Par Marc-André Girard, directeur d’une école publique
En ce qui me concerne, l’année scolaire 2022-2023 aura été complexe pour différentes raisons et les vacances étaient plus que bienvenues. Je m’étais juré que ces quatre semaines seraient consacrées à une déconnexion complète des fonctions que j’occupe et que je me ressourcerais pour revenir en pleine forme.
Au menu, de la lecture, quelques séries et balados à écouter ou visionner en rafale, un saut en Gaspésie, du temps en famille, etc. Je l’ai appris assez vite à mes dépens : on peut sortir le gars de l’éducation, mais on ne peut sortir l’éducation du gars. Autant Ted Lasso que mes lectures sur la culture bouddhiste, en passant par les discussions musicales du producteur de renom Rick Rubin m’auront inspiré et auront contribué à me ressourcer cet été. Dans le fond, ce dont j’avais besoin, ce n’était pas de me déconnecter, mais de me reconnecter, en empruntant d’autres chemins. Ces chemins étaient ceux que je devais parcourir à l’intérieur de moi-même pour mieux me reconnecter avec les valeurs qui justifient mes choix professionnels.
Cet été, je suis allé visiter un vieil ami qui habite les alentours de Percé et il m’a posé une question que je n’ai pas vue venir : « Tu aurais fait quoi si tu n’avais pas été en éducation? ». Question anodine, s’il est en une, mais elle m’a forcé à réfléchir. J’aurais probablement été avocat ou journaliste, mais dans les deux cas, j’aurais surtout voulu enseigner le droit ou le journalisme. J’ai une formation d’historien aussi, mais ce qui m’intéressait, c’était d’enseigner l’histoire. Bref, l’enseignement revient toujours et la question est davantage : enseigner quoi? Or, à mes yeux, l’enseignement, le droit, l’histoire et le journalisme ont des bases communes : la société, les individus, la culture et la démocratie.
J’amorce une 24ᵉ rentrée scolaire professionnelle ce mois-ci et je sais que j’en ai pas mal plus derrière que devant. À un stade de notre vie, professionnelle ou personnelle, on se questionne sur qui nous sommes et ce que nous léguons derrière.
Voici donc cinq réflexions sur le monde de l’éducation ayant germées là où je ne m’y attendais pas, à un point tel que j’ai dû arrêter sur la route me chercher un cahier de notes pour être certain de ne rien oublier. Ces réflexions sont empreintes de sport, de culture bouddhiste, de musique et elles ont mûri au cours de 2 500 kilomètres de route, de balades sur la mer, de marches avec le chien, de visionnements de série, d’écoute de balados et de travaux de terrassement, le tout, sous le soleil, mais surtout sous la pluie!
Bonne rentrée!