ANNONCE

Un dossier conjoint de Carrefour éducation et L’École branchée

Auteurs :

  • Simon Bonenfant, agent de projets jeunesse, Carrefour Jeunesse-Emploi d’Argenteuil 
  • l’équipe du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM) 
  • l’équipe d’OSEntreprendre
  • Rino Levesque, fondateur et leader, Idée éducation entrepreneuriale
  • Annie Pelletier et Julie-Soleil Leclerc Tremblay, conseillères pédagogiques au Centre de service du Fleuve-et-des-Lacs (CSFL)
  • Annie Roberge, conseillère pédagogique, et Martin Vallée, directeur adjoint, École hôtelière de Laval 

Sous la coordination de Sophie Nadeau-Tremblay, conseillère pédagogique, Idée éducation entrepreneuriale et d’Audrey Miller, directrice, École branchée


L’entrepreneuriat à l’école : l’image première que plusieurs y associent est la création d’une microentreprise gérée par des élèves. Mais c’est beaucoup plus que ça! Ce dossier fera voir, notamment, l’idée d’une éducation à l’esprit d’entreprendre  laquelle s’inscrit dans une large perspective éducative, plaçant les jeunes et adultes en apprentissage dans des contextes où nombre de leurs facettes sont sollicitées. 

Pour favoriser le développement d’une culture entrepreneuriale à l’école, un projet éducatif nouveau et fédérateur est un facteur important de succès. En effet, une vision de l’éducation mettant l’accent sur la réussite éducative (par exemple : apprentissages en profondeur, compétences du 21e siècle), et non uniquement le succès scolaire, renforce les enseignements en lecture, écriture, mathématiques, sciences, sciences humaines, et ceux liés à diverses connaissances générales. 

En prenant en compte l’apprentissage scolaire et l’éducation globale, et ce, sans les opposer, les approches pédagogiques et éducatives en entrepreneuriat, toute l’école et sa communauté mettent de l’avant des actions philosophiques, éducatives et organisationnelles qui rendent possible un meilleur équilibre, puis un succès pédagogique d’ensemble.

Ce dossier vise à faire connaître différentes façons d’y parvenir et fournit plusieurs ressources et exemples pour vous inspirer. 

SOMMAIRE DU DOSSIER

  • Des approches pour engager les élèves dans des projets signifiants pour leur communauté
  • Du primaire à la formation professionnelle : exemples de projets entrepreneuriaux porteurs 
  • Des ressources pour éduquer à l’esprit d’entreprendre à l’école
  • Conclusion 

Des approches pour engager les élèves dans des projets signifiants pour leur communauté 

« Les jeunes sont particulièrement sensibles aux enjeux de notre siècle. On le voit à travers les mouvements sociaux, dont la grève étudiante des Vendredis pour le futur initiée par la jeune suédoise Greta Thunberg. Quoi de plus compréhensible que cette mobilisation de la jeunesse quand c’est son avenir même qui se joue. », écrivent les auteurs de l’article Éduquer à l’entrepreneuriat responsable :  Un chantier à la hauteur des défis de notre siècle. Aux côtés du militantisme et de l’engagement politique, différentes formes d’entrepreneuriat, telles l’entrepreneuriat responsable et l’entrepreneuriat conscient, sont des manières possibles pour les jeunes d’orienter leur pouvoir d’action vers la création du monde de demain. 

Il importe de nous réjouir des immenses changements d’ores et déjà en cours au Québec et partout dans le monde. Ils sont de tous ordres. Les idées se bousculent, beaucoup d’entre elles sont encourageantes. Certaines jumellent la recherche scientifique et l’entrepreneuriat telles que la production d’un carburant à partir de CO2, ou la création (et les améliorations constantes) de la voiture intelligente : autonome et connectée

Voici deux approches de l’entrepreneuriat à l’école qui peuvent d’ores et déjà contribuer à créer une culture qui mènera les jeunes à s’engager et à chercher des solutions créatives aux défis de notre monde. 

