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Des trucs pour écrire

Il parait qu’écrire, ce n’est pas pour vous? Vous n’avez pas ce talent? Détrompez-vous. Il suffit d’avoir les bons outils et de connaitre quelques trucs. Comment écrire sans la pression de la page blanche? Marc-André vous partage quelques-uns de mes trucs.

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Il parait qu’écrire, ce n’est pas pour vous? Vous n’avez pas ce talent? Détrompez-vous. Il suffit d’avoir les bons outils et de connaitre quelques trucs. Comment écrire sans la pression de la page blanche? Je vous partage quelques-uns de mes trucs.

Il faut utiliser les bons outils

À ce sujet, vous pouvez lire mon premier texte.

Il faut se donner le temps

Je ne perds pas de temps et j’essaie de me soustraire à la contrainte temporelle. Dès que j’ai une idée ou que je me donne une direction, je mets des mots dans mon logiciel. Lorsque j’ai des travaux à remettre, je m’y plonge immédiatement. Oui, parfois, je travaille sur deux ou trois travaux en parallèle, et c’est correct. J’ai appris à lâcher prise, à ne plus chercher à faire un travail à la fois en rédigeant tout d’un coup. J’envisage plutôt l’ensemble de mes tâches rédactionnelles comme un tout et non comme des entités indépendantes.

Il faut avancer un pas à la fois

Tous les mots s’ajoutent au compte-goutte et toutes les idées s’empilent sans ordre précis. Il devient évident, au fur et à mesure que les idées et les citations remplissent les pages de mon logiciel, que des tendances de rédaction se dessinent. C’est inévitable et il ne me reste qu’à tout identifier. Tranquillement, la structure de mon texte se dessine. Vous aurez compris que je ne me fais que très rarement des plans de rédaction.

Il faut aimer suffisamment le chaos pour parvenir à l’organiser

En effet, je lance des idées çà et là, sans plan. Je ne commence pas toujours ma rédaction par une introduction, pas plus que je ne termine nécessairement par la conclusion. Ultimement, tout est organisé, mais j’accepte de vivre temporairement dans le chaos littéraire pour un certain moment, le temps que je finisse par tout organiser. Dans les faits, je ne suis pas un écrivain; je suis quelqu’un de créatif et d’organisé.

Il faut savoir tricher

Parfois, je réutilise du texte que j’ai écrit. Dans les faits, j’écris toujours avec une arrière-pensée : est-ce que je peux faire une pierre, deux coups ? Est-ce que ce que j’écris dans le cadre de mes études doctorales peut être réutilisé éventuellement dans un livre, un article de blogue? Évidemment, je sais que j’aurai toujours du travail de réorganisation ou que je devrai revoir la structure du texte pour que cela soit intelligible pour le lecteur dans un cadre donné, mais à la base, j’essaie de réutiliser ce que j’écris. Non, je ne plagie jamais et je ne remets pas un travail déjà écrit pour un autre cours. Ce que j’écris et qui est publié, je n’y touche pas non plus, sauf en respectant évidemment les règles méthodologiques.  Cependant, à titre d’exemple, dans mon cours d’épistémologie, j’ai repris un vieux travail d’éthique que j’avais rédigé il y a deux ans. Le travail faisait une vingtaine de pages; j’ai élagué du contenu impertinent et j’ai ajouté des nouveaux contenus et apprentissages réalisés dans mon nouveau cours. Pour moi, il y avait un fil conducteur à exploiter. Le travail initial a été rédigé en noir et les ajouts sont en bleu. Évidemment, le professeur a acquiescé à cette pratique et il voyait cela comme une occasion de mettre en lien divers apprentissages réalisés dans le cadre de ma démarche doctorale. Il est en mesure de constater l’évolution de ma pensée et il en est de même pour moi!

