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Pourquoi certains profs sont-ils plus à l’aise que d’autres avec l’usage des TIC en appui à l’enseignement?

Pourquoi certains enseignants laissent-ils leurs élèves utiliser les TIC en classe plus que d'autres? Et pourquoi certains participent-ils plus à des activités de développement professionnel couvrant l’utilisation des TIC? L'OCDE propose des pistes de réponses à la lumière des résultats de la plus récente enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage (TALIS).

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Dans un numéro de sa série publiée en ligne, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dévoilait cet automne une analyse de données consacrée à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’apprentissage des élèves. Ces données ont été extraites des réponses fournies par environ 260 000 enseignants répartis dans 48 pays ou territoires ayant participé à l’Enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage (TALIS) de 2018.

Ces données « fournissent de précieuses informations pour comprendre pourquoi certains enseignants sont plus enclins que d’autres à laisser leurs élèves utiliser les TIC pour des projets ou des travaux en classe, et pour explorer les facteurs sous-tendant la participation des enseignants aux activités de développement professionnel couvrant l’utilisation des TIC à l’appui de l’enseignement. »

Malheureusement, les enseignants québécois ne faisaient pas partie de ce vaste échantillon. Toutefois, elle apporte des informations dont on aurait tort de se priver. Bien que l’enquête se soit terminée en 2018 (la collecte des données a été réalisée entre septembre et décembre 2017 pour les participants de l’hémisphère sud, et entre mars et mai 2018 pour l’hémisphère nord), elle apporte néanmoins un éclairage intéressant par rapport à ce qui a été vécu dans le monde de l’enseignement depuis mars 2020. On le sait, la COVID-19 a obligé plusieurs pays à repenser l’enseignement en passant de la salle de classe à la maison. Selon l’organisation internationale, « la rapidité de ce passage à l’enseignement en ligne a joué en défaveur des élèves qui n’ont pas accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC) à la maison, qui manquent de soutien parental, ou qui ne sont pas habitués à étudier et apprendre par eux-mêmes ».

Pourquoi certains enseignants sont plus enclins à laisser leurs élèves utiliser les TIC en classe

L’étude de l’OCDE répond à deux principales interrogations. Dans un premier temps, les chercheurs se sont demandé pourquoi certains enseignants sont plus enclins que d’autres à laisser leurs élèves utiliser les TIC pour des projets ou des travaux en classe. Avant la crise sanitaire, ceux qui étaient les plus susceptibles de laisser « souvent » ou « toujours » les élèves utiliser les TIC étaient ceux qui, pendant leur formation professionnelle ou leurs études récentes, avaient eux-mêmes utilisé les TIC. Cependant, il y a aussi des considérations organisationnelles qui amènent les enseignants à encourager l’utilisation des technologies. Plus de la moitié des pays participants à l’enquête ont permis de confirmer la causalité entre l’utilisation des TIC et les encouragements soutenus par une direction d’école. C’est le cas notamment dans les Pays-Bas, au Japon, au Chili et en Italie, mais beaucoup moins en Chine, aux États-Unis ou en Alberta, au Canada.

Pourquoi certains enseignants participent plus à des activités de développement professionnel couvrant l’utilisation des TIC

L’autre grande question de TALIS concerne les raisons pour lesquelles certains enseignants sont plus susceptibles que d’autres de participer à des activités de développement professionnel couvrant l’utilisation des TIC.

On peut lire dans le rapport que « d’après les données de l’Enquête TALIS 2018, en moyenne, le deuxième besoin de développement professionnel le plus important chez les enseignants du premier cycle de l’enseignement secondaire concerne l’utilisation des TIC à l’appui de l’enseignement (18 % des enseignants), tandis qu’ils sont 4 sur 10 à n’avoir participé à aucune activité de développement professionnel couvrant cette dimension durant les 12 mois précédant l’Enquête (40 % des enseignants). »

Plusieurs variables sont liées à la réponse.

L’étude affirme que l’utilisation des TIC est plus élevée chez : 

  • les enseignants que chez les enseignantes (62 % contre 59 %) ;
  • les enseignants expérimentés que chez les enseignants débutants (61 % contre 58 %) ; 
  • les professeurs de sciences, de technologie versus ceux qui enseignent d’autres matières (64 % contre 59 %);  
  • les enseignants ayant un contrat de travail permanent plutôt qu’à durée déterminée (61 % contre 56 %). 

Bien qu’une certaine prudence soit de mise lors de l’interprétation des résultats, l’analyse semble « indiquer que la promotion de programmes de formation initiale couvrant l’utilisation des TIC à l’appui de l’enseignement est un moyen d’encourager les enseignants à continuer à participer à des activités de développement professionnel visant à maintenir et renforcer leur capacité à intégrer ces nouvelles technologies dans leurs pratiques pédagogiques. » Une mise en garde toutefois : ceci pourrait aussi indiquer que ces mêmes enseignants ayant été sensibilisés à l’utilisation des TIC pendant leur formation se sentent moins à l’aise de les intégrer dans leurs pratiques pédagogiques et sont, par conséquent, plus enclins à participer à des activités de développement professionnel dans ce domaine.

Chose certaine, l’utilisation des TIC est au centre du repositionnement actuel de l’enseignement. Les chiffres divulgués par TALIS 2018 montrent que plus les futurs enseignants ont été conscientisés aux TIC durant leur formation initiale, plus ils sont susceptibles de les utiliser dans leur pratique. Et plus ils auront le soutien de leur direction, plus ils les utilisent directement en classe, et ce, au bénéfice des élèves. 

À propos de l'auteur

André Magny
André Magny
Depuis plus de 30 ans, André Magny fait les allers-retours entre le journalisme et l'enseignement du français tant auprès des ados que des adultes. Pigiste régulier pour divers médias dont Francopresse, il a également été journaliste culturel au Droit d’Ottawa et s'occupait des nouvelles technologies au Soleil de Québec. Il a aussi fait du journalisme sportif en France. Il a un faible pour la francophonie, la culture, les sports, la cuisine et la politique.

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