Les 21, 22 et 23 mars derniers se tenait le congrès international des troubles d’apprentissages. Présenté par l’Institut des Troubles d’Apprentissage, anciennement l’AQETA, ce sont plus de 1400 congressistes qui ont vécu conférences, ateliers et dîners causerie dans un but commun: s’outiller davantage pour adoucir le quotidien des gens vivant avec les défis liés aux troubles d’apprentissage.
Un des thèmes du congrès était celui de la douance. Après avoir pris conscience de ce en quoi consiste le haut potentiel dans un premier article à ce sujet, abordons les impacts sur les élèves et les moyens de favoriser leur plein développement.
Quels sont les impacts de la douance sur le cheminement scolaire des jeunes?
Représentant officiellement environ 2 % de la population, on considère qu’il y aurait une proportion encore plus grande d’enfants présentant une douance, car actuellement, c’est souvent lorsque les personnes font face à des difficultés à un certain moment de leur vie que le diagnostic est établi. Il arrive également que des parents qui consultent pour leur enfant doué découvrent qu’ils présentent eux aussi une douance.
Un jeune doué peut vivre certaines difficultés en classe, notamment ’isolement, la solitude, le diagnostic erroné, l’ennui en classe, le rejet de la routine, l’évitement de l’effort, l’absence de méthodes d’apprentissage, la perte de motivation scolaire, voire même le décrochage scolaire. Psychologiquement, ces enfants peuvent éprouver de l’anxiété, dont l’anxiété de performance, un sentiment de grande différence par rapport aux autres ainsi que des problèmes de santé mentale, qui pourraient conduire jusqu’au suicide.
« Il ne suffit pas de disposer d’un haut niveau de langage, d’une mémoire exceptionnelle et d’un pouvoir d’abstraction élevé pour obtenir de bons résultats scolaires. Il est encore nécessaire que l’enfant ait la chance de bénéficier de filtres qui favorisent l’éclosion des compétences » – Brigitte Vuille & Marc Sieber, Revue suisse de pédagogie spécialisée (2013)
Des pistes de solutions pour accompagner ces jeunes
Tout d’abord, il importe de mentionner que le développement du potentiel des enfants présentant des traits de douance est influencé d’une part par le leg génétique de leurs parents, et d’autre part par l’environnement dans lequel ils évoluent. Par exemple, si un enfant a un grand potentiel artistique, mais que celui-ci n’est jamais sollicité, il ne pourra jamais l’exprimer à son plein potentiel. Il en est de même avec chacun des 6 domaines associés à la douance. Cela démontre très bien la pertinence de proposer des occasions d’apprentissage variées, authentiques et ouvertes aux élèves.
Au Québec, il existe peu de ressources reconnues pour les enfants ayant une douance. Il est tout de même possible de mettre en place certaines choses pour favoriser l’épanouissement de des derniers :
- Favoriser des projets autodidactes, libres;
- Permettre plus d’autonomie;
- Favoriser le multitâche;
- Éviter les répétitions;
- Fournir du matériel de niveau plus élevé dans son champ de haut potentiel;
- Donner le rôle “d’assistants” une fois le travail terminé pour venir en aide aux camarades;
- Offrir la possibilité d’approfondir certains sujets;
- Permettre d’utiliser un outil numérique pour créer ou approfondir ses connaissances;
- Permettre la participation à des projets scolaires durant les heures de classe (conseil étudiant, radio étudiante, club d’échec, tutorat, aide à la bibliothèque, …)
- Etc.
Parlant d’outils numériques
J’ai demandé à la communauté de « profs branchés » sur Twitter de partager leurs trucs en ce qui a trait à leurs élèves qui se démarquent du reste du groupe. Les réponses proposées sont très intéressantes et donnent de bonnes idées à mettre en place.
#eduprof Que fais-tu avec tes élèves super rapides qui comprennent tout de suite et/ou terminent bien avant leurs camarades? #lestrucseduprof #onjase
SVP commente sous ce tweet original que je puisse consigner vos trucs!— Julie R-Bordeleau (@ApprendreEdu) 4 octobre 2018
Pistes de réflexion
Et si on considérait chaque élève comme étant doué à sa façon? Et si nous utilisions la conception universelle de l’apprentissage afin de répondre aux besoins et aux potentiels de chacun? Nous aurions peut-être une part de réponse pour favoriser la mentalité de croissance et le désir d’apprendre tout au long de la vie, et ce pour tous les élèves, qu’ils soient neurotypiques, doués ou ayant des troubles d’apprentissage.
Pour aller plus loin
- Au pays des MultiHP: HP/DYSHP/TDAHP, Conférence de Céline Leroux-Chemla présenté au congrès international de l’Institut des troubles d’apprentissage, 2018
- Doués et oubliés : Maman, quand est-ce que j’apprends? Télé-Québec, 2016
- Formation sur la conception universelle de l’apprentissage au Cadre21
- Le site Web de Haut potentiel Québec (La section Documents propose de belles ressources pour les parents)
- Ils sont trop intelligents pour l’école régulière, Journal de Montréal, 2018
- La douance chez l’enfant, un diagnostic pas toujours réjouissant Radio Canada, 2018
- Qui sont les enfants à haut potentiel intellectuel (HPI)? Brigitte Vuille & Marc Sieber, Revue suisse de pédagogie spécialisée, 2013