ANNONCE
L'École branchée, un organisme à but non lucratif
ANNONCE

Écrire avec les technologies, ça change l’écriture!

Écrire avec un crayon sur une feuille de papier ou écrire en tapant sur un clavier et en regardant un écran, qu’est-ce que ça change pour les élèves?

Publié le :

Classé dans :

Attention! Ce contenu a été mis à jour il y a plus de 3 ans. Il pourrait contenir des liens qui ne fonctionnent plus. N'hésitez pas à nous écrire si vous en trouvez!

Écrire avec un crayon sur une feuille de papier ou écrire en tapant sur un clavier et en regardant un écran, qu’est-ce que ça change pour les élèves?

C’est ce qu’a voulu savoir une équipe de recherche de l’Université de Montréal. Les résultats sont sans équivoque : « les jeunes, garçons et filles, sont bien plus motivés quand ils réalisent des tâches d’écriture à l’ordinateur ». Et il y a plus!

« Nos résultats montrent une amélioration de la compétence à écrire chez l’ensemble des élèves, garçons et filles. En fin d’année scolaire, nos constats révèlent aussi que ce sont quelque 96 % des élèves qui se perçoivent plus compétents à écrire quand ils réalisent cette tâche à l’ordinateur », lit-on dans le rapport de recherche de l’équipe.

La recherche a été conduite dans des classes d’écoles primaires de la région de Montréal. Elle avait pour objectif général de mieux comprendre l’apport de l’écriture avec les technologies pour le développement de la compétence à écrire des élèves du primaire en milieu défavorisé.

Au final, lorsque l’accompagnement pédagogique était adéquat, les élèves réalisaient moins de fautes quand ils écrivaient à l’ordinateur, ils écrivaient des textes plus longs et ils faisaient preuve de plus de créativité. « Ces conclusions montrent donc l’importance de former les enseignants pour qu’ils soient en mesure d’amener les élèves à faire un usage des technologies favorisant le développement de leur compétence à écrire », précise-t-on dans le rapport.

Du brouillon au propre

Au-delà du résultat final, tout au long de l’étude, les chercheurs ont observé un autre phénomène surprenant mais tout à fait logique. En effet, « le processus d’écriture des élèves s’est trouvé complètement transformé par l’usage des technologies ».

Lorsque les élèves écrivent sur une feuille de papier, ils suivent généralement la séquence « copie brouillon », puis « copie propre ». Ils feront rarement le geste d’effacer un paragraphe, d’ajouter une phrase dans un autre, de modifier une structure de phrase, etc. Le processus d’écriture se passe alors en mode plutôt linéaire.

Or, en rédigeant à l’ordinateur, la séquence d’écriture se trouve changée par les possibilités offertes à l’écran: « Tant les élèves que les enseignants ont ainsi souligné les avantages des fonctions copier, coller ou déplacer pour améliorer le texte produit ».

Le fait de rédiger à l’ordinateur permet facilement aux élèves d’insérer de nouveaux paragraphes, phrases ou mots aux endroits de son choix. Il est également plus facile pour eux de revenir sur ce qu’ils ont déjà écrit pour modifier ou effacer. Les actions de planifier, rédiger, réviser et corriger un texte se déroulent donc en simultané pour les élèves et ceux-ci ont su en tirer profit pour améliorer leurs textes.

Des pistes pour les enseignants

Au final, les chercheurs énoncent 8 pistes pour donner suite aux résultats de leur recherche et faire en sorte que les élèves tirent le meilleur parti de la rédaction avec les technologies.

Le CTREQ les détaille et les présente de façon très visuelle sur son site.  