1. L’entrepreneuriat conscient : agir pour des environnements viables

L’entrepreneuriat conscient consiste en un modèle d’apprentissage conçu de façon à éduquer pour des environnements viables. Autrement dit, d’apprendre à agir pour le développement durable et le bien commun des milieux de vie humains. Aujourd’hui, nous voyons l’importance que s’installe, tout au long du parcours scolaire, un mode d’enseignement qui éduque à la conscience de soi, de sa communauté (son entourage), de la planète sur laquelle nous vivons et qui forme à un entrepreneuriat conscient pour agir de manière solidaire et responsable envers les autres et la nature. L’espoir est qu’un tel esprit, soit l’idée d’une culture entrepreneuriale consciente, puisse s’étendre largement dans les divers systèmes qui structurent nos sociétés – éducation, entreprise, état. Étant porteur d’optimisme, l’entrepreneuriat conscient a pour but particulier, à l’école, de « faire apprendre et de donner le droit de rêver », notamment en voyant le défi qui se pose à soi comme possible à relever. 

Source : Unsplash

Pour l’enseignant, il s’agit d’activer la curiosité des apprenants à l’égard de phénomènes qui deviennent des prétextes à la réalisation d’apprentissages plus globaux et les engageant dans leurs apprentissages scolaires. À diverses occasions, la classe est un espace de créativité – à l’école, dans la communauté ou en pleine nature – où l’apprenant se voit autorisé et invité à agir en innovateur responsable. 

En somme, c’est mettre de l’avant dans sa classe un mode éducatif, puis une organisation cohérente, qui génèrent le Facteur E3 (enthousiasme, émerveillement et engagement), où jeunes et adultes en apprentissage sont appelés à être initiateur, réalisateur et gestionnaire de leur créativité entrepreneuriale. Ils apprennent à s’entreprendre, à entreprendre et à créer de l’innovation de façon consciente, responsable et autonome. Souvent, leurs projets se réalisent en équipe.

Une autre spécificité de l’approche entrepreneuriale consciente consiste en une profonde détermination des éducateurs et des jeunes à vouloir poser leur pierre pour contribuer à rétablir les équilibres déstabilisés autant au niveau de l’environnement éducatif (école, partenaires du milieu, maison), de l’environnement humain (communauté, société, monde) qu’au regard de l’environnement de vie naturelle (la nature, la biosphère). Pourquoi? Parce que tout est lié, interconnecté, interdépendant, comme le démontre avec force la situation sanitaire mondiale autour de la COVID-19.

Pour en savoir davantage sur l’entrepreneuriat conscient, lisez l’article Éduquer à l’entrepreneuriat conscient : agir pour des environnements viables, par Rino Levesque, fondateur et leader d’IDÉE éducation entrepreneuriale. 

2. L’entrepreneuriat coopératif : favoriser le vivre-ensemble

L’entrepreneuriat coopératif vise l’apprentissage et l’acquisition de compétences sociales, intellectuelles et cognitives en s’appuyant sur les valeurs coopératives, notamment la prise en charge, la solidarité, l’égalité, la responsabilité et l’équité. Le développement de l’individu et d’un savoir-être favorisant le vivre-ensemble sont au centre du processus entrepreneurial coopératif. Ainsi, la compétence transversale « coopérer » et le domaine général de formation « vivre-ensemble et citoyenneté » du Programme de formation de l’école québécoise (PFÉQ) sont mis en œuvre. 

Concrètement, pour réaliser un projet d’entrepreneuriat coopératif, les élèves forment un conseil d’administration responsable de prendre les décisions de façon démocratique selon le principe coopératif fondamental 1 membre = 1 vote. De fait, l’entrepreneuriat coopératif offre une opportunité d’éducation à la citoyenneté en créant un lieu d’expérimentation des principes démocratiques. 

Des comités sont également formés afin d’engager tous les élèves. Certains pourront mettre leur créativité à l’œuvre dans le comité marketing, d’autres préfèreront expérimenter la comptabilité, d’autres encore seront responsables de la production ou des ressources humaines. Les jeunes vivront ainsi des expériences significatives leur permettant d’explorer leurs intérêts, leurs aptitudes, leurs valeurs et leurs besoins. 

Durant les différentes étapes du projet coopératif, les méthodes employées favorisent la participation équitable de chacun. À cet effet, le travail en groupe est privilégié. Il se distingue du travail d’équipe traditionnel, puisqu’il offre un cadre plus structuré en attribuant des rôles et des tâches ainsi que des interactions planifiées. De surcroît, il valorise l’égalité de participation et l’interdépendance positive. 

