Ce sont des observations tirées du 3e ratissage annuel du Global Privacy Enforcement Network (GPEN) pour la protection de la vie privée, auquel a participé le Canada.
Ainsi, « la majorité des applications mobiles et des sites Web observés dans ce cadre recueillent des renseignements personnels auprès des enfants – dont certains renseignements particulièrement sensibles – et les communiquent à des tiers », nous apprend le communiqué émis par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada.
Ce n’est pas toujours « voulu », en ce sens que nombre d’applications et de sites Web n’ont simplement « pas mis en place de mesures de protection adéquates pour limiter efficacement la collecte de renseignements personnels auprès des enfants et qu’ils redirigent ces utilisateurs vers d’autres applications ou d’autres sites ayant des pratiques de protection de la vie privée variables et renfermant parfois un contenu douteux ».
Les ratisseurs ont examiné des applications et des sites Web ciblant expressément les enfants ou populaires auprès de cette clientèle. Ils ont aussi vérifié si les applications et les sites Web sollicitent l’intervention d’un parent et si les utilisateurs pourraient facilement supprimer l’information figurant dans leur compte personnel.
On peut trouver dans un billet de blogue affiché sur le site Web du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada plusieurs exemples distincts illustrant les observations formulées.
« Nous avons vu des exemples novateurs de mesures de protection, par exemple l’utilisation d’avatars et de noms d’utilisateur prédéfinis pour éviter que les enfants se servent de leur nom véritable ou d’une photo personnelle », explique le commissaire Daniel Therrien.
Dans le cadre du ratissage, qui s’est déroulé cette année du 11 au 15 mai 2015, les 29 autorités participantes issues de 21 pays ont examiné 1 494 applications et sites Web. L’équipe de ratissage du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, qui comprenait plusieurs enfants, en a évalué 172. Un autre billet de blogue fait état des observations formulées par les jeunes ratisseurs, qui étaient accompagnés de leurs parents.
Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a préparé une activité en classe à l’intention des enseignants pour aider les élèves à se familiariser avec les politiques de confidentialité et les problèmes associés à la collecte de renseignements personnels en ligne. Elle comprend une fiche de conseils assurant une navigation sûre pour les enfants et leurs parents intitulée Conseils de professionnels : Protégez votre vie privée en ligne. On peut aussi consulter dix conseils sur ce sujet important à l’intention des organisations qui recueillent des renseignements personnels auprès des jeunes.
Points saillants du ratissage international
- Les deux tiers (67 %) des applications et des sites Web examinés recueillaient des renseignements personnels auprès des enfants, entre autres des renseignements particulièrement sensibles, par exemple des fichiers photo, vidéo ou audio (23 %), le numéro de téléphone (22 %) ou l’adresse (19 %).
- Près des trois quarts (71 %) des applications et des sites Web examinés n’offraient pas un moyen simple de supprimer l’information figurant dans le compte des utilisateurs.
- À peine le quart des applications et des sites Web examinés sollicitaient l’intervention d’un parent et seulement 14 % proposaient un tableau de bord parental où les adultes pouvaient régler les paramètres de sécurité et/ou de protection de la vie privée.
Points saillants du ratissage effectué par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada
- Près des deux tiers (62 %) des applications et des sites Web renfermaient des liens redirigeant les enfants vers d’autres applications ou d’autres sites dont les pratiques de protection de la vie privée variaient. Les enfants étaient souvent redirigés au moyen d’une publicité ou de l’icône d’un concours qui semblait dans certains cas faire partie du site initial.
- Près des deux tiers (62 %) des applications et des sites Web mentionnaient également la possibilité de communication de renseignements personnels à des tiers.
- Les ratisseurs ont affirmé qu’ils seraient à l’aise à l’idée de permettre à un enfant d’utiliser plus des trois quarts (77 %) des applications ou des sites Web examinés qui ciblaient les enfants. Pour les sites Web populaires auprès des enfants, cette proportion chute cependant à 46 %.
Source : communiqué de l’organisme