  1. Les enseignants devraient accroître le nombre d’activités où les élèves écrivent des textes à l’ordinateur.
  1. Lors de ces activités, l’encadrement de l’enseignant est d’une importance capitale.
  1. Les tâches d’écriture doivent être claires et précises.
  1. L’enseignant doit prendre le temps de former les élèves à l’usage des outils de correction.
  1. Il doit former les élèves au processus d’écriture qui est fort différent de celui de l’écriture de type « papier-crayon », par exemple ils peuvent bonifier facilement ce qu’ils ont déjà écrit.
  1. L’enseignant doit considérer qu’il fait écrire à l’ordinateur pour améliorer la compétence à écrire des élèves (à l’ordinateur, les jeunes sont enclins à écrire plus souvent, à écrire plus longtemps, et à apprécier cette activité faite à l’ordinateur, ce qui est susceptible d’améliorer leur compétence à écrire).
  1. Il est important de choisir des outils adaptés aux élèves qui reflètent aussi ce à quoi ils ont accès à leur domicile.
  1. L’usage des technologies a un impact sur la motivation des élèves pour apprendre le français, à condition évidemment que ces activités soient éducatives et encadrées par l’enseignant.

À propos de l'auteur

Martine Rioux
Martine Rioux
Martine Rioux est rédactrice et gestionnaire de projets d’éditions numériques. Au fil de ses expériences, elle a développé une solide expertise en lien avec la transformation numérique dans divers secteurs d’activités (éducation, culture, administration publique, etc.). Elle maîtrise les subtilités de l’univers numérique, ses enjeux, ses possibilités et sait les vulgariser en deux clics de souris. Elle est notamment rédactrice en chef des médias de l’École branchée. Son rêve : que chacun ait accès à la technologie et puisse l'utiliser comme outil d’apprentissage et d’ouverture sur le monde.

Commentaires, reproduction de textes et usage de l'intelligence artificielle

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur Facebook, X, Instagram, Bluesky ou LinkedIn.

Sauf dans les cas où la licence est expressément indiquée, il n'est pas permis de reproduire les articles de l'École branchée. Toute demande de reproduction doit être adressée directement à l'organisme.

Dans son processus éditorial, notre équipe fait appel à des technologies intégrant l'intelligence artificielle pour améliorer les textes, entre autres par la reformulation de passages, la révision linguistique, la traduction et la synthèse des idées. Tous les textes sont révisés par des humains avant leur publication.

Recevez l'infolettre Hebdo

Recevez l'infolettre Hebdo mardi #Actu et vendredi #DevProf pour ne rien manquer des nouveautés de l'École branchée!


Faites briller vos projets pédagogiques et pratiques gagnantes!

Chaque histoire positive a le potentiel d'inspirer d'autres acteurs de l'éducation à innover pour améliorer la réussite éducative! L'École branchée vous offre ses pages pour faire circuler l'information dans le milieu scolaire, alimenter la veille professionnelle et valoriser les initiatives émanant du terrain. Allez-y, proposez-nous un texte! >

À lire aussi

Les fonctionnalités des environnements numériques d’écriture qui contribuent à la motivation des élèves

Une étude menée auprès d’élèves de 4ᵉ année primaire et de 1ʳᵉ secondaire avait comme objectif d’identifier les caractéristiques des supports et des contextes d’écriture qui agissent sur la motivation à écrire des élèves. Trois supports d’écriture ont été examinés : l’écriture manuscrite, le traitement de texte et une application axée sur le développement du plaisir d’écrire. Voici les résultats.

Les six écoles du Lab-École sous la loupe des chercheurs

Cinq ans après le lancement de l’idée du Lab-École au Québec, les chercheurs Jonathan Bluteau et Mélissa Goulet, tous deux professeurs à la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, s’apprêtent, avec une imposante équipe, à étudier les retombées de ce projet innovateur sur la réussite éducative. 

Enseigner à la maternelle et au primaire : même parcours, même pratique?

Les nouveaux diplômés universitaires en éducation préscolaire et en enseignement primaire sont appelés à enseigner à des enfants âgés entre 4 et 12 ans, soit des tout-petits aux presqu’ados. Ces différences d’âge ont nécessairement un effet sur les pratiques éducatives des enseignants. Des chercheurs de l'Université du Québec à Rimouski se sont intéressés au sujet.