Du primaire à la formation professionnelle : exemples de projets entrepreneuriaux porteurs

Dans la société, de plus en plus d’« entreprises conscientes » voient le jour. On peut penser à : 

  • Au Québec, l’entreprise Loop a été fondée par un groupe de rêveurs qui se sont rassemblés pour une cause qui leur tient à cœur : mettre fin au gaspillage alimentaire. Elle récupère notamment les fruits et légumes rejetés par l’industrie pour les revaloriser, par exemple sous forme de jus.
  • Au Canada, le projet Plastic Oceans vise à réduire l’entrée du plastique dans nos océans de 75 % d’ici 2025. 
  • Dans le monde, pensons aux formes de pétrole vert au Maroc ou encore, en France, à des projets liés à de l’énergie locale, renouvelable et davantage décarbonisée pour remplacer le pétrole brut émetteur de grande quantité de CO2.

Mais qu’en est-il dans les milieux scolaires? Les exemples suivants, vécus au primaire, au secondaire et en formation professionnelle, visent à apporter, à leur échelle, des réponses responsables aux défis de notre siècle. 

1. Le C-FIER : une petite école engagée dans sa communauté 

L’équipe-école du C-FIER

Au printemps 2019, avec seulement 11 élèves, la petite école des Parchemins, située à St-Elzéar dans le Témiscouata, était vouée à la fermeture. Soutenue par l’équipe des services éducatifs de la Commission scolaire du Fleuve-et-des-Lacs, la communauté s’est mobilisée pour sauver l’école de son village. 

À l’automne 2019, suite à des consultations, rénovations, corvées d’aménagement et investissements de la part de la communauté et de la commission scolaire, le C-FIER (Centre de formation interactive et environnementale responsable) de St-Elzéar a été inauguré. Dans cet établissement, tout ce qui rend l’apprentissage stimulant et signifiant, tels projets authentiques, liens avec la communauté, sorties et apprentissages en nature et technologies comme levier pour l’apprentissage, est réuni pour répondre à la curiosité naturelle des enfants et pour réaffirmer l’importance de l’école du village comme pilier de sa communauté. 

De plus en plus, ses enseignants s’approprient les principes d’une pédagogie entrepreneuriale consciente et encouragent les élèves à être non seulement des apprenants, mais aussi des innovateurs. Pour ce faire, l’école est aménagée différemment, permettant le décloisonnement et la flexibilité. De plus, du temps est réservé à chaque cycle pour que l’équipe-école puisse se concerter et planifier les activités ensemble, avec l’aide de la direction et de conseillères pédagogiques. L’équipe reçoit aussi un accompagnement bi-mensuel d’Idée éducation entrepreneuriale

Les jeunes se sont immédiatement forgé une place dans leur nouvelle école. Certains ont vécu un choc face au changement, mais d’autres s’y sont retrouvés comme des poissons dans l’eau. Au printemps 2020, l’école comptait 18 élèves. Des projets rassembleurs autour de la robotique et de l’informatique, l’aménagement d’une salle de mieux-être par les élèves, l’organisation de concerts et l’aménagement d’un sentier dans la forêt sont déjà mis en place à l’école.

L’une des prochaines activités entrepreneuriales conscientes consistera à planifier l’aménagement de la forêt derrière l’école. Cette idée est née, encore une fois, d’un besoin de la communauté et suppose la collaboration avec différents intervenants, tels le groupement forestier, la mairie, le centre de formation professionnelle en foresterie et d’autres partenaires qui demandent à participer.  Ce reportage de Radio-Canada en parle plus en détails. 

L’histoire du CFIER est détaillée dans l’article Le C-FIER, Centre de formation interactive et environnementale responsable, par Annie Pelletier et Julie-Soleil Leclerc Tremblay, conseillères pédagogiques au Centre de service du Fleuve-et-des-lacs (CSFL). 

2. Sensibiliser à la déficience intellectuelle moyenne

La classe de madame Joséphine Machalani, à l’École secondaire Lavigne à Lachute, souhaite sensibiliser la population et favoriser l’inclusion des élèves ayant une déficience intellectuelle moyenne (DIM), dont ils font partie. Elle utilise l’éducation entrepreneuriale comme levier pour y parvenir. 

