Par Laurie Couture et Jason Belzile, conseillers pédagogiques à l’École branchée
Pour la première fois, des Journées de formation sur l’intégration du numérique en conseillance pédagogique ont été organisées au début septembre. Cette initiative faisait suite à un besoin exprimé de la part des conseiller(ère)s pédagogiques qui ont dû apprendre les rouages du numérique à vitesse grand V pendant la pandémie.
Comme nous l’écrivions récemment dans un article, les conseiller(ère)s pédagogiques (CP) se sont retrouvés propulsés dans l’univers numérique. Leur mandat consistait déjà à former, conseiller et accompagner le personnel scolaire. Par contre, plusieurs d’entre eux avaient des responsabilités plutôt disciplinaires (français, mathématiques, etc.) ou thématiques (adaptation scolaire, etc.) qui ne se rapportaient pas nécessairement à l’utilisation du numérique en éducation.
« L’accompagnement, le soutien et la formation liée au numérique ressortent clairement comme des mandats qui se sont ajoutés à ceux déjà existants », lit-on dans le rapport intitulé La fonction de conseillère ou de conseiller pédagogique au Québec, cosigné par les professeures Nancy Granger et Suzanne Guillemette, du département de gestion de l’éducation et de la formation de l’Université de Sherbrooke, et de l’assistante de recherche Bianca B.-Lamoureux.
C’est notamment suite à ce constat que Mme Granger et différents collaborateurs ont présenté les journées de formation des 9 et 10 septembre pour les CP.
Rapprocher les acteurs des différents paliers de l’éducation
Lors de la conférence d’ouverture, intitulée « L’école du développement professionnel à l’aide du numérique», le chercheur Stéphane Allaire, de l’Université du Québec à Chicoutimi, a fait un portrait de la situation quant à la collaboration entre les milieux scolaires de différents paliers, soit le lien entre les écoles primaires et secondaires, et les chercheurs/professeurs universitaires.
En fait, remarque-t-il, cette collaboration est très caduque, voire inexistante dans certains cas. Il a donc démontré les avantages de miser sur une collaboration plus étroite et soutenu que le numérique peut être un bon allié pour y arriver.
En effet, à travers un modèle circulaire continu entre la formation initiale (le baccalauréat, par exemple), la formation continue (CoP, Cap…) et la recherche, le professeur Allaire a partagé une expérience vécue dans une école où des acteurs de différents niveaux interagissent constamment entre eux.
Dans cette dynamique, un chercheur peut venir écouter les échanges lors d’une rencontre de la communauté d’apprentissage (Cap), et un enseignant peut aussi contacter un chercheur pour l’inviter dans sa classe afin d’alimenter ses données et ensuite les ramener lors d’une prochaine rencontre de développement professionnel, etc.
Cette pratique, se rapportant de près au codesign, serait à privilégier, selon Stéphane Allaire, afin de maximiser l’efficacité et les communications entre chacun. Le numérique peut assurément venir appuyer une démarche de la sorte à l’aide des plateformes qui offrent des modes collaboratifs de création et de partage de documents, de visioconférence, etc.
Toutefois, une question reste en suspens : est-il réellement possible d’arriver à atteindre cet idéal dans tous les milieux?
Les conseillers pédagogiques de l’École branchée partageront le compte-rendu de différents ateliers auxquels ils ont assisté à cette occasion dans les prochains jours. À suivre!