Canada – Selon Statistique Canada, un enfant par autobus scolaire a un trouble d’apprentissage. Pourtant, la population ne semble pas bien informée sur ce que sont réellement les troubles d’apprentissage. Coup d’œil sur les causes, le dépistage et les formes d’aide.
Selon la définition nationale adoptée par l’Association canadienne des troubles d’apprentissage, l’expression « troubles d’apprentissage » (TA) fait référence à un certain nombre de dysfonctionnements pouvant affecter l’acquisition, l’organisation, la rétention, la compréhension ou le traitement de l’information verbale ou non verbale. Ces dysfonctionnements affectent l’apprentissage chez des personnes qui, par ailleurs, font preuve d’habiletés intellectuelles moyennes essentielles à la pensée ou au raisonnement.
En d’autres mots, les TA sont des troubles neurologiques qui affectent la capacité d’un individu à retenir, à comprendre ou à communiquer de l’information. Le langage oral et écrit et les mathématiques sont particulièrement touchés. Ils impliquent aussi des déficits sur les plans organisationnel et social. Il est important de retenir que trouble d’apprentissage n’est pas synonyme de déficience intellectuelle.
Selon le rapport de Statistique Canada sur l’Enquête sur la participation et les limitations d’activités de 2006, les troubles d’apprentissage touchent plus d’enfants au pays que tous les autres handicaps réunis. D’ailleurs, 3,2 % des enfants canadiens auraient un trouble d’apprentissage.
Le degré de gravité des troubles d’apprentissage varie d’une personne à l’autre, mais ils ne disparaissent jamais totalement. La relation entre les exigences du milieu, les forces et les besoins de la personne fait varier le degré. Il est possible qu’une personne ait plusieurs troubles d’apprentissage. Les principaux sont : la dyslexie, la dyspraxie, le syndrome des dysfonctions non verbales, la dyscalculie, le trouble auditif central et le trouble du langage.
Causes
Les TA ne sont, tout d’abord, pas attribuables à un facteur économique, environnemental ou culture. Ils ne sont pas liés non plus à des problèmes de vision ou d’audition. Le manque de motivation ou un enseignement de piètre qualité n’entrent pas en ligne de compte non plus. Toutefois, tous ces facteurs peuvent influencer la taille des défis auxquels les personnes font face.
Les TA découlent plutôt de facteurs génétiques ou neurobiologiques, ou encore d’un dysfonctionnement au cerveau à la suite d’un dommage cérébral. L’hérédité peut aussi être une cause des TA. Il n’est pas rare que les parents ou un membre de la famille proche éprouvent des difficultés semblables à l’individu. La consommation de drogues et d’alcool durant la grossesse, une naissance prématurée ou un accouchement difficile peuvent également causer des troubles d’apprentissage.
Dépistage
Il y a plusieurs signes qui peuvent alerter l’entourage des personnes susceptibles d’avoir des troubles d’apprentissage. Par exemple, un rendement scolaire non satisfaisant à la suite de nombreux efforts qui dépassent largement la normale peut être un indice. Les TA se manifestent aussi par une difficulté marquée à écouter, à communiquer, à lire ou à écrire. Les personnes ayant des troubles d’apprentissage ont aussi régulièrement des problèmes sur les plans socio-affectif et comportemental.
Toutefois, ces problèmes ne doivent pas être un évènement isolé parce qu’une personne d’intelligence moyenne peut avoir, à un moment ou à un autre, du mal à apprendre au même rythme que les autres. Les TA sont plutôt des problèmes récurrents.
Il est très important que les personnes ayant des troubles d’apprentissage soient dépistées le plus tôt possible. Puisqu’à partir du moment où un ou des TA sont dépistés chez un individu, des évaluations régulières doivent être faites par des professionnels. C’est pourquoi on demande aux parents, aux enseignants, aux médecins et aux autres intervenants d’être vigilants.
Interventions
Différentes formes d’aide sont disponibles pour les personnes ayant des troubles d’apprentissage. Les interventions doivent être mises en place à la maison, à l’école, au travail et dans le milieu communautaire. Ces interventions doivent tenir compte des caractéristiques propres à chaque individu, notamment l’âge et la gravité du problème. L’entourage de la personne doit être ouvert aux besoins spécifiques de la personne.
Par ailleurs, l’Association canadienne des troubles d’apprentissage fournit, depuis 1963, du soutien, des outils et des solutions pratiques aux personnes ayant des troubles d’apprentissage, mais aussi à leur famille.
Les personnes ayant un TA peuvent tout réussir dans la mesure où ils acquièrent des habiletés et des stratégies d’adaptation. Il ne faut pas oublier qu’il n’est jamais trop tard pour obtenir de l’aide, peu importe l’âge.
Par Marie-Christine Leblanc