Par exemple, ces jeunes offrent un service entrepreneurial (ramasser les feuilles chez plusieurs personnes résidant près de l’école), un produit entrepreneurial (dans le cadre d’un magasin scolaire, ils reconditionnent et vendent à moindre coût des articles scolaires usagés) et un événement entrepreneurial (dans le cadre de la Semaine de la déficience intellectuelle, ils ont préparé des activités de sensibilisation s’adressant à tous les élèves de l’école).

Cela permet de briser les barrières de la différence et d’apporter une meilleure connaissance des capacités des jeunes de la classe DIM au sein de leur communauté. À l’automne 2019, ils ont présenté leurs projets à différents intervenants, dont une délégation belge et divers partenaires du milieu (ville de Lachute, MRC d’Argenteuil, Chambre de Commerce). La reconnaissance qu’ils ont reçue suite à ces présentations a certainement pu contribuer à l’augmentation de leur estime personnelle. On peut en savoir plus sur les projets de cette classe en lisant l’article Différents, mais pas indifférents…, de Simon Bonenfant, agent de projets jeunesse au Carrefour Jeunesse-Emploi d’Argenteuil. 

Ils ont été soutenus pour le comité des Partenaires en Entrepreneuriat Jeunesse d’Argenteuil (PEJA), créé en mai 2019 par le Carrefour Jeunesse-Emploi d’Argenteuil. Ce comité rassemble des établissements et organismes du milieu scolaire, municipal et communautaire afin de faciliter l’organisation d’activités entrepreneuriales concertées pour les jeunes de la région. Plus précisément, ils offrent la possibilité aux élèves de présenter leurs projets aux membres de la communauté afin de faciliter le mentorat, le réseautage ainsi que le financement. D’ailleurs, des élèves ont même été en mesure d’expliquer en quoi leurs projets s’inscrivaient dans le cadre de la planification stratégique de la ville de Lachute, ce qui favorise inévitablement l’instauration de partenariats solides pour la réalisation des projets entrepreneuriaux. Bref, ce regroupement de partenaires permet de faciliter l’intégration de plusieurs des 21 composantes structurantes de la philosophie de l’ECEC (école communautaire entrepreneuriale consciente).

Pour en savoir plus sur le PEJA, lisez l’article Le PEJA : Un comité actif dans sa communauté, par Simon Bonenfant, agent de projets jeunesse au Carrefour Jeunesse-Emploi d’Argenteuil

Présentation aux délégués de l’OIECEC
Présentation des élèves à la MRC d”Argenteuil

3. La FP et l’entrepreneuriat à l’École hôtelière de Laval 

L’École hôtelière de Laval (ÉHL) est un centre de formation professionnelle qui a mis l’innovation au coeur de sa culture, et particulièrement dans une perspective entrepreneuriale consciente et en lien avec les technologies de l’information. 

En effet, depuis deux ans, l’ÉHL apprend à devenir une école communautaire entrepreneuriale consciente (ECEC). Cette pédagogie a été introduite dans le cadre de moments de réflexion et d’échanges lors de rencontres entre les membres d’une équipe formée d’enseignants issus des cinq programmes de formation. L’équipe-enseignante est donc appelée à mettre en place une pédagogie axée davantage sur le développement de la personne pour faire en sorte que chaque élève devienne un « entrepreneur de soi ». Pour cela, il s’agit d’élaborer et de proposer aux apprenants des activités pédagogiques à saveur entrepreneuriale consciente, au moyen desquelles se développent diverses compétences, attitudes, forces et qualités entrepreneuriales (profil de sortie du jeune). On peut citer des activités brises-glaces autour de la confiance en soi ou de la communication, des activités de construction d’équipes (team building) misant sur la collaboration, des activités de nature entrepreneuriale pour apprendre à bien observer les besoins dans un milieu spécifique, etc. Celles-ci permettront aux élèves, éventuellement, de mettre eux-mêmes sur pied des projets entrepreneuriaux dont ils seront initiateurs, réalisateurs et gestionnaires et qui auront un impact dans la communauté. 

