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« Avant de crinquer l’académique, on doit crinquer l’être humain »

Lors du dernier CréaCamp, l’atelier auquel j’ai participé m’a permis de développer une vision plus actuelle et adaptée de l’évaluation, qui doit être au service de l’apprentissage et non l’inverse.

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Ces sages paroles, prononcées par Catherine Michaud lors du dernier CréaCamp, m’ont amenée à remettre en question la façon dont j’évaluais mes élèves.

À l’aide de discussions avec des collègues, nos merveilleux facilitateurs et moi-même, l’atelier auquel j’ai participé m’a permis de développer une vision plus actuelle et adaptée de l’évaluation, qui doit être au service de l’apprentissage et non l’inverse. Ce n’est pas en misant sur l’académique qu’on obtient des résultats, mais bien en situant l’élève au bon endroit dans sa réussite. 

« Si le modèle d’enseignement doit changer, le modèle d’évaluation aussi »

On voit de plus en plus de modèles d’apprentissages autonomes, par projets. Nous voyons apparaître dans nos classes du mobilier flexible et notre enseignement apprend à se balancer avec les chaises-tulipes lui aussi. Nos élèves consultent des vidéos, cherchent l’information par eux-mêmes, développent leurs propres notes de cours. Bref, les pratiques probantes placent nos élèves au centre de leurs apprentissages, l’enseignant agit davantage à titre de guide qu’à titre de maître.C’est lorsque nous voulons évaluer nos élèves qu’il y a une rupture entre le modèle d’enseignement et la fonction de l’évaluation.  On nous demande d’isoler une compétence, de faire des évaluations format papier et de respecter un cadre avec des dates, des bulletins, des notes. 

Il est donc impératif de se questionner. Est-ce que les examens que j’ai choisis sont utiles, nécessaires? Est-ce que mes élèves ont appris? Est-ce que j’en demande trop, pas assez? Comment puis-je le savoir? Qu’est-ce que je ferai avec les élèves qui n’ont pas appris? Quelle liberté le cadre obligatoire m’offre-t-il?

Comme mon père se plaisait à me dire : « la route est longue et rocailleuse, mais le soleil brille à l’horizon ». Se poser des questions en tant que professionnel ne peut que nous faire grandir. Plusieurs pistes peuvent être empruntées afin d’aider nos élèves à devenir les acteurs principaux du film qu’est leur scolarité. 

Comment y arriver?

Comme je le mentionnais, il faut être conscient que c’est en changeant nos pratiques petit à petit que nous pouvons atteindre des buts que nous nous sommes fixés, et non en y allant drastiquement.  

Tout d’abord, la rétroaction est une excellente façon d’impliquer l’élève dans son apprentissage. En effet, lorsqu’on revient sur un exercice avec lui, on lui permet de voir ce qui a fonctionné, ce qui a été plus difficile et ainsi d’améliorer ce qui était moins réussi. Notre rôle est alors de le guider dans la façon de le faire. Il est possible d’utiliser la rétroaction en classe directement ou encore à distance à l’aide d’applications comme FlipGrid ou Notability sur laquelle on peut enregistrer sa voix (un tutoriel est placé en hyperlien). Le but, c’est également de garder des traces de ce qu’on travaille avec nos jeunes afin de vérifier que nos évaluations représentent fidèlement les apprentissages effectués. Plus on fait de rétroaction, mieux on connaît nos groupes et plus on peut adapter notre enseignement!

L’autoévaluation de nos élèves peut être également un outil très pertinent pour mieux cerner la façon dont nos jeunes se perçoivent et perçoivent leurs apprentissages. Encore là, nous avons un rôle de guide à jouer, car il est nécessaire de mettre sur pieds des grilles d’autoévaluation afin de les aider à cibler leurs forces et leurs défis.  En voici d’ailleurs un exemple créé lors du CréaCamp Bellechasse qui peut être utilisé dans toutes les matières. Vous verrez qu’il est construit à partir de mots positifs et aussi à partir d’une image de batteries. En fait, j’utilise cette image en classe afin que les élèves associent les apprentissages en lien avec l’objectif du cours (énoncé en début de période) à une couleur. Le cours suivant, je leur demande de se remémorer la couleur du dernier cours et d’augmenter d’une couleur à l’aide d’outils présentés en classe.   

Bref, l’important dans la remise en question sur l’évaluation, c’est d’être cohérent avec l’enseignant que l’on est et que l’on aspire à être. Il faut que ce qui se passe dans notre classe soit en harmonie avec nos valeurs, nos principes et nos intentions. Ce n’est pas l’occasion de jouer un rôle ou bien d’aspirer à ce qu’on n’est pas, mais bien d’instaurer de nouvelles pratiques avec rigueur et structure et surtout, en étant conscient qu’il est possible de se tromper. Faites confiance à vos élèves, apprenez-leur à être les acteurs principaux de leur réussite.

Bon succès dans vos remises en question et dans vos nouvelles tentatives!

En complément, Carrefour éducation vous propose son dossier sur l’évaluation des apprentissages.

À propos de l'auteur

Laurie Couture
Laurie Couture
Enseignante de français au secondaire et collaboratrice sur divers blogues, Laurie Couture se passionne pour l’écriture et pour l’aspect novateur en éducation : comment peut-on modifier ses façons de faire pour améliorer sa méthode? Elle adore découvrir, discuter et développer au sujet des pratiques probantes en lien avec les technologies. À l’aide du numérique, elle aspire à mettre sur pieds des projets et des documents répondant aux tendances actuelles et proposant des approches nouvelles.

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