Psst. Découvrez le lexique de l’information à la fin de cet article.
Est-ce que la rumeur est une désinformation? La propagande est-elle toujours négative? C’est avec ce genre de questions qu’Hélène Charlet, professeure documentaliste au lycée français Rochambeau, situé à Washington D.C. aux États-Unis, attire l’attention des jeunes pour discuter d’information et de désinformation avec eux.
À l’occasion des 40 ans du Centre pour l’éducation aux médias et à l’Information (CLEMI) en France, la Mission laïque française (MLF), un réseau international de 108 établissements d’enseignement français scolarisant plus de 61 000 élèves dans 37 pays, a tenu une série de conférences sur l’éducation aux médias et à l’information.
Hélène Charlet, professeure documentaliste au lycée français Rochambeau, situé à Washington D.C., est venue témoigner du fait que s’informer sur la désinformation, c’est aussi faire de l’éducation aux médias. Elle était accompagnée de Marjorie Decriem, conseillère pédagogique MLF et professeure documentaliste à la Toronto French School (TFS).
Autrice des livres « Fake news – Cultiver les bons réflexes » et « Halte à l’infodémie! – Coronavirus et Fake news » aux Éditions Génération 5, Hélène Charlet n’a pas manqué de mentionner qu’il était essentiel lorsqu’on est avec des élèves du secondaire de bien expliquer les différents concepts entourant le monde de la désinformation.
C’est ainsi qu’elle rappelle que, l’erreur journalistique, bien qu’elle soit malheureuse, n’est pas à proprement parler de la désinformation, car elle n’a pas été faite de manière intentionnelle. En abordant des exemples concrets, il est possible, selon elle, d’aider les élèves à développer ce qu’elle appelle « le doute constructif ».
Lors de son atelier, elle a pris le temps d’expliquer les différences entre rumeur, propagande, faits alternatifs, théorie du complot ou encore réinformation. Chaque terme a des objectifs particuliers. (voir l’encadré à la fin de cet article)
D’ailleurs, même lorsqu’il est question de « vraies nouvelles », il est tout aussi important d’enseigner aux élèves les différences entre une opinion et un fait, par exemple. Cela n’est pas nécessairement en lien avec la désinformation, mais c’est tout aussi pertinent comme apprentissage.
S’intéresser aux fake news
Dans le livre « Fake news – Cultiver les bons réflexes » de Mme Charlet, on retrouve près d’une soixantaine d’activités pédagogiques autour de l’éducation aux médias. S’il faut certes s’interroger sur la véracité d’une information, elle s’intéresse aussi sur le rapport que nous entretenons avec la vérité. Elle se questionne sur la fascination qu’exerce sur beaucoup de citoyens une information qu’ils savent pourtant fausse ou infondée. Et surtout pourquoi ils la partagent quand même?
Mme Charlet s’attarde également à la signification du terme « fake », qui va plus loin que la seule notion de fausseté. Selon elle, il y a une intention de faire semblant, de tendre un piège, de truquer les infos, d’abuser parfois de la bonne foi de quelqu’un derrière l’expression « fake news ».
Toutes les ressources présentées durant cette première édition de la Semaine des Médias 2023 ont été regroupées dans un Padlet.
Lexique de l’information
Définitions extraites du Padlet d’Hélène Charlet, préparé pour la conférence
Rumeur : État un peu flou de ce que l’on sait sur un évènement avant vérification : une rumeur est souvent imprécise, on ne peut pas identifier la source. Le travail des journalistes est de vérifier ces annonces un peu floues et de les transformer en une vraie information.
Ex : J’ai entendu dire que le prof de maths est absent demain.
Information : Discours de type journalistique, s’attachant aux faits bruts, rédigé dans un ton neutre et sans intention d’influencer.
Ex : Un article d’actualité de l’École branchée
Communication : Discours de type promotionnel, utilisant des faits sélectionnés dans le but de susciter l’intérêt du lecteur pour le produit qui est présenté
Ex : L’infolettre #DevProf de l’École branchée, les publireportages, etc.
Opinion : Discours de type journalistique, utilisant des faits vérifiés, mais de manière orientée pour défendre un avis, et convaincre le lecteur d’adhérer à cet avis
Ex : Une chronique dans le Journal de Québec ou La Presse.
Fake news (fausses nouvelles) : Nouvelle partiellement ou totalement fausse, rédigée en prenant les aspects d’une information vérifiée, mais falsifiée dans le but de faire peur, faire vendre, faire rire …
Ex : Justin Trudeau est le fils caché de Fidel Castro
Propagande : Discours de type politique, manipulant les faits volontairement pour encadrer la société d’un pays et la convaincre de la supériorité d’une idéologie, d’une politique, ou d’un leader.
Ex : le journal télévisé nord-coréen
Complotisme : Discours pseudo scientifique interprétant des faits comme étant le résultat de l’action d’un groupe caché, qui agirait secrètement et illégalement, pour modifier le cours des événements en sa faveur, et au détriment de l’intérêt public.
Ex : les chaînes YouTube prônant que la Terre est plate