
    • Le mobilier intégré
    • Bâtir ensemble des chemins vers l’école
    • Aménager les espaces scolaires

Elles sont accessibles en ligne à l’adresse suivante lab-ecole.com/publications

  • Le Lab-École est appuyé financièrement par le ministère de l’Éducation du Québec.

L’IA au service de l’éducation et la quête d’équilibre entre innovation et développement durable

Par Stacy Anne Allen, LEARN Québec

Les progrès rapides en intelligence artificielle (IA) ont un réel impact dans le monde de l’éducation. L’IA nous permet désormais d’effectuer des tâches banales et répétitives de manière rapide et efficace. Elle peut aussi servir à générer différents textes, créer des ensembles de questions et aider à la planification d’activités pédagogiques. 

En ce sens, l’équipe de LEARN a testé plusieurs outils et préparé une infographie sur l’IA qui pourra être placée à proximité de votre bureau ou de celui de vos collègues. Elle a comme objectif d’inciter les gens à travailler plus judicieusement, c’est-à-dire à utiliser l’IA comme un assistant pédagogique.

Plus récemment toutefois, l’équipe de LEARN a aussi pris conscience des impacts environnementaux des systèmes d’intelligence artificielle. Alors que l’exploration des outils technologiques innovants demeure une priorité pour ses membres, l’atteinte des Objectifs du développement durable devient aussi une préoccupation. 

Bien que l’IA présente de nombreux avantages, il est important que les enseignants et les élèves soient conscients de son empreinte environnementale. Comprendre ses implications énergétiques est indispensable pour faire des choix éclairés concernant son utilisation, tant dans un contexte éducatif que personnel. De plus, la prise en compte des impacts environnementaux de ces systèmes doit devenir une composante essentielle du développement de la compétence numérique.

Quels sont donc les impacts de l’IA sur l’environnement?

Selon un article du Programme des Nations unies pour l’environnement, publié en septembre 2024, voici quelques-uns des effets néfastes de l’IA sur la planète :

  • Les centres de données qui hébergent les serveurs d’IA consomment énormément d’énergie, d’eau et d’autres ressources. Ils dépendent souvent des combustibles fossiles, ce qui entraîne des émissions de gaz à effet de serre.
  • Le matériel d’IA contribue aux déchets électroniques, qui contiennent souvent des matériaux dangereux. Le stockage des données nécessite également une infrastructure physique, qui a des incidences sur l’environnement.
  • La production de composants pour l’IA nécessite des métaux rares, qui sont généralement extraits de manière non durable.

L’article mentionne aussi certains avantages environnementaux de l’IA, notamment son aide à l’identification de modèles et d’anomalies dans les données pour surveiller les changements environnementaux.

Où cela va-t-il nous conduire?

Bien que l’IA puisse constituer un outil précieux, il est essentiel d’évaluer à la fois sa plus-value et ses limites, en portant une attention particulière à son utilisation et à son contexte d’application. Par exemple, solliciter l’IA pour accomplir une tâche peut entraîner un impact environnemental plus élevé que le fait d’effectuer une recherche en ligne classique. C’est pourquoi il est nécessaire de promouvoir une culture équilibrée entre innovation et durabilité dans nos pratiques numériques. Pour les questions simples ou la recherche rapide d’informations, les moteurs de recherche traditionnels se révèlent habituellement plus économes en énergie.

Cependant, l’IA se révèle particulièrement utile pour des tâches complexes, telles que la création de contenus créatifs ou l’analyse de vastes ensembles de données. Bien que son impact environnemental puisse être plus élevé ici, elle a l’avantage de pouvoir effectuer simultanément plusieurs recherches ou calculs. Dans certains cas, il s’avère donc plus efficace d’y avoir recours plutôt que de réaliser une vingtaine de recherches séparément!

Comme le répète souvent le père de l’auteure, il est important de choisir l’outil le plus approprié pour une tâche donnée. Cette citation est applicable à la fois aux outils matériels et aux outils numériques.

