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Équilibre numérique : « Les adultes devraient donner l’exemple », estiment des élèves

Trois élèves du primaire et trois autres du secondaire ont pris la parole lors d’un panel qui s’est tenu dans le cadre du dernier colloque de l’AQUOPS. L’occasion était belle de les entendre parler d’équilibre numérique. Leurs mots ont été réfléchis, lucides, et même porteurs de conseils pour les adultes comme pour les pairs.
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*Notez que la discussion a eu lieu avant l’annonce du ministre de l’Éducation du Québec au sujet de l’interdiction des cellulaires à l’école à partir de la rentrée 2025. Il n’a donc pas été question de ce sujet au cours de l’échange.

D’entrée de jeu, Ophélie Dufour, élève de 5ᵉ année du primaire à l’École des Ursulines de Québec, a résumé l’intention commune des panélistes : « C’est important d’avoir la vision des élèves. Peut-être que le fait que les jeunes en parlent, ça pourrait aider les adultes. » Un message qui a trouvé un écho tout au long de la discussion.

Au terme de celle-ci, l’animatrice Jessy Rodrigue, conseillère pédagogique au Centre de services scolaire des Premières-Seigneuries (CSSPS), a d’ailleurs écrit sur LinkedIn : « Nous devrions apprendre de nos enfants, et leur offrir davantage de moments pour partager leurs réflexions : ils en ont beaucoup à dire et à nous apprendre. Des élèves de 4ᵉ année jusqu’au 5ᵉ secondaire (sic) qui nous font aussi réfléchir sur notre utilisation en tant qu’adulte : sommes-nous réellement le modèle que nous voulons être? ».

Le numérique au quotidien : entre apprentissage et divertissement

À l’école comme à la maison, les élèves naviguent constamment dans un monde numérique. Pendant la discussion, ils ont dit utiliser leurs outils pour faire des recherches, créer des présentations, s’informer ou encore apprendre grâce à des applications comme Alloprof, Duolingo, Scratch, GarageBand ou Minecraft Éducation. « Grâce au numérique, j’ai découvert une passion pour le journalisme scientifique et l’astronomie », a partagé Ophélie.

Pour les élèves du secondaire, le numérique est omniprésent : plans de travail, quiz numériques, vidéos explicatives. « Chaque professeur a sa façon d’utiliser le numérique et c’est parfois plus pratique que le papier », a souligné Philippe Lavoie, élève de 1ʳᵉ secondaire à l’École secondaire Le Sommet, du CSSPS à Québec.

« Le numérique est beaucoup utilisé comme moyen de communication qui nous sert à entretenir des liens, se rejoindre et parler des choses qu’on aime avec des gens, bâtir des communautés en ligne », a fait valoir Esteban Rodriguez, élève de 5ᵉ secondaire à la même école.

Des défis à reconnaître

Malgré leurs usages variés, les jeunes reconnaissent les pièges d’un usage excessif. « C’est facile de perdre le fil et, quand on s’en rend compte, on se sent mal », a confié Dimitri Lavoie, élève de 3ᵉ secondaire. Plusieurs ont évoqué des stratégies pour éviter les excès : se fixer des limites de temps, activer le mode Ne pas déranger, faire ses devoirs avant d’ouvrir un écran ou éloigner les appareils pour rester concentré.

Ils ont aussi observé les effets du numérique sur leur bien-être : « Si je fais de l’écran le matin avant d’aller à l’école, je me sens fatiguée », a noté Charles Amin-Larivière, élève de 4e année à l’École des Ursulines. Certains ont trouvé des outils pour mieux gérer le stress, comme l’application Petit BamBou, utilisée pour se recentrer avant un test.

Un regard critique sur l’information

L’éducation aux médias et à l’IA a aussi trouvé sa place dans leurs échanges. Les élèves ont insisté sur l’importance de vérifier les sources : « Il ne faut pas croire tout ce qu’on voit sur Internet. Il faut chercher sur des sites fiables, comme ceux du gouvernement ou des grands journaux. » Du même coup, ils ont admis que cela peut être difficile de départager le vrai du faux en ligne.

Ils ont également indiqué avoir déjà expérimenté l’intelligence artificielle en classe pour rédiger des textes et générer des images, tout en apprenant à formuler des requêtes claires. « Il faut vraiment bien penser à notre requête avant de poser des questions. »

Des conseils clairs… pour les adultes

Le message des jeunes à l’attention des adultes a été sans détours. 

  • « Quand tu es avec ta famille, ne touche pas à ton téléphone. »
  • « Réserve-toi du temps pour fermer tes écrans. »
  • « Les adultes utilisent trop leur cellulaire devant nous. Parfois, ça nous fait perdre du temps ensemble. »
  • « Les adultes doivent donner l’exemple. »

…et pour les plus jeunes
S’ils avaient un message à transmettre aux plus jeunes, les élèves du panel miseraient sur la prudence et les relations humaines d’abord.

  • « Fais attention à ce que tu publies, ça va rester en ligne pour toujours »
  • « Développe des passions et utilise le numérique pour les bonnes choses. » 
  • « Alterne entre les écrans et les moments en personne. » 
  • « Attendez d’avoir un premier emploi pour avoir un téléphone. »
  • « Fais attention pour ne pas passer trop de temps devant tes écrans. »
  • « Va dehors, profiter de la vraie vie. »

Une expérience à renouveler

Ces jeunes ont offert une vision nuancée et éclairée de leur quotidien numérique. Un rappel essentiel que les enfants et les adolescents peuvent être des acteurs de changement… à condition qu’on leur tende le micro. 

Merci aux élèves participants : 

École secondaire Le Sommet : 

  • Esteban Rodriguez, 5e secondaire 
  • Dimitri Lavoie, 3e secondaire
  • Philippe Lavoie, 1re secondaire 

École des Ursulines : 

  • Ophélie Dufour (5e année),
  • Mia Leclair (5e année),
  • Charles Amin-Larivière (4e année)

Et aux enseignants qui les accompagnaient : Julie Langlois de l’École secondaire Le Sommet et Jérémy Van Ranst de l’École des Ursulines.

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