Afin d’aider les élèves à développer leurs compétences en compréhension de lecture, de même que leur capacité à adopter un mode de réflexion éthique, la lecture interactive représente un outil de choix pour les enseignants. Cette pratique peut également être utilisée pour amener les élèves à poser un regard sur leurs comportements en lien avec les appareils électroniques.
« La lecture interactive est un dispositif pédagogique qui permet de travailler les quatre dimensions de la lecture (comprendre, interpréter, réagir et apprécier). À la différence de la lecture à voix haute pour le plaisir, les œuvres choisies posent une difficulté sur le plan de la compréhension ou de l’interprétation, entre autres par une structure de texte particulière ou par le traitement d’une thématique sensible. À distance, tout comme en présentiel, la lecture est faite par l’enseignante et est ponctuée d’arrêts où elle pose des questions aux élèves. »
C’est la définition qui est donnée de la lecture interactive sur le site J’enseigne à distance de l’Université TELUQ.
Julie Noël, personne-ressource au Service national du RÉCIT, domaine des langues, explique que la lecture interactive permet à l’enseignant ou à l’enseignante de modéliser une lecture experte, de soutenir des stratégies de compréhension (prédiction, inférence et résumé), de développer le vocabulaire des élèves, en plus de les accompagner dans une réflexion éthique.
De même, la lecture interactive permet à l’élève d’être actif dans la construction du sens d’une œuvre, de vivre une expérience signifiante et authentique de lecture, de préparer sa lecture et d’approfondir sa compréhension, tout en développant ses habiletés de réflexion éthique.
Album jeunesse et numérique
Au cours des derniers mois, Julie Noël a utilisé cette pratique au service du développement de la citoyenneté à l’ère du numérique chez les jeunes, une approche développée en compagnie de Marjorie Paradis, personne-ressource au Service national du RÉCIT, domaine du développement de la personne. Elles ont d’ailleurs présenté leur projet lors du récent colloque de l’École en réseau.
D’abord, elles ont fait remarquer que de nombreux sujets en lien avec l’univers numérique sont susceptibles de déclencher des discussions éthiques : image corporelle, temps d’écran, intelligence artificielle, hameçonnage, cyberdépendance, sédentarité, etc. De même, le programme d’Éthique et culture religieuse et le nouveau programme de Culture et citoyenneté québécoise contiennent des éléments qui peuvent servir à ce type d’activité.
Dans le cadre de leur projet, Julie et Marjorie ont utilisé le livre On n’a pas allumé la télé. Une série de questions avait été préparée pour animer la discussion. Une enseignante a d’ailleurs témoigné de la façon dont l’activité a été vécue avec ses élèves du premier cycle du primaire. Elle admet qu’elle n’était pas certaine de la pertinence d’aborder le temps d’écran avec des élèves si jeunes, mais elle a rapidement été confondue. Elle affirme avoir été surprise par la réactivité de ses élèves et les réflexions qui ont suivi.
L’ensemble des ressources pertinentes pour vivre l’activité en classe est désormais disponibles sur le site du RÉCIT, Domaine des langues.
D’autres livres jeunesse peuvent être utilisées dans le même contexte. Des guides de pilotage ont été développés pour certains.
Premier cycle (1re et 2e année du primaire) :
- Débranché : Guide de pilotage
Deuxième cycle (3e et 4e année du primaire) :
- Les trolls, ça pue! : Guide de pilotage
- Clic, clic, danger! : Guide de pilotage
Troisième cycle (5e et 6e année du primaire) :
- Un grand jour de rien : Guide de pilotage
- Pow Pow, t’es mort! : Guide de pilotage
Plusieurs autres ressources sont disponibles à la fin de la présentation de Julie et Marjorie.
(Re)voyez l’enregistrement de la présentation.
Les enregistrements et documents des panels, ateliers et conférence de clôture sont disponibles en ligne. Consultez-les ici.