Par Fatimazzahra Benchekri
Dans le cadre de son plus récent webinaire de la série Clin d’oeil sur la recherche, l’École en réseau a permis la présentation du projet Petapan, qui intègre des savoirs autochtones dans l’enseignement des sciences, de la technologie et de l’univers social aux premier et deuxième cycles du primaire.
Pour (re)lire la mise en contexte de la série Clin d’œil sur la recherche…
Le modèle Petapan a pour but de soutenir la réussite éducative des élèves autochtones en milieu urbain. Il est né d’une initiative de parents autochtones de Saguenay désirant avoir des services scolaires qui répondent mieux aux besoins et aux préoccupations des élèves et des familles des Premières Nations en milieu urbain. Il a ensuite été développé par Shannon Blacksmith-Charlish et Christine Couture et réalisé dans la classe de Marjolaine Maltais, de l’école des Quatre-Vents du Centre de services scolaire des Rives-du-Saguenay.
En langues innue et atikamekw, Petapan signifie « aube ». Ce nom a été choisi par les parents impliqués dans le projet pour symboliser l’espoir. Le nom témoigne de la volonté de mettre en place des services scolaires culturellement sécurisants pour les enfants autochtones et pour leur famille.
Au cœur du modèle, le respect des particularités culturelles en faisant preuve d’ouverture, d’intérêt et de compréhension de l’histoire des Premiers Peuples. Tout cela dans l’objectif de faire comprendre aux élèves l’impact du passé sur leurs vies et les éveiller au devoir de mémoire qu’ils auront à mener tous ensemble.
Des projets collaboratifs
Pour valider la réussite du modèle Petapan, plusieurs projets collaboratifs interculturels ont été organisés. Ils tournaient autour de 4 axes : Enrichissement mutuel, Sécurisation culturelle, Projet collectif, Langues et cultures. Les projets intégraient des pratiques pédagogiques novatrices telles que la différenciation pédagogique, la compréhension des particularités, l’exploitation de la littérature jeunesse des Premières Nations, tout en incorporant le vocabulaire innu/atikamekw.
Parmi eux, mentionnons un spectacle de fin d’année interculturel, un « musée école » des années 1400 à 2000, une fresque et mosaïque collectives. Des repas de partage au Centre d’amitié autochtone du Saguenay ont aussi été organisés. Des lectures de contes et légendes ainsi que des rencontres avec des aînés ont été planifiées. Les élèves se sont finalement lancés dans la fabrication de pain banique et ont découvert des objets culturels inestimables.
Travailler tous ensemble
Par-dessus tout, le modèle Petapan met en évidence l’importance de travailler ensemble pour soutenir la réussite éducative des élèves autochtones. D’ailleurs, plusieurs partenaires ont contribué au développement du projet Petapan découlant du modèle du même nom : le CSS des Rives-du-Saguenay-École Des Quatre-Vents, le Centre d’amitié autochtone du Saguenay, le Conseil en Éducation des Premières Nations, le Conseil de la Nation Atikamekw, l’Institut Tshakapesh, le ministère de l’Éducation (MEQ), l’Université du Québec à Chicoutimi et le Centre des Premières Nations Nikanite.
Les présentatrices ont souligné l’apport d’enseignants, d’orthopédagogues, de travailleuses sociales, d’éducateurs spécialisés en service de garde, de personnel de soutien qui ont contribué tout au long du projet. L’enseignante qui a concrétisé le modèle dans sa classe, Marjolaine Maltais, a insisté sur l’importance de mobiliser les parents des élèves. Elle a indiqué qu’en tant qu’enseignant, il ne fallait pas avoir peur de poser des questions afin de mieux connaître ses élèves et s’imprégner de leur culture, de leur histoire, mais aussi de leur langue.
Pour des informations supplémentaires sur le projet, consultez ce lien.