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3 principes gagnants en enseignement à distance auprès de jeunes adultes en situation de vulnérabilité pendant le confinement

Conclusion d'un entretien avec Marie-Christine Poulin, coordinatrice des services éducatifs, et Candice Wu, psychopédagogue, à l’organisme Déclic, qui nous parlent aujourd'hui des leviers qui ont facilité la transition vers l'enseignement à distance avec une clientèle de jeunes adultes vulnérables. Leurs mots-clés : simplicité, confort et interactivité.

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Conclusion de l’entretien avec Marie-Christine Poulin, coordinatrice des services éducatifs, et Candice Wu, psychopédagogue, à l’organisme Déclic, qui nous décrivaient dans un premier article les obstacles rencontrés avec les jeunes lors du confinement. Elles nous parlent maintenant des solutions mises en place pour procéder à l’enseignement à distance de façon efficace.

Documenté par Marjorie Vidal, chercheure postdoctorale à l’UQAM.

Les leviers pour faciliter la transition : la dynamique d’équipe et la diversité des stratégies

Les deux interviewées confirment le rôle-clé qu’ont joué les rencontres-équipe sur Zoom lors de la transition vers l’enseignement à distance. Ces rencontres quotidiennes, en partie informelles, se sont révélées nécessaires non seulement pour entretenir la dynamique et la cohésion d’équipe, mais aussi pour partager de l’information essentielle sur les élèves.

Candice Wu (CW) : « On commençait la journée en rencontre, on prenait le café en mangeant et on parlait des kids; la possibilité de partager ce que les jeunes vivaient nous aidait. Chose qu’on ne faisait pas nécessairement au quotidien au bureau. Ce n’était pas une formule officielle ou formelle, mais on se donnait quand même de l’information pertinente. »

L’autre levier abordé par les interviewées est la grande diversité d’activités qui ont été déployées à Déclic pour maintenir et entretenir « d’une autre manière » les liens avec les élèves. Cette diversité s’est d’abord manifestée avec les contacts informels avec les élèves.

Marie-Christine Poulin (MCP) : « Les nombreuses activités mises en place sur les réseaux sociaux (jeux en ligne, questionnaires, Facebook Live…) ont permis aux intervenant(e)s de s’adresser directement aux élèves et s’enquérir par exemple de ce qu’ils se préparaient à manger, des films qu’ils avaient regardés ou encore de ce qu’ils avaient fait la fin de semaine précédente, etc. Bref, tout ce qui permettait de garder le lien en dehors du cadre formel d’enseignement-apprentissage a été gagnant. »

CW : « J’étais déjà habituée à travailler sur des plateformes d’apprentissage à distance, j’ai tout de même développé de nouveaux outils pour “ramener le jeune”, de nouvelles approches qui font que l’élève n’a pas besoin d’être seul à distance, aussi bien sur le plan synchrone qu’asynchrone. L’une de mes stratégies est d’utiliser plusieurs caméras avec des angles de vue adaptées à l’enseignement donné. En mathématiques (démarche et résolution de problèmes), j’utilisais la caméra de table qui filme ce qu’on écrit. Les élèves pouvaient m’envoyer des photos ou des PDF de leurs travaux, et je les corrigeais avec eux à la main (avec le stylet) sur ma tablette ou en simultané sur Google Doc. En mode asynchrone, j’ai appris à faire des leçons en screencast, c’est-à-dire en créant des environnements de travail virtuels dans lesquels les élèves pouvaient évoluer et où je me représentais avec un avatar.

Simplicité, confort et interactivité

CW : « Après un mois et demi, j’avais dégagé trois grands principes à respecter en enseignement à distance : la simplicité, le confort et l’interactivité. 

« La simplicité consiste à faciliter la situation d’enseignement, aussi bien l’espace de travail, qui doit être le plus fonctionnel possible, que le temps d’apprentissage et de correction, optimisé tant pour les élèves que pour l’enseignant(e). Dans cette perspective, les travaux doivent être pensés pour ne pas être trop longs à réaliser (une ou deux heures maximum), ou à corriger (10 minutes).

« Ensuite, le confort, qui touche l’ensemble des installations et des équipements qui vont soulager la charge de travail, depuis le micro-casque, la tablette avec stylet, en passant par la caméra de table, etc.

« L’interactivité est selon moi le plus gros défi. Il s’agit de mettre en place ces petits trucs qui font que l’élève n’a pas l’impression d’être tout seul, c’est-à-dire de rendre le cours le plus dynamique et le plus opérant possible, en sollicitant la participation de l’élève. 

L’effet COVID-19

Somme toute, la situation de confinement a forcé une transition majeure et rapide vers le document électronique et les séances d’enseignement en ligne. Les enseignants convergent vers les plateformes numériques, les plus habiles et les mieux outillés ayant appris à utiliser des outils et des applications rendant les cours plus interactifs. Du côté des élèves, les deux interviewées sont d’accord : l’enseignement à distance est peu démocratique car les plus outillés et les plus habilités à exploiter la technologie demeurent les plus riches et ceux qui apprennent facilement.


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