Le temps d’écran en croissance chez les jeunes, mais l’apprentissage numérique stagne

Le volet La famille branchée de l’enquête NETendance est réalisé depuis plusieurs années au Québec. Il vise principalement à témoigner de l’usage du numérique chez les jeunes du primaire et du secondaire (6 à 17 ans). Trois collectes de données ont été réalisées durant les mois de mars, juin et juillet 2023 auprès de parents internautes et non-internautes.

D’abord, il faut rappeler que les appareils électroniques font définitivement partie du quotidien des jeunes québécois : 

• 94 % des jeunes de 6 à 17 ans utilisent, à la maison ou ailleurs, l’un ou l’autre des appareils électroniques mesurés (téléphone intelligent, ordinateur, tablette électronique, console de jeu vidéo, lecteur de musique portatif ou assistant vocal à domicile).
• 88 % font usage de plus d’un appareil électronique, à la maison ou ailleurs (90 %, en 2022).

D’ailleurs, selon les parents interrogés, 51 % des jeunes de 6 à 17 ans manifestent un fort intérêt (notes de 9 ou 10 sur 10) pour les technologies numériques.

Usage et temps d’écran

• Chaque semaine, 45 % des jeunes de 6 à 17 ans passent, en moyenne, plus de 10 heures à naviguer sur Internet (contre 42 % en 2022).
• Les activités les plus populaires chez les jeunes de 6 à 17 ans sont les suivantes :
  • Écouter des vidéos sur Internet (p. ex. sur YouTube et TikTok) (70 %) 
  • Jouer en ligne, seuls ou avec des amis (58 %)
  • Écouter des séries ou des films sur Internet, comme sur Netflix (45 %)
  • Visiter des sites Web de divertissement (44 %)
  • Envoyer des messages par texto (43 %)
• Les réseaux sociaux occupent une place importante dans le temps que les jeunes passent devant leurs écrans. D’ailleurs, 17 % des 6 à 17 y passeraient quotidiennement 5 heures ou plus.
• Les plateformes les plus souvent utilisées par les jeunes de 6 à 17 ans qui disposent d’une page de profil personnel sur un réseau social, selon leurs parents, sont les suivantes : YouTube (78 %), TikTok (68 %), Instagram (58 %), Facebook/Messenger Kids (54 %) et Snapchat (43 %).

Types d’activités pratiquées par les jeunes de 6 à 12 comparativement à ceux de 13 à 17 ans

Types d’activités pratiques sur Internet par les jeunes âgés de 6 à 17 ans (comparaison entre 2023 et 2022)

Le numérique dans les apprentissages scolaires 

Lorsqu’on observe le tableau ci-haut, on constate que les activités davantage identifiées à un contexte éducatif ou d’apprentissage sont en baisse par rapport à 2022 : 

• Utiliser Internet dans un cadre scolaire (37 % vs 39 %)
• Visiter des sites Web de nature éducative (29 % vs 30 %)
• Suivre son programme d’enseignement scolaire (à temps plein ou partiel) (16 % vs 20 %)

D’ailleurs, le numérique dans les apprentissages scolaires des jeunes de 6 à 17 ans demeure un sujet controversé chez les parents. En effet, 49 % des parents croient que le numérique ne devrait pas occuper une plus grande place dans les apprentissages des jeunes à l’école. Ils sont 42 % à penser le contraire. En 2022, 48 % des parents penser que le numérique devrait être plus présent en éducation, il s’agit donc d’une baisse de 6 %.

Encadrement parental des jeunes sur la navigation sur Internet

La majorité des parents de jeunes de 6 à 17 ans (83 %) mentionnent avoir des règles concernant l’usage des technologies à la maison (94 % des parents de jeunes âgés de 6 à 12 ans et 70 % des parents de jeunes âgés de 13 à 17 ans). Cette proportion est demeurée relativement inchangée depuis 2020. L’encadrement parental se fait en deux temps : 

• Des règles à propos des sites Web visités
• Des règles à propos du temps passé sur Internet

Finalement, près des deux tiers (63 %) des parents considèrent comme étant très ou assez probables les risques que leurs jeunes âgés de 6 à 17 ans soient victimes d’intimidation en ligne, que ce soit par des pairs ou par des personnes inconnues. Ce résultat est stable par rapport à 2022. 

Le rapport complet est disponible sur le site Web de l’ATN.

En complément : Entrevue réalisée par Bruno Guglielminetti du balado #MonCarnet avec Claire Bourget, responsable de l’enquête à l’ATN.