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Deux conseillères pédagogiques, une au secondaire et l'autre au primaire, partent ensemble à la découverte de l'univers de l'autre. Retour coloré sur les congrès du GRMS et de l'AQEP!
Temps de lecture estimé : 8 minutes
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Table des matières

Nos sympathiques envoyées spéciales ont découvert ensemble le monde de l’une, conseillère pédagogique au secondaire, et de l’autre, conseillère pédagogique primaire, en participant aux congrès du GRMS (Groupe des responsables en mathématiques au secondaire) et de l’AQEP (Association québécoise des enseignants du primaire) à l’automne 2019. Voici le récit amusant de leurs découvertes, qui n’ont vraisemblablement pas manqué de les inspirer pour la suite! Bonne lecture! 

par Mélanie Boucher et Catherine Verret
Conseillère pédagogiques en mathématiques
Commission scolaire de la Capitale

L’arrimage primaire-secondaire est sur toutes les lèvres, du moins sur les nôtres en tant que conseillères pédagogiques en mathématiques dans la même commission scolaire. Nous sommes un duo improbable, chacune étant fière représentante de son ordre. Mélanie, c’est la grande brune du secondaire. Catherine, c’est la petite blonde qui s’occupe du primaire. 

Cet automne, nous avons, sillonné les routes du Québec ensemble pour la saison des congrès. Alors, prenez-vous un café, ouvrez Google Maps et suivez-nous! 

Premier arrêt : Victoriaville – Congrès du GRMS (Groupe des responsables en mathématique au secondaire)

En octobre, la grande brune du secondaire m’a invitée moi, petite blonde du primaire, à aller faire un tour dans son monde, celui des GROS chiffres. Imaginez l’angoisse que j’ai ressentie à l’idée de me retrouver avec des spécialistes de la mathématique qui font des cosinus dans des rectangles et qui calculent des racines cubiques dans des cercles. 

Arrivée là, l’angoisse a fait place au sentiment ressenti lorsqu’on entre dans un bar de région éloignée, où tu ne connais pas un chat. Tout le monde semble se connaître, alors tu te rassures en te disant que tu connais au moins le doorman. Clairement, dans ce congrès, on est en famille : 

  • T’as pas ta cocarde? Pas de problème!
  • T’es en retard? Y’a rien là!
  • T’as oublié la tenue de soirée demandée? C’est pas grave, tu ne seras pas la seule!
  • Tu veux changer ton choix d’atelier? Vas-y! 
  • T’arrives pas à te connecter au réseau? Oups, ça, on ne s’en sort pas! 

En tant que prof-du-primaire-qui-aime-les-autocollants (comme dirait ma chère collègue!), j’ai étonnamment trouvé mon compte dans la plupart des ateliers que j’avais choisis. En fait, j’ai réalisé qu’on gagnerait vraiment à se parler davantage, le primaire et le secondaire. En effet, plusieurs ateliers de qualité présentaient des activités de manipulation ou des sites de jeux mathématiques utilisés au primaire et tout aussi pertinents pour le secondaire et la FGA. 

À vrai dire, j’ai eu le feeling d’être dans mon bar de région éloignée et d’y apercevoir le kick de ma meilleure amie pendant qu’elle était occupée ailleurs. Comme un rendez-vous manqué, un partage qui serait riche. Comme si on mettait une frontière là où il ne devrait pas y en avoir. 

Je ne dis pas que tous les profs du primaire devraient participer au congrès du secondaire, mais que ce serait certainement intéressant d’y voir d’autres conseillers pédagogiques venir puiser et partager des idées. Après tout, il s’agissait juste de faire des maths. En plus, c’était très amusant de voir les mines ébahies devant des activités de blocs mosaïques et de réglettes que nous faisons depuis des dizaines d’années au primaire! 

Ceci m’a amenée à un autre constat : sommes-nous ouverts au partage avec nos collègues du secondaire? On va se le dire : nous sommes nombreux du secteur primaire sur le groupe Facebook Les maths autrement et pourtant, nous ne publions jamais. Pourtant, on pouvait compter autour d’une centaine de personnes du secondaire intéressées par ces activités. Et 100, au primaire, c’est une plaquette… c’est un jour célèbre… c’est une fête… Bref, C’EST UN TRÈS GROS NOMBRE! 

Cette incursion dans le monde du secondaire m’a donné envie d’y retourner, au sens propre comme au sens figuré. Je vous dis donc : à l’an prochain!

. . .

