par Marie-Claude Gauthier
Enseignante de français et conseillère pédagogique
Collège Jean-Eudes
Premier Sommet de l’iPad : 1er mai 2013. Une poignée d’écoles québécoises avaient alors décidé d’innover dès la rentrée 2012 en intégrant les tablettes en mode 1:1 (1 pour 1) dans leurs classes. C’était ma première conférence à vie sur le numérique devant 400 de mes pairs. Vingt minutes ininterrompues à énumérer mes trouvailles technopédagogiques. C’était nouveau, prometteur. On venait de me donner un nouveau souffle.
Déjà, à l’époque, Benoît Petit nous parlait d’éthique et de l’importance d’éduquer nos jeunes à la citoyenneté numérique. Annie Martin soulignait éloquemment le potentiel inouï (pas magique!) du numérique pour accroitre l’engagement des apprenants. Des élèves motivés et enthousiastes étaient aussi présents pour témoigner positivement de leur expérience. Une énergie nouvelle flottait dans l’air. C’était rafraichissant.
La nécessité d’explorer différentes avenues et de réfléchir à l’impact du numérique
Mais voilà que, 5 ans plus tard, à l’instar de mon collègue Marc-André Girard, je constate que le changement prend du temps à s’opérer, et ce, malgré l’omniprésence du numérique dans la vie de nos jeunes. La résistance est grande et les défis, réels : budget d’achat et de formation faméliques, connexion wifi inexistante ou peu performante, gestion de classe complexifiée et, surtout, la peur de se tromper, de faire un faux pas…
Dans un tel contexte, des événements comme le Sommet du numérique en éducation sont incontournables puisqu’ils permettent à des pédagogues curieux d’aller à la rencontre d’autres pédagogues qui ont la chance de travailler au quotidien avec le numérique, d’explorer différentes avenues et de réfléchir à son impact.
« Il suffit parfois de sortir des quatre murs de notre classe, de notre école, pour que la magie s’opère, pour que des idées d’approches pédagogiques innovantes émergent et transforment notre pédagogie. »
Or, au Sommet du numérique, les 3 et 4 mai prochain, c’est d’approches pédagogiques dont il sera question : comment collaborer, créer, ludifier, chercher, publier, résoudre des problèmes, communiquer, s’organiser, etc. Parce que la véritable question n’est plus de savoir quel type d’appareils ou quelles applications utiliser, mais plutôt de chercher à comprendre comment le numérique peut réellement optimiser une activité pédagogique ; comment il nous aide, comme pédagogue, à rendre les apprenants plus actifs et plus autonomes dans leurs apprentissages.
Bref, il ne s’agit résolument plus de parler de l’outil, mais des conditions à mettre en place pour développer plusieurs des compétences essentielles au 21e siècle telles que l’esprit critique, la gestion de l’information, la communication, l’initiative, l’autonomie, etc. Autant de compétences qui formeront des citoyens allumés qui éviteront de commettre les mêmes erreurs que leurs prédécesseurs.