Le géographe français Raoul Blanchard disait : « La géographie s’apprend avec les pieds ». Et si cette affirmation était aussi vraie pour d’autres disciplines scolaires? C’est ce qu’ont voulu démontrer Steve Quirion et Pascal Di Francesco, tous deux du service national du RÉCIT, domaine de l’univers social, lors du colloque 2023 de l’AQUOPS.
« Si la géographie s’apprend avec les pieds, pourquoi l’histoire devrait-elle s’apprendre avec des documents? », a lancé Steve Quirion en début d’atelier. Il en va de même pour plusieurs autres disciplines (par ex., le français, l’anglais ou d’autres langues, les arts, et même les sciences) qui peuvent très bien s’enseigner à partir de diverses observations faites à l’extérieur de l’école.
« Pour rendre l’apprentissage plus signifiant pour l’élève et l’amener à être plus actif (autant physiquement que mentalement), il est possible de sortir dehors pour explorer un territoire près de l’école », précise-t-il. Il ajoute que si vous ne pouvez pas aller à l’extérieur avec vos élèves, vous pouvez très bien leur demander de faire leurs propres observations les soirs ou la fin de semaine, de prendre des photographies et de les ramener en classe pour les analyser.
Les sorties extérieures pourront tantôt se dérouler en milieu urbain, dans un quartier donné de votre municipalité, ou dans la nature, en fonction de l’objectif recherché. Dans tous les cas, les observations permettront aux élèves d’apprendre à se situer dans l’espace, à observer des paysages authentiques, à relever des enjeux territoriaux, à découvrir des traces du passé, à établir des changements et des continuités, etc.
Par exemple, une méthode qui plait beaucoup aux élèves est celle de l’archéologie du paysage, c’est-à-dire de comparer des images du passé d’un lieu avec des images d’aujourd’hui. Pour vous aider dans cette technique, des ressources offrant des banques de photographies historiques s’avèrent très utiles. Dans certains cas, vous pouvez même y contribuer en ajoutant des images que vous auriez trouvées dans vos archives familiales :
- BAnQ numérique (plus de 30 000 cartes postales du Québec sont incluses dans la bibliothèque)
- Répertoire du patrimoine culturel du Québec
- Fédération Histoire Québec
- Historypin (un réseau social de géolocalisation d’images d’archives d’hier à aujourd’hui)
Le géocaching pour aller plus loin
Pour ceux qui souhaiteraient pousser l’expérience plus loin, Steve et Pascal proposent de découvrir ou de redécouvrir le géocaching. Cette activité représente un véritable loisir pour de nombreux adeptes à travers le monde. Elle consiste à utiliser la technique du géopositionnement par satellite pour dissimuler ou rechercher des géocaches, qui sont mises en place par des amateurs dans divers endroits à travers le monde. Il s’agit en fait d’un moyen amusant d’agrémenter les randonnées en leur donnant une saveur de rallye ou de chasse au trésor.
« Il existe un véritable monde parallèle du géocaching. Vous pouvez débuter par repérer des caches dans votre secteur et vous pourriez aussi créer vos propres caches avec vos élèves », indique Steve Quirion. Attention, cependant, deux principes de base guident les « géocacheurs » : si vous créez une cache, vous devez l’entretenir par la suite, et il doit y avoir au moins 140 mètres de distance entre chacune des caches.
C’est à partir de l’application mobile Géocaching que tout est possible. Il existe une version gratuite et une payante qui donne accès à plus de cartes. Des participants à l’atelier ont aussi suggéré d’utilisation l’application c:géo qui permet d’accéder aux cartes premium sans abonnement.
Quelques ressources de géocaching :
- J’explore mon quartier (une activité de géocaching pour le primaire)
- Apprendre la géographie par les pieds (une activité pour le secondaire)
- Paysages de l’histoire (canevas de création d’un itinéraire dans votre milieu)
- Cahier du participant (activité de géocaching vécue par les participants à l’atelier dans le Vieux-Québec)
Pour accéder à la présentation des deux animateurs, c’est ici : monurl.ca/dehors