Voici d’ailleurs quelques suggestions d’activités liées au programme scolaire pour aborder l’IA et son impact environnemental avec les élèves. Et il n’est même pas nécessaire que ces derniers l’utilisent pour les réaliser!

  • En univers social et en sciences : Engagez une discussion sur la notion de production d’énergie et d’efficacité énergétique. Analysez la façon dont divers équipements utilisent de l’énergie. Demandez aux élèves de faire des recherches sur la consommation d’énergie de divers appareils électroniques, notamment les ordinateurs, les téléphones intelligents et les serveurs.
  • En mathématiques : Abordez la question de ce qu’est une donnée. Présentez le concept de centres de données et leur importance dans les systèmes d’intelligence artificielle. Discutez de l’empreinte environnementale et des considérations éthiques liées à la collecte de données et aux centres de données.
  • En arts : Créez des œuvres d’art sur le thème de l’empreinte numérique en vous inspirant de la nature, de la technologie et d’autres questions liées au développement durable. Les élèves peuvent inclure des symboles représentant leurs activités en ligne, leur consommation d’énergie et les moyens de réduire leur empreinte numérique.
  • En langues : Divisez la classe en groupes et attribuez-leur des rôles comme ceux d’un robot conversationnel, d’un scientifique de l’environnement, d’un fonctionnaire, d’un citoyen concerné, etc. Les élèves analyseront un texte portant sur les impacts écologiques de l’IA. Ils réaliseront ensuite une saynète ou une production écrite ou orale pour discuter des défis et des opportunités, selon la perspective de leur personnage.

Comprendre les impacts environnementaux de l’IA et intégrer des activités pour explorer ces enjeux permettent de fournir aux élèves, ainsi qu’aux adultes, les outils nécessaires pour devenir des citoyens numériques responsables. Cela contribue également à la prise de décisions éclairées concernant l’utilisation du numérique.

Source de l’image principale : Penny, B. (n.d.). Ai Generated Cloud Computing Mining royalty-free stock illustration. Utilisation et téléchargement gratuits. Pixabay. Tiré de https://pixabay.com/illustrations/ai-generated-cloud-computing-mining-8533600/

Cet article a d’abord été publié en anglais sur le blogue de LEARN Québec, puis sur le site d’EngagED Learning. Il a été traduit par l’équipe de l’École branchée, avec la permission de l’auteure.

Les #Édubrèves – édition du 10 décembre 2024

En complément de nos articles d’actualité complets qui paraissent pendant la semaine, voici les #Édubrèves, de courtes nouvelles qui pourraient vous intéresser. N’hésitez pas à les partager ou à m’écrire si vous avez des informations à faire circuler.

Attention, l’usage de GIF animés dans ce condensé de nouvelles brèves est à des fins de divertissement seulement.


Barak@TIC 2024 : Trois jours pour dynamiser vos compétences numériques

La troisième édition de la Barak@TIC, le festival numérique qui offre des clés pour transformer les pratiques pédagogiques, aura lieu en ligne du 10 au 12 décembre 2024 de 16 h à 19 h (heure belge) / 10 h à 13 h (heure du Québec).

Pour cette édition, la Barak@TIC, ce sera :

  • De nombreux établissements (de la maternelle au secondaire) qui ouvrent leurs portes dès 16 h/10 h pour « Nos écoles ont du talent ». Pour vous y retrouver, voici deux fascicules pour faciliter votre choix : spécial primairespécial secondaire.
  • 15 ateliers animés par des experts numériques, provenant du Québec, de France, de Suisse, de Belgique, et même de Bali et de République dominicaine, qui feront découvrir des outils numériques.
  • 3 conférences inspirantes chaque soir à 18 h/12 h.
  • La possibilité de numériser de codes QR pour obtenir une validation officielle de suivi de formation pour tous les enseignants Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) (3 ateliers = ½ journée).
  • En vous inscrivant, vous avez la possibilité d’accéder à toutes les rediffusions.

