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Un « choc des savoirs » pour l’éducation française

En décembre 2023, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse de la France, Gabriel Attal, a rendu public un plan d’action nommé Choc des savoirs : Élever le niveau de notre école. La publication de ce plan fait suite à une importante consultation à laquelle près d’une centaine d’acteurs éducatifs, scientifiques et syndicaux ont participé, de même qu’à une consultation en ligne à laquelle plus de 230 000 professeurs ont répondu.

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Le document Choc des savoirs : Élever le niveau de notre école s’articule autour de trois grands axes, dont certaines mesures seront effectives dès la rentrée de septembre 2024 (ce sont celles qui sont présentées ci-bas). D’autres mesures sont prévues pour 2025 et 2026; elles sont présentées dans le document en ligne. 

  1. Mieux soutenir les professeurs pour mener la bataille des savoirs
  • Les programmes s’articuleront désormais autour d’objectifs annuels, avec les attendus qui doivent être maîtrisés par les élèves et leurs repères de progression en cours d’année.
  • Les programmes de mathématiques aborderont plus tôt les fractions et les nombres décimaux en favorisant une approche concrète et imagée (« méthode de Singapour »).
  • Une procédure de labellisation sera mise en place pour certifier des manuels scolaires, obligatoires en mathématiques et en français dans le 1ᵉʳ degré (éducation maternelle et primaire).
  • Le ministère contribuera à financer l’achat des manuels en mathématiques et lecture au CP et au CE1 (les deux premières années du primaire) afin que tous les élèves et leur professeur en soient dotés.
  1. Adapter l’organisation des enseignements aux besoins de chaque élève
  • Pour tenir compte de la forte hétérogénéité dans la composition des groupes-classe, les élèves seront répartis en sous-groupes pour les cours de mathématiques et de français tout au long du collège (qui correspond pour le Québec à l’âge des élèves de 6e primaire et des trois premières années du secondaire), avec des effectifs réduits à une quinzaine d’élèves pour les groupes les plus fragiles.
  • Le « 8 h – 18 h » sera généralisée à tous les collèges en réseaux d’éducation prioritaire, ce qui signifie qu’ils seront ouverts tous les jours durant cette période avec de l’aide aux devoirs, de l’enseignement artistique et culturel et de l’éducation physique et sportive. Les réseaux d’éducation prioritaire (REP), en France, visent à soutenir les établissements scolaires situés dans des zones défavorisées en leur apportant des moyens supplémentaires et en mettant en place des mesures spécifiques pour améliorer la réussite scolaire des élèves.
  • Les élèves inscrits au lycée (2e cycle du secondaire, donc 15 ans et plus) dans la voie professionnelle bénéficieront de plus d’heures d’enseignements de mathématiques, de français et d’histoire-géographie, avec des groupes à effectifs réduits.
  • Tous les élèves de seconde (environ 4e année du secondaire) auront accès à un nouvel outil d’intelligence artificielle pour personnaliser les exercices qu’ils réaliseront à la maison en mathématiques et en français (voir autre texte sur le sujet).
  • Les élèves en très grande difficulté en 6e et en 5e (environ 6e année du primaire et 1re année du secondaire) pourront avoir accès à plus d’heures d’enseignement dans certaines disciplines (2-3 heures par semaine), selon un plan d’objectif individualisé (expérimentation à la rentrée 2024).
  1. Rehausser le niveau d’exigence et d’ambition pour tous les élèves
  • Rendre le dernier mot aux professeurs (et non aux parents) pour la prescription de dispositifs de remédiation et le redoublement des élèves (effectif dès le début de l’année 2024).
  • À l’école élémentaire, des dispositifs de remédiation (stages de réussite, accompagnement personnalisé, tutorat) seront mis de l’avant afin d’éviter les redoublements, avec des tests diagnostiques en début et mi-année.
  • Les « correctifs académiques des notes » seront supprimés. Ce sont désormais uniquement les notes attribuées à chaque élève qui détermineront de l’obtention du brevet (diplôme marquant la fin du collège) et du baccalauréat (diplôme marquant la fin des études secondaires) par les élèves.
  • Les enseignants auront accès aux résultats de leurs élèves aux évaluations nationales, mais aussi aux autres résultats obtenus dans leur établissement scolaire afin de leur permettre de les situer.

La conférence de presse de lancement du plan Choc des savoirs : Élever le niveau de notre école est disponible en rediffusion.

À propos de l'auteur

Martine Rioux
Martine Rioux
Martine Rioux est rédactrice et gestionnaire de projets d’éditions numériques. Au fil de ses expériences, elle a développé une solide expertise en lien avec la transformation numérique dans divers secteurs d’activités (éducation, culture, administration publique, etc.). Elle maîtrise les subtilités de l’univers numérique, ses enjeux, ses possibilités et sait les vulgariser en deux clics de souris. Elle est notamment rédactrice en chef des médias de l’École branchée. Son rêve : que chacun ait accès à la technologie et puisse l'utiliser comme outil d’apprentissage et d’ouverture sur le monde.

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