Deuxième arrêt : Saint-Hyacinthe – Congrès de l’AQEP (Association québécoise des enseignantes et enseignants du primaire) 

Quelques semaines plus tard, un peu plus loin sur l’autoroute 20 selon la brune, ou la « deux bâtonnets », selon la blonde…

Fin novembre, moi, la grande brune, je suis partie en mission au primaire, telle Jeanne d’Arc avec un drapeau à la main et une bouteille de vin sous le bras. Ma collègue a comparé le GRMS à un bar de campagne… pour ma part, ce n’est pas le feeling que j’ai eu. 

Tout d’abord, j’ai été un peu sous le choc de constater que j’étais la seule à avoir mon ordinateur portable dans les ateliers. Quand t’arrives avec ton portable plein d’autocollants Desmos, Scratch et YouCubed, t’as un peu l’impression d’être déguisée en pin-up dans un party de comptables. 

Par contre, pas de panique! L’organisation, visiblement habituée à dépanner en matériel, s’est assurée que je ne manquerais de rien grâce au contenu du sac promotionnel : un cahier de feuilles lignées imprimé en couleur, une règle, des crayons, des rabais, des revues et… un livre jeunesse pour les participants membres de l’Association.

On rit bien, mais j’ai rapidement compris pourquoi ma collègue comparait mon congrès à un bar de campagne. L’AQEP, c’est GROS. C’est une association qui représente des milliers de titulaires, donc elle ne peut évidemment pas gérer son monde de la même façon :

  • Tu veux changer d’atelier? Hummm… c’est que tous les autres sont complets.
  • Tu veux faire la file avec tes amis pour entrer au coquetel? Hummm… la file des non-membres est là-bas, pour se donner une chance côté logistique! 
  • Tu veux soudoyer quelqu’un pour prendre un verre de trop passé 18h? Hummm… pas possible, tout a été minutieusement compté (mine de rien, ça coûte drôlement cher, du vin de congrès!).
  • Tu cherches le party officiel du congrès? Ouf, c’est vraiment la première fois que tu viens, hein? Mais il doit y en avoir quelques-uns non-officiels pas trop loin…

Moi aussi, j’ai assisté à des ateliers mathématiques. Et, comme ma blonde collègue le faisait remarquer, ils pourraient tous très bien être présentés en secondaire 1. On va se le dire, les élèves ne changent pas tant que ça pendant l’été, entre la sixième année et le secondaire : un peu de boutons, une petite moustache molle peut-être… mais côté math, c’est assez semblable. 

Par exemple, au secondaire, on pense vraiment qu’on doit travailler les bases de la fraction et des nombres décimaux. Mais elles sont tellement vues au primaire, je ne m’étais jamais arrêtée à le réaliser. Dans un certain atelier auquel j’ai assisté, les profs du primaire étaient 100 fois meilleures (parce que ce sont presque toutes des femmes!) que moi en manipulation. La supposée spécialiste-du-secondaire s’est faite clancher pas à peu près. 

En plus, j’ai même appris un nouveau mot : la su-bi-ti-sa-tion. La blonde me l’a répété mille fois pour que je le retienne. En fait non, c’est plutôt parce qu’elle a participé aux ateliers sur la neuroscience au service de l’apprentissage. Donc, elle a appliqué ce qu’elle venait d’apprendre en me le répétant avec des intervalles expansés pour favoriser ma rétention (imaginez, je passe mes journées avec elle!). 

Au final, c’était une expérience vraiment formatrice et l’AQEP reverra certainement la brune dans un prochain congrès pour de nouvelles aventures à la découverte du primaire!

Troisième arrêt : Quelque part entre Victo et Saint-Hyacinthe

Après ces expériences (et bien d’autres) d’arrimage, force est de constater que chaque congrès a sa couleur, et chaque ordre, sa personnalité. On dirait deux êtres qui essaient de se « dater » depuis 10 ans, mais aucun ne fait les premiers pas. On aurait vraiment besoin  d’un petit coin tranquille pour se parler et partager plus souvent.

Parfois, notre duo improbable de CP se dit qu’il faudrait ouvrir un bar, à quelque part entre Victo et Saint-Hyacinthe. Tu pourrais y venir tout seul et jouer au pool en sirotant un apérol spritz vêtu de ton plus beau kit, et tu passerais une saprée belle soirée. Le pire là dedans, c’est que notre patron serait même pas étonné! 

La blonde et la brune lèvent leur verre de vino à votre santé et vous souhaitent une année 2020 remplie de belles rencontres fortuites qui vous permettront de devenir l’enseignant que vous rêvez d’être. Qui sait? Nous nous croiserons peut-être à l’automne prochain, autour d’un sac de réglettes pis d’un bon café!

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