Inscription sur le site :  Barak@TIC 2024


Jeunes vérificateurs de fait recherchés

Vous connaissez un(e) jeune âgé(e) de 13 à 18 ans qui aimerait apprendre comment vérifier si les vidéos et les images qui circulent en ligne sont vraies? Encouragez-le ou la à postuler au programme de jeunes vérificateurs de MediaSmarts | HabiloMédias

En tant que membre du Réseau vérif ado, les étudiants feront partie d’un groupe de jeunes qui recevront une formation en littératie aux médias numériques afin d’apprendre comment distinguer le vrai du faux dans le but de créer une vidéo de vérification qui sera publiée sur les réseaux sociaux. C’est aussi une excellente opportunité d’enrichir leur CV et avoir un impact positif dans leur communauté.

Pour plus d’information.


Temps passé devant les écrans pour les communications et les loisirs

Au Québec, en 2022-2023, environ un élève du secondaire sur quatre (25 %) alloue habituellement au moins 4 heures par jour à des activités de communication et de loisirs devant un écran, tant la semaine que la fin de semaine. 

La proportion est moins élevée chez les garçons que chez les filles (23 % contre 28 %). De même, elle est moins élevée chez les jeunes de 1ʳᵉ secondaire (16 %) que chez ceux des autres niveaux scolaires (entre 24 % et 31 %). Plus précisément, pour chacun des deux genres, la proportion augmente d’un niveau scolaire à l’autre, de 1ʳᵉ secondaire à 3ᵉ secondaire. Chez les garçons, la proportion augmente encore pour atteindre 30 % en 5ᵉ secondaire, alors que chez les filles, elle plafonne pour les trois derniers niveaux scolaires (entre 31 % et 32 %).

En savoir plus.


Les inscriptions au DÉFI LCDF 2025 sont ouvertes.

Pendant le mois de février, réalisez du temps d’éducation numérique et courez la chance de gagner un des 20 lots d’équipements technologiques pour votre école.

C’est quoi le DÉFI LCDF? 

Le DÉFI LCDF a pour but d’éveiller la curiosité des élèves du primaire et du secondaire pour le monde des technologies et du numérique par le biais d’activités d’éducation numérique.

Comment fonctionne le DÉFI LCDF?

Les écoles primaires et secondaires de toute la province de Québec sont invitées à réaliser des heures d’éducation numérique pendant le mois de février 2025. Les activités éligibles comprennent, entre autres, la programmation, la robotique, la manipulation d’appareils de réalité virtuelle, l’animation, l’intelligence artificielle, l’éthique ou toute autre activité reliée au numérique et aux technologies. 

Plus vous réalisez d’heures d’éducation numérique en classe ou en parascolaire, plus votre école accumule des chances de remporter l’un des 20 lots d’équipements technologiques d’une valeur totalisant 50 000$.

Comment participer?

Visitez le www.defilcdf.ca pour vous inscrire.


Balado Tout le monde est un leader : Éliminer la résistance 

Dans cet épisode du balado Tout le monde est un leader de Marius Bourgeoys, on plonge au cœur d’un défi universel en éducation : la résistance au changement. 

Marius partage son expérience, ainsi que 12 questions issues de l’approche de coaching. 

https://youtu.be/iXzSLR8ky6g?feature=shared

Balado CyberCast : Le numérique dans l’éducation avec le ministère de l’Éducation du Québec

Dans cet épisode du balado CyberCast de l’organisme CyberCap, Marie-Astrid Dubant, la directrice générale de l’organisme, reçoit Patrick Hould, conseiller en développement numérique au ministère de l’Éducation du Québec, pour explorer les transformations numériques dans les écoles.

