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Un échange pédagogique Québec–Belgique en univers social au secondaire… à distance!

Les enseignants d’univers social au secondaire Laurent Di Pasquale (Belgique) et Mathieu Mercier (Québec) se préparent à vivre un projet de collaboration transatlantique avec leurs élèves autour du documentaire Netflix sur les effets de réseaux sociaux, « Derrière nos écrans de fumée ». Voici de quoi il s’agit et comment ils se préparent!

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Les enseignants d’univers social au secondaire Laurent Di Pasquale (Belgique) et Mathieu Mercier (Québec) se préparent à vivre un projet de collaboration transatlantique avec leurs élèves autour du documentaire Netflix sur les effets de réseaux sociaux, « Derrière nos écrans de fumée ». Voici de quoi il s’agit et comment ils se préparent!

Chaque année scolaire est faite de nouveaux défis, de nouveaux projets (numériques et humains pour ma part). Cette année, et devant la situation particulière liée à la COVID-19, les activités extérieures et échanges sont, disons… compliqués à organiser!

De ce constat est venu cette idée : et si l’on donnait la possibilité aux élèves d’échanger avec d’autres, dans une situation motivante et inédite, à travers un projet qui les ferait voyager virtuellement à l’autre bout de l’Atlantique en même temps? L’idée : utiliser l’application FlipGrid, pour réaliser une correspondance virtuelle entre élèves de même niveau, sur des sujets communs. Une super occasion de stimuler la communication, d’exercer la confiance en soi, tout en faisant synthétiser les informations importantes vues pendant les cours.

Pour concrétiser tout ça, j’ai contacté sans tarder mon collègue et véritable pote Maxime Laflamme (de l’École branchée) afin de voir s’il pouvait me mettre en contact avec un enseignant du Québec potentiellement intéressé par ce projet fou.

1) Deux classes, 5220 kilomètres de distance, 6 heures de décalage

Maxime me recommande rapidement une personne : Mathieu Mercier, enseignant d’univers social au Centre de services scolaire de Kamouraska – Rivière-du-Loup. Un message lui suffit pour marquer également son intérêt à ce projet! En parallèle de ses activités d’enseignant au secondaire, Mathieu est également sur tous les fronts : à la fois collaborateur pour le service national du RÉCIT, domaine de l’univers social et référent numérique pour son école, il fait partie de ces enseignants résolument convaincus que le changement est possible. Investi et bienveillant envers ses élèves et ses collègues, voici un enseignant avec qui on prend rapidement plaisir à collaborer.

Envie d’en savoir plus sur Mathieu? N’hésitez pas à consulter son site Web, qui est une vraie mine d’or pour l’univers social, Il y partage, par exemple, différents exercices ainsi que de nombreuses ressources multimédias permettant aux enseignants de s’inspirer, et aux élèves de progresser. 

Mathieu dans une vidéo réalisée par le RÉCITUS https://recitus.qc.ca

De mon côté, en Belgique, ce projet s’organise à travers mon cours de sciences sociales, donné à l’Athénée Royal de l’Air Pur de Seraing. Véritable lieu d’expérimentation, de débats et de recherches sur les faits sociaux, cette activité s’articulera parfaitement dans les différents thèmes abordés, ainsi que dans les compétences exercées pendant ce cours. Bref, je suis impatient de débuter, tout comme les élèves qui y voient une occasion de sortir de leur routine, bien ternie il faut l’avouer par cette satanée pandémie.

2) Les étapes et objectifs du projet

Après une réunion préparatoire, où chacun de nous a pu définir ses attentes et objectifs concernant cette collaboration, nous nous sommes entendus sur le fonctionnement suivant :

2.1 L’introduction

Le tout débutera par une introduction commune, pendant laquelle nos deux groupes d’élèves feront émerger ensemble leurs représentations à l’aide d’un questionnaire dont les résultats seront révélés sous la forme d’un « nuage de mots » (à l’aide de l’application Wooclap). Bien que nous ne puissions le faire passer en même temps compte tenu des horaires, voici l’astuce : nous utiliserons le même compte Wooclap avec nos groupes, sans réinitialiser la question entre chaque participation! De quoi confronter les points de vue de chacun avant de se lancer dans la recherche.

2.2 Échange 1 : l’activité de présentation

Via un groupe commun à nos deux écoles, créé sur FlipGrid, les élèves se présenteront d’abord brièvement et assez librement par une courte vidéo amusante et originale. Les enseignants n’échapperont pas à la consigne, et en réaliseront également une, histoire de se mettre dans la même optique que les jeunes.

