Entretien audio avec Alexandre Benassar, enseignant spécialisé en situation de handicap et professeur de construction mécanique en lycée professionnel, qui nous parle du dispositif FabUlis.
Texte par Alexane Saint-Amant
Les « Rendez-vous pédagogiques de l’École branchée » sont des entretiens en baladodiffusion avec des acteurs du milieu scolaire d’ici et d’ailleurs. Dans cet épisode, notre collaborateur (et idéateur du concept) Marc-André Girard s’entretient avec Alexandre benassar, enseignant spécialisé en situation de handicap à l’académie de nancy-metz.
C’est dans le lycée Henri-Nominé, un établissement du Nord-Est de la France regroupant 1500 apprenants âgés entre 12 et 25 ans que se trouve le dispositif FabUlis.
FabUlis est un projet à la jonction du fablab et des Ulis, soit les unités localisées pour l’inclusion scolaire. Il a été imaginé par Alexandre afin d’éviter que les élèves en situation de handicap se retrouvent dans une salle de classe et soient inclus uniquement de temps en temps, selon la bonne volonté des enseignants.
Faire de l’inclusion inversée
L’objectif du dispositif FabUlis est de faciliter l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap. Ce sont eux qui agissent comme médiateur du fablab, c’est-à-dire que ce sont eux qui reçoivent les utilisateurs et qui les forment aux outils numériques.
Alexandre souligne que l’initiative a permis de faciliter et améliorer le rapport avec la situation de handicap puisque les personnes qui fréquent le fablab sont nombreuses. Elles proviennent du lycée mais aussi de l’extérieur : enseignants d’autres collèges, chercheurs, entrepreneurs et associations diverses.
Des projets pluridisciplinaires et collaboratifs
Afin de lancer un projet, Alexandre demande à ses élèves ce qu’ils aimeraient créer, eux qui ne sont pas habitués d’avoir libre-choix sur leurs activités. Ainsi, il a vu ses élèves travailler sur la confection de skateboard électronique, de photomaton et de maquettes pédagogiques sur les cellules animales, pour ne nommer que quelques exemples.
Il parle de l’exemple d’un projet de potager hydroponique qui, partant de ses élèves en situation d’handicap, a permis de toucher toute une couche d’élèves et de travailler en collaboration notamment avec une école d’ingénieur. Intégrant à la fois la mécanique, l’électronique et l’étude des plantes, il a été possible de rejoindre beaucoup de cycles et de niveaux avec un tel projet.
Alexandre et ses élèves ne s’arrêtent pas là. Ils ont l’ambition de réaliser une campagne de financement participative à travers laquelle ils vendront les plans de leur potager hydroponique en open-source afin de financer des outils et des projets ultérieurs.
Badges numériques : un atout pour Ulis
Pour terminer l’entretien, Alexandre explique le fonctionnement des open badge et leur intérêt pour ses élèves en situation de handicap. Ces badges numériques permettent de repérer les compétences des élèves pour qui la communication orale n’est pas toujours aisée. À l’aide d’images et de métadonnées, les élèves peuvent démontrer les compétences qu’ils détiennent. Leurs badges peuvent ensuite être appliqués en entreprises et dans les universités.
Pour en savoir plus :
(Appuyez sur le bouton “Play” ci-dessous pour démarrer!)