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La relation élève-enseignant, au coeur de la réussite scolaire

La relation entre un élève et son enseignant est un facteur clé de la réussite scolaire, particulièrement chez les plus jeunes. Or, la qualité de celle-ci varie en fonction du sexe, de la situation économique et du comportement des enfants. Voilà ce qui ressort d’analyses des données de l’étude longitudinale du développement des enfants du Québec effectuées par des chercheurs de l’Université de Montréal et de l’Institut de la statistique du Québec.
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La relation entre un élève et son enseignant est un facteur clé de la réussite scolaire, particulièrement chez les plus jeunes. Or, la qualité de celle-ci varie en fonction du sexe, de la situation économique et du comportement des enfants.

Par Nathalie Côté
Article mis à jour en 2019 par Maryline Barrette-Dubé

Voilà ce qui ressortait déjà en 2012 d’analyses des données de l’étude longitudinale du développement des enfants du Québec effectuées par des chercheurs de l’Université de Montréal et de l’Institut de la statistique du Québec. Selon le fascicule publié en 2012, il faut noter que la majorité des enseignants et des élèves estiment avoir une relation positive, un chiffre qui diminue toutefois au fur et à mesure que les enfants grandissent. En effet, 68 % des enseignants de la maternelle juge avoir une relation proche et chaleureuse avec les petits contre 47 % de ceux de la quatrième année. Quant aux élèves qui disent aimer leur enseignant, le taux passe de 89 % à 75 % entre la première et la quatrième année du primaire.

De plus, les enseignants rapportent davantage de relations positives avec les filles et celles-ci sont d’ailleurs plus nombreuses à aimer leur prof. « Cette expérience relationnelle différente […] pourrait être accentuée par le fait que la grande majorité des enseignants du préscolaire et du premier cycle du primaire sont de sexe féminin. Les enseignantes pourraient se sentir plus proches des filles que des garçons et plus à l’aise à intervenir auprès d’elles. Les données ne permettent malheureusement pas d’étayer cette hypothèse », écrit-on.

La même tendance se remarque également vis-à-vis des enfants plus démunis et de ceux ayant des problèmes de comportement. Les enseignants estiment généralement avoir une moins bonne relation avec ces enfants. Ces résultats sont jugés préoccupants étant donné que les « élèves de milieux défavorisés qui font l’expérience de relations bienveillantes et aidantes avec leurs enseignants, tôt dans leur parcours scolaire, perçoivent leur environnement scolaire de manière plus positive ». Quant aux élèves ayant des problèmes de comportement, ils montrent une meilleure capacité d’adaptation et de meilleurs résultats scolaires s’ils ont vécu des relations chaleureuses avec leurs enseignants dès leur entrée à l’école.

Par ailleurs, dans tous les cas, on remarque que les sentiments de confiance et d’efficacité de l’enseignant ont un impact positif sur la performance scolaire des jeunes vers l’âge de dix ans. « De 18 % à 25 % environ des enseignants des enfants visés par cette analyse disent ne pas se sentir vraiment confiants et efficaces dans leurs interactions avec eux. […] Il pourrait s’avérer utile d’aider les enseignants à développer des stratégies variées et adaptées aux défis que posent certains enfants. Cela pourrait se faire par le biais de séances de développement professionnel ou par la mise en place de mesures de soutien professionnel. Quant aux élèves, les programmes d’intervention précoce qui font la promotion de l’autorégulation des comportements et des émotions ainsi que du développement de compétences sociales et cognitives pourraient les aider à relever le défi que constitue l’établissement d’une relation enseignant-élève positive », écrit-on.

Influencer positivement la motivation scolaire intrinsèque

Une étude dirigée par Marie-Hélène Véronneau en 2017 a révélé que « la relation que les élèves développent avec leur enseignant en troisième année du secondaire influence positivement leur motivation scolaire intrinsèque au cours de l’année qui suit. Ce résultat a d’ailleurs été répliqué l’année suivante, soit lorsque les élèves passent de la quatrième à la cinquième année du secondaire. »

Cette préoccupation est également présente chez les enseignant(e)s du primaire. On parle même de nouvelles pratiques d’encadrement scolaire comme l’enseignement en boucle, soit le fait de conserver les mêmes élèves-enseignant(e) pendant au moins deux années consécutives. En effet, le looping « contribue non seulement à l’obtention de meilleurs résultats en mathématiques, en lecture et en écriture, mais aussi à l’acquisition et à l’enrichissement du vocabulaire ».

Des bénéfices pour le personnel enseignant aussi!

La qualité de relation enseignant(e)-apprenant(e) est aussi le reflet du comportement des élèves. Selon la recension des écrits sur la relation enseignant-élève, « les élèves qui veulent être approuvés par leur enseignant auraient tendance à adopter des comportements d’effort et de dépassement de soi lorsqu’ils réalisent des tâches scolaires. »

Selon cette même étude, les bénéfices d’une relation positive se traduisent notamment par la proximité, soit le « partage de motivations communes, travail à l’atteinte de buts communs, contacts informels à l’extérieur de la classe ».

Qui dit nouvelle année scolaire dit aussi nouvelles relations, nouveaux partages, et de nouvelles choses à apprendre de part et d’autre. Bonne année scolaire, chers profs!

Afin de poursuivre votre réflexion, découvrez comment M. Éric Théroux utilise le modèle de la Process Communication® au service de sa relation avec ses élèves. Lisez l’article ici ou écoutez le RDV pédagogique.

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