Suite à cette première activité, les élèves seront groupés par plus petits groupes (ce qui privilégiera l’échange). L’établissement des groupes se basera sur les envies des élèves, et nous ajusterons si certains ne trouvent pas « chaussure à leur pied ».

2.3 Le documentaire Netflix « Derrière nos écrans de fumée »

Derrière nos écrans de fumée, un documentaire réalisé par Netflix

Une fois les présentations terminées, les élèves débuteront leur première recherche commune pour entamer l’échange. Chaque groupe regardera en classe avec son enseignant le documentaire Derrière nos écrans de fumée, afin de se pencher sur la problématique des réseaux sociaux et autres géants du numériques dans nos vies quotidiennes. La particularité, à la suite de cette étape, sera que chaque enseignant s’adaptera un peu plus spécifiquement selon le cours qu’il enseigne, pour y apporter une analyse plus précise.

Dans mon cas, par exemple, nous approfondirons le lien entre stéréotypes et préjugés via les réseaux sociaux.

2.4 Échange 2 : la synthèse du sujet et de la problématique

Une fois le reportage regardé, analysé en classe, et enrichi de recherches diverses, les élèves pourront communiquer leurs acquis aux « collègues » outre-Atlantique. Tout en continuant de respecter le fait de devoir être fun et motivant dans leurs vidéos, l’accent sera ici mis sur la participation et l’enrichissement de chaque élève concernant les points importants de la problématique. Grâce aux perspectives apportées par les autres, chacun pourra étoffer ses acquis et se réapproprier la matière avec ses propres mots.

Une nouvelle occasion de travailler la communication, en reformulant et vulgarisant les informations récoltées.

2.5 Fixer les apprentissages : création d’un Kahoot

Dernière étape à moyen terme, et afin de vérifier la compréhension des élèves tout en leur donnant une nouvelle tâche motivante à réaliser : la création d’un questionnaire Kahoot qui sera ensuite proposé au groupe partenaire. Ainsi, et à travers une nouvelle occasion, chaque groupe pourra s’approprier les informations, les reformuler et proposer sa vision du thème à l’autre groupe.

Reposant également sur le principe ludique du défi, le but ici n’est pas de comparer et dire quel groupe est le meilleur. La finalité est plutôt de donner une nouvelle occasion aux élèves de se dépasser, à travers une activité motivante qui fait sens dans leurs apprentissages.

3) Et après?

Les sujets qui pourront être abordés sont nombreux : fausses informations / complotisme / immigration. Ces premières étapes représentent un beau défi humain, mais également numérique. En collaborant ainsi à distance avec nos élèves, nous faisons le pari de la confiance et de l’engagement.

Nous croyons en la motivation de nos élèves pour ce projet, ce qui nous donne également une grande motivation à nous impliquer. L’avenir à court et à moyen terme nous donnera ou non raison. On peut déjà toutefois dire que, même avec 5220 kilomètres de distance, et 6 heures de décalage horaire, rien n’est impossible.

Si ces premières étapes (véritable test) se déroulent bien, nous pourrons, Mathieu et moi, penser à de nouveaux échanges. Et tant pis pour la pandémie : le projet a l’avantage de pouvoir se réaliser facilement avec trois fois rien. L’application FlipGrid peut s’installer facilement sur n’importe quel support mobile, Wooclap et Kahoot s’utilisent en ligne.

En résumé : on se prépare, on croise les doigts, et on n’hésitera pas à vous tenir informé du projet et de sa réalisation.

En espérant que ce projet pourra également vous inspirer!

Cet article est une adaptation de la publication originale.

À propos de l'auteur

Laurent Di Pasquale
Laurent Di Pasquale
Je m’appelle Laurent Di Pasquale, je suis enseignant d’univers social au secondaire. Après avoir enseigné pendant 11 ans en Belgique, j’ai décidé de franchir l’Atlantique pour devenir conseiller pédagogique pour l'École branchée. Avant ma traversée de l’océan, je travaillais à l’Athénée Royal de l’Air Pur de Seraing, où j'intégrais pleinement les TIC dans des pratiques actives et innovantes en tant qu’enseignant, mais également comme référent numérique. Mes élèves et moi étions par exemple les premiers au pays à utiliser la réalité virtuelle dans le cadre d’un cours de géographie. Après avoir réalisé deux films en 360° sur l’intimidation, nous avons été lauréats du prix pour l'enseignement Reine Paola. L’une de mes principales préoccupations quant au numérique est de partager toutes ces expériences avec mes pairs de façon bien concrète. J’ai d’ailleurs pour cela eu le plaisir d’être formateur pour l’eduLAB de Technofutur TIC, maintenant partenaire européen de l'École branchée.

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