Notre collaborateur participe au congrès annuel de l’International Society for Technology in Education (ISTE). Ateliers de fabrication numérique (makerspaces), pensée design et chaos créatif sont au menu!
L’implantation et la gestion quotidienne des ateliers de fabrication numérique (makerspaces) en milieu scolaire est une thématique récurrente à la conférence de l’International Society for Technology in Education (ISTE), qui se déroule du 24 au 28 juin à San Antonio, au Texas. Cette année, on y accueille plus de 21 000 congressistes représentant plus de 8 000 écoles dans 70 pays. Le congrès annuel de l’ISTE, c’est gros, très gros!
Steven Hauk, directeur adjoint d’une école primaire de l’état de New York, y a d’ailleurs présenté un atelier de formation sur les raisons motivant l’implantation de ces espaces de création dans les écoles, lesquels sont souvent aménagés dans les bibliothèques, des coins de classes ou dans des locaux spécialement prévus à cet effet. Essentiellement, pour lui, le mouvement maker en éducation consiste à faciliter les apprentissages hors des contraintes rigides des programmes d’étude et des organisations scolaires traditionnelles. Il s’agit donc de donner aux élèves l’accès aux meilleurs outils, qu’ils soient technologiques ou non, et de les utiliser à bon escient pour réaliser des tâches complexes et authentiques.
Fabrication numérique et pensée design
Les ateliers de fabrication numérique permettent une construction créative et collective de contenus scolaires à travers une démarche s’apparentant à celle de la pensée design :
- Cibler le problème : quelles situations complexes méritent notre attention et pourquoi? Quels sont les sous-problèmes?
- Circonscrire le problème : un peu comme le suggère l’approche de « leadership agile», on se concentre sur un problème ou une facette d’un problème.
- Énoncer des idées de solution : on génère des pistes de solution et on n’en choisit qu’une seule.
- Prototyper : on fabrique notre idée. On lui donne une forme et cette forme devient une solution qui est perfectible.
- Offrir de la rétroaction : on demande l’opinion des autres sur son prototype.
- Re-prototyper et parfaire : on y amène les modifications nécessaires et on perfectionne sa solution.
- Communiquer et diffuser : on communique sa solution et on la met en valeur grâce, entre autres, aux médias sociaux.
Bref, les ateliers de fabrication numérique permettent le développement, entre autres, d’une tolérance à l’ambigüité et d’une flexibilité à la base de l’édification d’une importante capacité d’adaptation. En fait, cela est inéluctable puisqu’on ne sait jamais ce qui sera appris : la démarche d’apprentissage a donc plus d’importance que le produit final.
Un « chaos créatif » essentiel
Jad Abumrad, animateur de l’émission Radio Lab, une populaire émission en « podcast » sur la curiosité, nous a parlé de sa démarche en présentant son studio d’enregistrement comme un laboratoire de création et de réflexion. À travers divers échantillonnages de ses multiples univers sonores, le conférencier a rassuré les congressistes : le chaos est bien existant et il est essentiel, tellement qu’il semble préférable à l’ordre qui règne normalement dans les classes des écoles occidentales. « Rien n’est à point avant que cela ne cesse d’être raisonnable! », estime-t-il.