Ce que vous découvrirez :

  • Le parcours de Patrick et sa vision du numérique en éducation
  • Les succès et défis du Plan d’action numérique 2018-2023
  • L’impact des initiatives numériques sur les élèves et le personnel enseignant
  • Les priorités pour la prochaine phase de transformation du système éducatif québécois
  • Le Guide destiné au personnel enseignant sur l’utilisation pédagogique, éthique et légale de l’IA

Bilan du InCyber Safari

Le InCyber Safari de l’organisme CyberCap et de ses partenaires s’est déroulé les 29 et 30 octobre 2024 à l’occasion du Forum InCyber. Le parcours jeunesse a accueilli 630 jeunes et 25 membres du personnel enseignant pour une expérience comportant plus de 10 activités différentes. Voici un résumé en images.

https://www.youtube.com/watch?v=REXtBaiZjJ4

Reconnaissance des acquis et des compétences à travers un référentiel de compétences et un système de badges numériques

Mercredi 11 décembre 2024 à midi, heure normale de l’est :  Webinaire Reconnaissance des acquis et des compétences à travers un référentiel de compétences et un système de badges numériques. Animé par Chantal Carrière et Lydienne Guidoin de la Coalition Ontarienne de Formation des Adultes (COFA).

Dans le paysage en constante évolution de l’éducation, la reconnaissance et la validation des compétences et des acquis issus de toutes formes d’apprentissage sont essentielles pour favoriser le développement de parcours professionnels et améliorer les résultats de nos personnes apprenantes. 

Dans cette optique, la COFA a mis en œuvre une stratégie innovante de développement professionnel pour son réseau AFB basée sur la reconnaissance des acquis et des compétences. Cette stratégie consiste à mettre en œuvre un système de badges numériques qui soutient efficacement un référentiel de compétences professionnelles qui a été conçu spécialement pour ses praticiennes et praticiens. Les apprentissages acquis lors de la mise en œuvre de cette stratégie seront investis dans la création d’un système de badges pour les personnes apprenantes en AFB. 

Lors de cet atelier, vous apprendrez davantage sur les concepts clés de création, d’attribution et de gestion des badges, ainsi que l’utilisation des référentiels de compétences comme outil de motivation et d’évaluation. Des exemples concrets et témoignages de notre réseau vous montreront les meilleures pratiques pour adapter ces outils à vos apprenants et valoriser leurs parcours éducatifs et professionnels.  

Si vous vous n’êtes pas encore inscrit, suivez ce lien.


Le #OFFnumérique, un forum sur la fracture numérique

La fracture numérique renvoie aux inégalités sociales dans l’accès, l’utilisation et la représentation des technologies numériques. L’organisme Votepourca présente la première édition du OFFnumérique. Cet événement se veut une journée pour échanger sur une compréhension commune de la fracture numérique, sur les nombreux défis qu’elle pose et pour tenter de trouver, collectivement, des pistes de solutions à celle-ci. 

À l’horaire : conférences, panel, atelier de travail collaboratif et réseautage.

Le #OFFnumérique s’adresse à tout professionnel.le.s, expert.e.s et décisionnaires issu.e.s des milieux communautaire, municipal et gouvernemental, technologique et numérique, de la santé publique et de la recherche. Les billets pour y participer sont maintenant en vente.

Quand : mardi 25 février 2025

Où : Pavillon Alphonse-Desjardins, Université Laval

Réservez votre place.


Des ressources en vrac

  • Narjiss Aoukach, enseignante de français et conseillère pédagogique pédagonumérique, a créé un site dédié à la sobriété numérique, étant membre du comité d’environnement du Centre de services scolaire de Laval.
  • Le Centre d’éducation des adultes (CÉA) de l’Estuaire a développé un outil de portrait technologique pour mieux connaître les élèves et de cerner les besoins généraux.
  • L’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) en France a développé une plateforme de micro-learning  : ePocs. L’organisme y propose de courtes formations sur le numérique. La plateforme permet également de créer vos propres formations, à l’aide de l’éditeur. Le tout est gratuit et offert en opensource.
  • La série Recadrer l’anxiété met en scène un dialogue sur l’anxiété entre les élèves du secondaire et leur enseignant.e, ainsi que du contenu scientifique vulgarisé pour outiller le personnel enseignant à soutenir un jeune lorsqu’il vit un moment d’anxiété à l’école.
  • Le RIRE vous propose un dossier thématique sur l’utilisation du numérique et le développement de la pensée critique formé d’une sélection d’articles et de ressources recensés dans sa bibliothèque virtuelle.
  • Voici des outils basés sur les travaux de recherche de la chercheuse associée Catherine Ratelle de l’Université Laval sur l’identification des besoins des parents dans l’accompagnement de leur enfant durant leur parcours scolaire. Ceux-ci sont destinés aux parents et aux membres du personnel scolaire. 