Il faut échanger

Il faut échanger avec ses collègues et être paré à ce que ce qui est discuté devienne une perle pour votre travail de rédaction. J’étais à Nice, en France, il y a quelques jours. Lors d’un souper, nous échangions à propos des compétences du 21e siècle et des ateliers de fabrication numérique. Il y avait des éléments qui échappaient à ma connaissance et qui pouvaient m’être utiles ultérieurement. J’ai demandé à enregistrer la conversation. Idem lors d’un congrès avec deux doctorantes de l’Université Tübingen en Allemagne, lesquelles travaillaient sur les manifestations de la pensée informatique. Cela a été une discussion inopinée qui s’est avérée très pertinente et utile pour moi.

Il faut réfléchir

Il faut réfléchir et digérer tout ce qu’on a dans la tête ou tout ce qui est consigné dans notre logiciel de traitement de texte, et ce, même si vous avez terminé votre rédaction. Pour moi, le but principal de l’écriture n’est pas de publier ou diffuser; le but est d’étoffer ma pratique réflexive, de prendre le temps de réfléchir sur ce que je fais : qu’est-ce que je fais? Pourquoi est-ce que je le fais? Quelles ont été les conséquences de mes actions? Comment puis-je améliorer mes interventions? Bref, pour moi, l’écriture est d’abord et avant tout une façon de lier mes apprentissages et mes actions. J’écris d’abord pour moi, même si je sais que cela pourra servir aux autres. Il faut donc accepter de laisser les choses mijoter un peu avant de les publier.

Il faut trouver un environnement favorable pour rédiger

Il faut trouver un environnement favorable pour rédiger. Pour ma part, j’apprécie l’isolement et la tranquillité. Au moment d’écrire ces lignes, je suis seul dans un train entre Stockholm et Copenhague et j’ai trois textes ouverts simultanément. Je me promène de l’un à l’autre. En fait, je suis seul dans ma tête, mais je suis avec deux compagnons de voyage. Nous nous sommes octroyé quelques heures à travailler sur nos dossiers. Nous avons nos écouteurs sur la tête et nous vaquons à nos occupations. Il faut savoir s’isoler et accepter de passer du temps avec soi. Il faut accepter de se soustraire aux impératifs de nos urgences du quotidien.

Il faut lâcher prise

Enfin, il faut lâcher prise. Avec ma façon d’écrire, tout est toujours perfectible et il faut apprendre à se dire : « c’est assez »! Tout y est. Si d’autres choses surgissent, c’est un signe que vous avez encore à approfondir le sujet. Consignez cela et ouvrez-vous un autre projet de rédaction!

À propos de l'auteur

Marc-André Girard
Marc-André Girard
Marc-André Girard est détenteur d’un baccalauréat en enseignement des sciences humaines (1999), d’une maitrise en didactique de l’histoire (2003), d’une maitrise en gestion de l’éducation (2013) et d’un doctorat en éducation (2022). Il s’est spécialisé en gestion du changement en milieu scolaire ainsi qu’en leadership pédagogique. Il s’intéresse également aux compétences du 21e siècle à développer en éducation. Il occupe un poste de direction dans une école publique et donne des conférences sur le leadership en éducation, les approches pédagonumériques, le changement en milieu scolaire ainsi que sur la professionnalisation de l’enseignement. Il a participé à des expéditions pédagogiques en France, en Finlande, en Suède, au Danemark et au Maroc. En septembre 2014, il a publié le livre « Le changement en milieu scolaire québécois » aux Éditions Reynald Goulet et, en 2019, il a publié une trilogie portant sur l'école du 21e siècle chez le même éditeur. Il collabore fréquemment à L’École branchée sur les questions relatives à l’éducation. Il est très impliqué dans tout ce qui entoure le développement professionnel des enseignants et des directions d'école ainsi que l’intégration des TIC à l’éducation. En mars 2016, il a reçu un prix CHAPO de l’AQUOPS pour l’ensemble de son implication. Il est récipiendaire de la bourse Régent-Fortin 2022 octroyée par l’ADERAE pour la contribution importante de ses études doctorales au développement de la pratique et des savoirs en administration de l’éducation.

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