Un levier important de l’ECEC est la mise sur pied d’une microchambre de commerce, c’est-à-dire une gouvernance (comité) formée d’élèves entreprenants. Le défi à relever pour assurer la pérennité de cette entité vient du fait que les formations dans les différents programmes de l’ÉHL se donnent dans l’intervalle d’une année, avec de nouveaux jeunes et adultes qui arrivent à la fin août et en mars. Le comité se renouvelle ainsi en cours de route. Ses objectifs :

  • Amener les élèves à s’engager davantage dans la vie de l’école; 
  • Organiser des événements dans l’école et dans différents milieux avec nos partenaires;
  • Transmettre des opinions et des avis aux autres élèves et à l’ensemble du personnel, direction incluse; 
  • Soutenir le développement du caractère communautaire et entrepreneurial conscient de l’école.

Plus de détails sur l’approche entrepreneuriale de cet établissement se trouvent dans l’article L’École hôtelière de Laval, par Annie Roberge, conseillère pédagogique et Martin Vallée, directeur adjoint.

Photos prises lors du salon de l’emploi, organisé par la microchambre de commerce le 2 avril 2019.

Des ressources pour l’éducation à l’esprit d’entreprendre à l’école 

L’esprit d’entreprendre repose sur l’aptitude humaine à rêver, à créer, à se donner du pouvoir, à développer ses compétences, à être plus autonome et confiant. Mais comment y parvenir à l’école? Des ressources accessibles pour les milieux scolaires sont disponibles partout au Québec à travers divers organismes, dont voici quelques exemples. 

Le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité

Le service d’Entrepreneuriat jeunesse du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM) propose des guides pédagogiques  disponibles en ligne afin de soutenir les enseignants. Ces guides proposent une démarche en trois étapes : 

  1. un entrainement aux valeurs de la coopération et à l’acquisition d’habiletés pour le travail en équipe coopérative; 
  2. une initiation à l’entrepreneuriat coopératif;
  3. l’expérimentation de l’entreprise coopérative. 

Des conseillères en entrepreneuriat coopératif jeunesse (CECJ) sont disponibles pour offrir un accompagnement des projets. Ils peuvent entre autres former les responsables aux étapes de réalisation d’un projet et à l’utilisation des outils appropriés, offrir des conseils spécialisés et animer des ateliers Jeune COOP. Le programme de bourse ÉduCOOP offre aussi aux groupes réalisant un projet coopératif une allocation de soutien de 100 $ à 1000 $, selon le niveau scolaire. 

Pour en savoir plus, on peut lire l’article Apprendre à entreprendre par la coopération, une collaboration spéciale de l’équipe du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM).

OSEntreprendre

Plus de 7 800 intervenants scolaires d’ici ont adopté l’approche pédagogique qu’est l’Éducation à l’esprit d’entreprendre à l’école. Avec plus de 68 000 participants uniquement au Défi OSEntreprendre en 2018-2019, la pertinence ne se dément pas. Même que les sondages indiquent que plus de 90 % des enseignants observent une plus grande persévérance chez les élèves, affirment faire moins de gestion de classe et avoir plus de plaisir à enseigner. 

D’ailleurs, l’observation des pratiques d’enseignement depuis 20 ans a permis à l’équipe d’OSEntreprendre d’identifier quatre leviers d’intervention qui, jumelés les uns aux autres, augmentent les retombées en faveur du développement des élèves  : 

Levier 1 : Sensibilisation | « L’élève est témoin de l’entrepreneuriat » 

La sensibilisation contribue à la culture entrepreneuriale, qui se concrétise par une plus grande tolérance au risque, l’ouverture à la nouveauté, la sensibilité à l’achat local ou l’encouragement envers les innovateurs. Par exemples, la Semaine des entrepreneurs à l’école, des jeux sur les qualités, une visite d’entreprise, une étude de cas sont des activités de sensibilisation.

Levier 2 : Expérimentation | « L’élève réalise un projet entrepreneurial » 

En plus de donner du sens aux connaissances (à quoi ça sert), l’expérimentation a des impacts sur la construction de l’identité (qui je suis), le sentiment de compétence (en quoi je suis bon), le sentiment d’appartenance (engagement affectif) et, pour les plus vieux, sur l’orientation (ce que j’aime faire). Des activités comme identifier un besoin, trouver une idée pour le résoudre et la réaliser sont proposées aux élèves.