Alloprof lance un appel d’offres pour la création d’un jeu vidéo pour soutenir l’apprentissage de la conjugaison

Les entreprises en technologies éducatives (Edtech) et entreprises de jeux vidéos sont invitées à soumissionner à partir de l’affichage sur la plateforme SEAO du gouvernement du Québec.

En savoir plus ici : Développement d’un jeu pédagogique sur la conjugaison de verbes

Logo de Alloprof (Groupe CNW/Alloprof)

Appel à communications pour le colloque ROC 2025

Le prochain colloque ROC aura lieu les 22, 23 et 24 octobre 2025, entièrement en ligne. Le i-TEQ, le REFAD, le GRIIPTIC, le CADRE21, la revue Médiations et médiatisations et l’Université TÉLUQ unissent leurs forces afin de présenter cette troisième édition.

L’appel à communications est en cours et il porte sur le thème « Le numérique en éducation, quelles places pour une éducation anthropocentrée : vers des formations numériques critiques et émancipatrices ».

Un intérêt tout particulier sera porté aux théories, aux modèles, aux méthodes, aux systèmes et aux outils susceptibles d’éclairer les pratiques en matière d’usage des technologies à des fins d’enseignement et d’apprentissage, et ce, quel que soit le milieu (milieu scolaire, organisations privées, publiques et communautaires) ou la modalité (en présence, à distance ou hybride), et quel que soit l’âge ou le profil de l’apprenant.

Parmi les thèmes privilégiés : jeux sérieux, formation à distance, environnement numérique d’apprentissage, formation numérique en milieu de travail, modélisation et gestion des connaissances, analytique de l’apprentissage, etc.

Faites parvenir votre proposition de communication au plus tard le 2 juin 2025.

Plus de détails sur le colloque ROC 2025


Remise des prix de reconnaissance Essor 2023-2024 – Lumière sur des projets artistiques et culturels uniques réalisés dans les écoles du Québec

La remise des prix de reconnaissance Essor a eu lieu la semaine dernière au Québec. Par les prix de reconnaissance Essor, le gouvernement du Québec vise à mettre en valeur l’excellence et l’originalité de ces initiatives qui font le pont entre les milieux scolaire et culturel dans les écoles, permettant ainsi aux jeunes de développer leur créativité.

La qualité de 19 projets artistiques et culturels, issus de huit régions du Québec, a été soulignée lors d’un événement de reconnaissance. Les projets ont été un succès grâce au travail et à l’engagement de nombreux élèves, enseignantes et enseignants, membres du personnel scolaire, artistes et organismes du milieu culturel.

Lire le communiqué de presse

Découvrir l’ensemble des lauréats et lauréates 2023-2024


Les écrans : très présents dans la vie des tout-petits

Le quart des tout-petits d’environ un an et demi passent en moyenne une heure ou plus par jour de semaine devant un écran. Cette proportion atteint 35 % les jours de fin de semaine. C’est ce que révèle le portrait de l’Institut de la statistique du Québec intitulé L’utilisation des écrans chez les tout-petits d’environ un an et demi et leurs parents, réalisé à partir de l’étude longitudinale Grandir au Québec. Cette étude suivra jusqu’à l’âge adulte plus de 4 000 enfants nés au Québec en 2020-2021.

En apprendre plus.


Si vous en voulez encore plus, vous pouvez (re)voir les #Édubrèves de la semaine dernière.

On se retrouve bientôt! N’hésitez pas d’ici là à nous « tagguer » (en bon français…) sur X (@millaudrey ou @riomarti) pour que nous parlions de votre projet/ressource dans une prochaine revue de la semaine! Passez une excellente semaine.