En juillet 2020, le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) a publié L’usage pédagogique de la programmation informatique, un guide destiné aux enseignants du préscolaire, du primaire et du secondaire. L’avez-vous vu?
Par cette publication, le Ministère vise à démystifier l’utilisation de la programmation informatique (aussi appelée codage) et la robotique en classe. Il souhaite également à contribuer à la réflexion sur le sujet en proposant des pistes pédagogiques pour faciliter l’intégration du codage dans les pratiques enseignantes.
Le codage, une activité pédagogique
La popularité de la programmation en contexte scolaire connaît présentement une deuxième vague. En effet, après le langage Logo et sa célèbre tortue des années 1980, voici que le chat de Scratch se répand dans les écoles du monde entier. Des applications plus simples d’utilisation, des sites consacrés à la programmation comme Code MTL et de sympathiques petits robots comme Bee-bot contribuent à ce succès. Aidé par la mesure budgétaire ministérielle qui permet aux écoles d’acquérir des ressources didactiques numériques servant à l’enseignement, le codage s’installe lentement dans les classes du Québec.
Cadre de référence de la compétence numérique
En soi, le document de 12 pages du MEES n’est pas un programme ni une politique. Il s’agit plutôt d’un feuillet qui situe la programmation et la robotique dans le Programme de formation de l’école québécoise et plus particulièrement dans le Cadre de référence de la compétence numérique. L’un des éléments de la dimension 2 (Développer et mobiliser ses habiletés technologiques), consiste à « développer sa pensée informatique, notamment par le développement de sa compréhension et de ses habiletés à l’égard de la programmation informatique ». Le document rappelle également les effets positifs de la programmation sur les jeunes tel l’engagement, la créativité, la résolution de problèmes et l’exploration de carrières du domaine des technologies, par exemple.
Des activités à la portée de tous
Le document du MESS souligne aussi l’importance de la posture enseignante, celle où le maître n’est pas nécessairement un expert, mais plutôt un guide. À cet effet, les ressources numériques en programmation scolaire ne manquent pas, et le coapprentissage avec les élèves constitue une approche pertinente. Le MEES rappelle que l’évaluation de la démarche est plus importante que celle du produit fini. La programmation informatique ne consiste plus qu’à taper une suite de codes incompréhensibles sur un ordinateur ; les activités de codage se présentent maintenant sous six catégories, dont les activités débranchées (à l’aide d’un jeu de cartes) et la programmation visuelle (par blocs ou pictogrammes). Le codage est désormais à la portée de tous, même des tout-petits.
Enfin, le guide propose des occasions de développement professionnel par le biais d’autoformations offertes par Campus RÉCIT et CADRE21, aussi partenaire des formations en ligne à l’École branchée.
L’automatisation des processus, l’omniprésence du numérique et l’intelligence artificielle sont des réalités avec lesquelles nos jeunes devront composer sous peu. La programmation et la robotique peuvent les préparer aux enjeux de demain. Plusieurs parlent de la programmation informatique comme d’une compétence du 21e siècle. Par ce guide, le MEES invite le monde de l’éducation à reconnaître le codage et la robotique comme des modalités pédagogiques à part entière, au service des compétences disciplinaires et transversales.