Troisième partie (voir la 1re partie et la 2e partie) de notre compte-rendu des propos de Serge Gérin-Lajoie, professeur à l’Université TÉLUQ, lors de son passage à l’émission « Ça s’explique » à la radio de Radio-Canada.
En général, pour qu’un apprenant soit engagé dans sa formation, il faut d’abord qu’il soit motivé. La motivation se trouve entre autres dans des sources externes : la possibilité d’avoir une bonne note, obtenir une récompense, éviter une punition, etc. On parle alors de motivation extrinsèque. « Ces sources de motivation sont intéressantes, mais les plus importantes à solliciter chez les élèves sont celles de la motivation intrinsèque » précise M. Gérin-Lajoie. En effet, cette forme de motivation amène les jeunes à s’engager de façon volontaire ou spontanée parce qu’ils y trouvent du plaisir ou que cela correspond à leurs intérêts.
Le professeur de la TÉLUQ rappelle que trois ingrédients sont reconnus en psychologie pour stimuler la motivation intrinsèque et qu’ils s’appliquent bien à l’éducation.
1- La capacité
Les élèves doivent percevoir qu’ils sont capables de réaliser la tâche ou l’activité demandée. Cela peut représenter un défi, mais un défi atteignable. Pour y arriver, l’enseignant peut explicitement mentionner les stratégies d’apprentissage pour réaliser les tâches demandées, graduer le niveau de difficulté, offrir des rétroactions fréquentes et soutenir l’autoévaluation.
2- La pertinence
Les jeunes doivent aussi percevoir que la tâche est significative. L’enseignant peut contribuer à sa valorisation en rappelant sa pertinence, en créant des tâches authentiques (c’est-à-dire ancrées dans la réalité, ayant une réelle utilité), en donnant des exemples concrets, en reconnaissant les efforts et en soulignant les bons coups.
3- Le contrôle
Finalement, les apprenants doivent sentir qu’ils ont une certaine forme de contrôle sur la tâche. Ils doivent pouvoir faire des choix, exercer leur créativité. Proposer plusieurs tâches ou laisser le choix aux jeunes du moyen de présentation est une bonne méthode, tout comme encourager l’innovation et l’exercice du jugement critique.
« Si un étudiant perçoit qu’il est capable de faire ce qu’on lui demande par lui-même, que ce qu’on lui demande est important et significatif pour lui et qu’il perçoit pouvoir contrôler la réalisation de la tâche, il sera engagé dans sa démarche de formation, qu’elle soit en classe ou à distance », résume M. Gérin-Lajoie.
À lire, d’autres articles de notre fil de nouvelles sur la motivation et l’engagement.