Levier 3 : Rayonnement | « L’implication de l’élève est mise en lumière » 

En plus de contribuer au dynamisme du milieu et d’inspirer d’autres élèves à passer à l’action, la reconnaissance fait prendre conscience de son cheminement et renforce la pertinence des efforts accomplis. On peut penser à un article dans le bulletin de l’école, à la participation au Défi OSEntreprendre, à la remise de certificat.

Levier 4 : Affirmation | « L’élève affirme ses qualités entrepreneuriales » 

Cette photo est issue de la banque d’images libres de droits mise à votre disposition par OSEntreprendre.

L’identification de ses propres qualités entrepreneuriales est un puissant générateur de fierté et de connaissance de soi, qui sert l’élève dans toutes les sphères de sa vie.  Il peut s’agir de témoignages d’élèves, de t-shirt identitaire ou de réflexion sur ses compétences.

Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec a d’ailleurs mis à jour une mesure budgétaire (la 15111) pour soutenir l’éducation à l’esprit d’entreprendre à l’école avec son Volet 1, qui soutient les projets initiés par les élèves, et son Volet 2, destiné aux milieux scolaires qui proposent les 4 leviers d’intervention cités précédemment. OSEntreprendre a rassemblé toute l’information sur son site Web  afin de permettre à un maximum de jeunes d’en bénéficier. 

IDÉE éducation entrepreneuriale

Enfin, Idée éducation entrepreneuriale soutien les milieux qui souhaitent mettre en place une culture entrepreneuriale consciente chez les enfants du primaire, les jeunes du secondaire, de même que pour les jeunes et adultes fréquentant des établissements de formation professionnelle ou d’enseignement post-secondaire. Ils accompagnent les écoles dans l’appropriation de stratégies organisationnelles et pédagogiques favorables au développement de la culture entrepreneuriale consciente, dans le cadre d’un système « école-communauté » unique et porteur d’espoir.

Conclusion

Voir à l’œuvre ces jeunes, qu’ils aient six ans, qu’ils soient adolescents ou jeunes adultes, en train de se donner du pouvoir pour changer les choses, c’est la démonstration de l’idée que, même à l’école, il est tout à fait possible d’apporter sa contribution, de « faire sa part ». En résulte l’espoir suivant : une culture de citoyens épanouis porteurs de nouvelles capacités, et conscients de leur devoir de s’investir pour un avenir et des économies viables. 

L’approche entrepreneuriale de l’éducation, contribue à la motivation scolaire de tous les jeunes, autant ceux qui sortent du cadre que les turbulents et les rêveurs. Au primaire, au secondaire et en formation professionnelle des exemples de projets engageants pour les apprenants sont observés un peu partout au Québec. Des initiatives qui se poursuivent également du côté universitaire. Citons l’Université Laval qui, il y a quelques années, a ajouté à sa Planification stratégique l’entrepreneuriat responsable, alliant ainsi les 3 dimensions du développement durable (économique, environnementale et sociale). Matthias Pepin, Maripier Tremblay et Luc K. Audebrand présentent dans l’article Éduquer à l’entrepreneuriat responsable : Un chantier à la hauteur des défis de notre siècle quelques leçons pouvant être tirées de cette expérience dans le cheminement des apprenants.

L’école gagne à faire sa part, tout comme les citoyens, les entreprises, les organisations de tous ordres et les états. Les efforts combinés joueront un rôle structurant et favorable aux équilibres environnementaux. Il faut s’y engager. Beaucoup d’écoles communautaires entrepreneuriales conscientes (ECEC) en montrent l’exemple, et elles ne sont pas les seules.  Au Québec et dans le monde se multiplient des écoles conscientisées à l’idée d’agir pour l’environnement – éducatif, humain, naturel (biosphère) -, le bien commun et le développement durable des communautés. Quelle sera votre contribution à ce vaste projet?

Un numéro du magazine École branchée pour se mettre en action!
Vol. 26, no 3 – Printemps 2024 – Cultiver l’esprit d’entreprendre à l’école