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L’« évoluation » : fini les notes, maintenant on apprend!

« Une note chiffrée ne dit rien des forces et faiblesses d’une personne et n’indique pas comment la soutenir dans ses apprentissages. » Retour sur des ateliers du congrès du GRMS qui ont remis en question l’évaluation traditionnelle!

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« Une note chiffrée ne dit rien des forces et faiblesses d’une personne et n’indique pas comment la soutenir dans ses apprentissages. » Retour sur des ateliers du congrès du GRMS qui ont remis en question l’évaluation traditionnelle!

« Une note chiffrée ne dit rien des forces et faiblesses d’une personne et n’indique pas ce qui pourrait être fait pour la soutenir dans ses apprentissages. » Voici l’un des constats importants fait par les animateurs de l’atelier intitulé « Évoluation », Jocelyn Dagenais, Catherine Michaud, Pierre-Olivier Cloutier et Marie-Hélène Simard, dans le cadre du 46e congrès annuel du GRMS (Groupe des responsables en mathématiques au secondaire).

Les maths et la vitesse ne font pas bon ménage

Les animateurs ont expliqué que, selon des scientifiques, le fait de minuter un examen de mathématiques bloquerait la mémoire de travail et empêcherait les élèves de vraiment démontrer leurs connaissances et leur compréhension. Aussi, les animateurs croient qu’il n’est pas logique que le temps soit un déterminant des apprentissages (et cela vaut même au-delà des maths). Ceci s’exprime bien par cette illustration de Jocelyn Dagenais:

Les outils pour donner du feedback

Les animateurs ont souhaité faire évoluer les réflexions des participants quant à l’évaluation, tout en demeurant bien au fait qu’au final, il leur faudra tout de même rendre une note chiffrée aux moments des bulletins.  

C’est grâce à la rétroaction régulière qu’ils proposent d’y arriver. Pour faciliter le tout, ils recommandent d’ailleurs de privilégier les types de tâches qui permet de garder des traces. En mathématiques, par exemple, on peut penser à l’utilisation de problèmes ouverts ou aux jeux QELI (Quel est l’intrus?).

Les jeux QELI

Connaissez-vous les jeux QELI? Il s’agit de présenter 4 images / concepts / items aux élèves et de leur demander de trouver l’intrus parmi ces choix. L’intérêt est qu’il peut y avoir plusieurs réponses possibles, la force résidant dans la justification proposée par le joueur, donc l’élève.

Des applications numériques pour la rétroaction

Au niveau des applications numériques, voici quelques suggestions offertes par les animateurs, qui sont utiles pour la rétroaction dans toutes les matières :

Noter par cote

Lorsqu’on retire l’évaluation chiffrée, il faut tout de même que la rétroaction parle à l’élève et lui permette de se situer. Les animateurs de l’atelier recommandent de se créer un code qui ne comporte pas trop d’éléments et de bien l’expliquer aux élèves, dans un langage qu’ils comprendront facilement. Par exemple :

  • Cote A : Au-dessus des attentes. Erreur(s) d’inattention, élément observés réussis, traces claires.
  • Cote B : Autocorrection. À partir des commentaires, l’élève pourra s’autocorriger seul, sans aide.
  • Cote C : Aide requise. L’élève peut utiliser ses notes ou demander à un collègue de classe pour se corriger. Il a besoin d’une reprise.
  • Cote D : Non réussi. Les commentaires ne sont pas compris, l’élève a besoin de modélisation et de récupération. Il devra faire une reprise.

Les animateurs ont offert plusieurs autres idées pour travailler à partir de cotes, comme l’utilisation d’icônes et les codes de couleurs. Ils mettent cependant en garde contre le risque que ces cotes deviennent aussi anxiogènes. « Elles ne sont pas magiques. »

Une autre approche intéressante selon eux est de miser sur l’autoévaluation (l’élève s’attribue lui-même une note ou une cote) et la coévaluation (ce sont les pairs qui évaluent le travail). Par la suite, l’enseignant peut indiquer s’il est d’accord ou non, et expliquer pourquoi. On peut même ajouter une notion de degré de confiance dans cette forme d’évaluation. Par exemple, un élève qui s’attribue un « J’ai réussi et j’en suis certain » n’aura pas la même rétroaction que celui qui va dans le sens de « J’ai réussi, mais je n’en suis pas tout à fait sûr ».

Il est possible de consulter le support de présentation de cet atelier.

Fini les notes. Maintenant, on apprend!

Un autre atelier fort intéressant sur le thème de l’évaluation auquel j’ai assisté pendant ce congrès est celui de Pierre-Olivier Cloutier, intitulé Fini les notes, maintenant, on apprend! Voici quelques tweets que j’ai publiés pendant l’atelier.

En complément, Carrefour éducation vous propose des ressources sur les outils présentés lors de cet atelier :

À propos de l'auteur

Audrey Miller
Audrey Millerhttps://ecolebranchee.com
Directrice générale de l'École branchée, Audrey détient une formation universitaire de 2e cycle en technologies éducatives et un baccalauréat en communication publique. Membre de l'Ordre de l'Excellence en éducation du Québec, elle s'intéresse particulièrement au développement professionnel des enseignants, à l'information à l'ère du numérique et à l'éducation aux médias, tout en s'activant à créer des ponts entre les acteurs de l'écosystème éducatif depuis 1999. Elle s'implique cette année notamment dans l'Association Edteq et en tant que membre du comité d'orientation stratégique de l'ACELF.

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