Le 5e Symposium sur le transfert de connaissances en éducation s’est tenu le 19 avril à l’Université Laval, organisé par le Centre de transfert pour la réussite éducative du Québec (CTREQ). L’événement était présenté en formule hybride et visait à mettre en lumière une aptitude qui a été mise à l’épreuve au cours des trois dernières années : l’adaptation rapide.
La conférence d’ouverture a été donnée par Rose-Marie Charest, ancienne présidente de l’Ordre des psychologues du Québec de 1998 à 2015, qui se consacre maintenant à sa carrière de communicatrice. Elle a partagé un message personnel sur l’importance de s’adapter à tous les contextes et de changer sa perspective pour en tirer des apprentissages.
Elle a déclaré : « Tout le monde ressent de la peur, mais personne ne veut l’admettre. Tout changement commence par soi-même. Soyons bienveillants envers nous-mêmes et envers les autres ».
Rose-Marie Charest a également adressé deux messages particuliers aux éducateurs présents :
- Nourrissez la curiosité des enfants. « Si on est curieux, on est plus heureux. »
- En éducation, on ne combat pas que la pauvreté matérielle. Il ne faut pas l’oublier.
La collaboration école, famille-communauté
En fin d’avant-midi, les participants se sont réunis pour assister à une discussion entre Catherine Ratelle, Mélanie Marsolais et Anne-Marie Picard sur la relation école-famille-communauté.
Catherine Ratelle est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les pratiques parentales et les trajectoires scolaires et vocationnelles. Anne-Marie Picard est directrice générale du Comité régional pour la valorisation de l’éducation (CREVALE). Quant à Mélanie Marsolais, elle est directrice générale du Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCLD).
Mme Ratelle a rappelé l’importance de la communication bidirectionnelle entre l’école et la famille, soulignant qu’elle doit se faire « pas seulement quand ça va mal ». Mme Picard a également souligné la nécessité de « miser sur le positif pour engager le parent ». Elles ont également noté que l’école doit offrir un climat accueillant, ainsi que des services et des ressources pour les parents, notamment en ce qui concerne leur littératie numérique.
Mme Marsolais a également souligné que tous les parents veulent aider leurs enfants, mais qu’ils n’ont pas toujours les connaissances nécessaires pour le faire. Le milieu communautaire peut aider à établir un pont entre la famille et l’école. Elle a également souligné que la réussite éducative ne se limite pas à ce qui se passe à l’école.
« N’oublions pas que la réussite éducative ne se limite pas à ce qui se passe à l’école », a-t-elle déclaré.
L’importance du transfert
De nombreuses présentations ont eu lieu au cours de la journée, toutes ayant pour objectif de partager des expériences et des projets de recherche menés au cours des dernières années pour influencer les pratiques sur le terrain.
Au terme de la journée, une dernière discussion a eu lieu dans la salle principale sur l’importance de tenir ce genre d’événements pour permettre aux gens du terrain et de la recherche de se rencontrer.
« Le transfert n’est pas une ligne droite, c’est une spirale qui prend de l’ampleur avec le partage. Il faut passer du transfert à l’échange pour que la discussion devienne bidirectionnelle. Il est important d’entretenir le dialogue et de considérer tous les points de vue », a soutenu Thérèse Laferrière, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation à l’Université Laval et bien connue du milieu pour son expertise en transfert de connaissances.
Elle a également souligné que les sciences de l’éducation demeurent inexactes et qu’il est crucial de tenir compte de l’humain avant tout. « Il n’y a pas de recette en éducation. La recherche informe et devient une possibilité, mais les acteurs de terrain doivent l’interpréter selon leur réalité. Avec le temps, les pratiques se modulent », a-t-elle conclu.
Le contenu de certaines conférences sera disponible sur le site du Symposium dans les prochaines semaines.