Notre chroniqueur partage quelques réflexions concernant l’épineuse question des téléphones intelligents en classe. Entrez dans la discussion!
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Clairement, depuis le mois dernier, la question de permettre l’utilisation des téléphones intelligents en classe soulève les passions. Rappelons que le ministre de l’Éducation nationale française a décidé d’implanter un bannissement desdits appareils dans toutes les écoles primaires et secondaires de l’Hexagone. Chez nous, la mise en demeure envoyée par un élève à sa commission scolaire dans le but de faire cesser les confiscations a certainement été le sujet de l’heure cette semaine! Voici quelques réflexions à ce sujet.
En premier lieu, j’estime que le débat de l’utilisation des téléphones intelligents témoigne d’une bien triste réalité : celle de plonger un bidule résolument issu du 21e siècle dans un milieu dont l’organisation et les approches trouvent leurs origines aussi loin qu’à la fin du 17e siècle! Pourtant, les enseignants qui ont osé changer l’organisation de leur classe (en voir un exemple ici) ne se plaignent pas de l’usage des cellulaires dans leur cours. Mieux, ils utilisent ces appareils comme un outil en soutien à certaines activités pédagogiques. Bref, si vous sentez que votre gestion de classe est menacée par un bidule électronique, posez-vous de sérieuses questions!
Deuxièmement, un fait cocasse : pendant que des centaines de commentaires négatifs affluaient sur la page Facebook « Enseignants et enseignantes du Québec », un autre enseignant posait la question suivante sur la page « Les TIC en éducation » : « Est-ce possible de filmer avec cell (SAMSUNG) et transmettre sur TNI en DIRECT? ». D’autres se questionnaient à propos de la réalité virtuelle et augmentée. Je pense qu’on peut constater que le fossé des pratiques professionnelles en éducation s’accroit rapidement. D’une part, des commentaires intransigeants comme : « les cellulaires n’ont pas leur place dans les classes. Point. » laissent présager peu d’ouverture et de l’autre, des enseignants exploitent les appareils de leurs élèves de différentes façons en classe.
Autre réflexion : où est notre crédibilité et notre sens de l’équité quand ceux qui sanctionnent les élèves pour avoir adopté un comportement modèlent exactement le même comportement? La caricature de M. Connard vise juste! Bref, faites ce que je dis, pas ce que je fais!
Enfin, je réitère qu’il est de notre ressort d’éduquer les jeunes à l’utilisation de cet appareil et de saisir l’occasion pour développer leur sens éthique et citoyen.
Je ne peux m’empêcher de prétendre qu’un tel débat a sa place dans nos milieux. S’il soulève autant les passions, cela n’a certainement rien à voir avec le téléphone intelligent en tant que tel. Cela a plutôt rapport au changement des pratiques enseignantes. Et ça, c’est une bonne nouvelle. Voilà une preuve qui démontre que quand le monde de l’éducation s’obstine à résister aux signaux que la société lui envoie, tous ses professionnels, enseignants ou non, finissent par y être confrontés un jour ou l’autre pour être forcés de changer. Oui, chers lecteurs, c’est là que nous en sommes et l’ironie fait que c’est un élève de 15 ans qui risque de faire changer la donne!
Si vous voulez entreprendre (ou poursuivre) votre développement professionnel, le moment est le meilleur! Clair2018 se déroulera la semaine prochaine, le REFER, l’AQUOPS et le Sommet du numérique en éducation auront lieu successivement ce printemps, sans parler des 4 éditions des CréaCamps de l’École branchée à venir!