Le nombre d’élèves de 9 ans et moins ayant reçu un diagnostic de trouble du déficit de l’attention et d’hyperactivité (TDAH) sous médication a grimpé au cours des dernières années au pays.
Marie-Christine Brault, doctorante en sociologie à l’Université de Montréal, a analysé un échantillon d’enfants canadiens âgés de 3 à 9 ans tiré de l’Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes. En 2000, 43 % des enfants canadiens ayant un TDAH prenaient des médicaments contre 59 % sept ans plus tard. « L’augmentation de la prise de médicaments par les enfants ayant un TDAH au Canada est à l’image de la tendance mondiale, explique-t-elle dans un communiqué. La consommation de médicaments, comme le Ritalin pour ne nommer que celui-ci, a plus que doublé depuis 1994, alors qu’elle s’établissait à 1,3 % à l’époque. »
Les garçons prenant des médicaments sont plus nombreux que les filles, soit d’environ 3 %. Toutefois, une plus grande augmentation au fil du temps a été observée chez les filles.
TDAH et école
Selon la chercheuse, le nombre de diagnostics de TDAH chez les petits d’âge préscolaire et la médication de ces enfants sont restés stables autour de 1 % entre 1994 et 2007. Par contre, chez les jeunes d’âge scolaire, la prescription de médicaments a presque doublé. « Cela donne à penser que l’environnement scolaire a un rôle à jouer dans l’augmentation de la consommation de médicaments, écrit-elle. Est-ce que la tendance à la hausse de diagnostics de TDAH pourrait expliquer l’augmentation de la consommation de médicaments? Ou est-ce le contraire? Les deux hypothèses sont plausibles. Identifier les facteurs associés à ces tendances est la seule façon de répondre à la question suivante : les enfants souffrant de TDAH sont-ils trop médicamentés? »
Par ailleurs, la chercheuse a observé une diminution de l’utilisation « non approuvée » des médicaments pour traiter le TDAH, à l’exception des petits d’âge préscolaire où il y a une hausse. Elle émet l’hypothèse que ces produits puissent être utilisés pour traiter d’autres problèmes, comme le trouble d’opposition ou les troubles de comportement.
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