ANNONCE
L'École branchée, un organisme à but non lucratif
ANNONCE

De quelle façon l’intelligence artificielle peut-elle soutenir l’éducation?

À première vue, il est facile de penser que l’intelligence artificielle (IA) est bien loin du secteur de l’éducation. Pourtant, celle-ci est déjà utilisée dans des projets bien concrets, comme la prédiction du risque de décrochage des élèves. Elle pourrait aussi contribuer à réduire la charge cognitive du personnel du milieu scolaire. 
Temps de lecture estimé : 5 minutes
PARTAGER VIA :

Table des matières

À première vue, il est facile de penser que l’intelligence artificielle (IA) est bien loin du secteur de l’éducation. Pourtant, celle-ci est déjà utilisée dans des projets bien concrets, comme la prédiction du risque de décrochage des élèves. Elle pourrait aussi contribuer à réduire la charge cognitive du personnel du milieu scolaire. 

« Comme l’IA en est à ses débuts, il appartient au personnel scolaire de s’intéresser à ses possibilités et de se les approprier afin de les orienter vers les besoins du milieu. Elle viendra ainsi s’insérer dans ce qui se fait déjà », ont soutenu Simon Bouchard et Carolanne Tremblay de l’entreprise Optania, spécialisée en intelligence artificielle et technologies éducatives. Ils offraient une conférence à l’occasion de la Semaine de la FAD, organisée par FADIO.

Tout au long de leur présentation, ils ont vulgarisé le potentiel de l’IA pour le secteur de l’éducation, tout en rassurant les participants. « L’IA ne viendra jamais remplacer le cerveau d’un intervenant scolaire, son jugement ou son expérience professionnelle. Même si le logiciel fait une première analyse, la prise de décision et l’analyse des résultats sera et devra toujours être faite par les humains. Ceux-ci possèdent des données qualitatives essentielles que la machine ne peut interpréter. Par contre, l’IA peut être utilisée comme un outil d’aide à la décision. Elle apporte des informations quantitatives qui peuvent guider cette dernière ».

Par exemple, à partir de l’analyse de données factuelles comme l’âge, les résultats scolaires antérieurs et le lieu de résidence, un algorithme pourrait prévoir si un élève est plus à risque d’échec ou de décrochage scolaire. « Loin de stigmatiser des élèves, cela peut permettre d’intervenir de façon plus précoce ou soutenue. À ce moment, l’intervenant pourra se donner comme mandat de réussir à faire mentir la prédiction de l’IA par son accompagnement », affirment les deux conférenciers.

Le Cégep de Chicoutimi utilise déjà un outil nommé ISA pour identifier des étudiants en difficulté. Auparavant, la détection se faisait vers la mi-session et demandait beaucoup de travail d’analyse de la part des équipes. Avec l’utilisation d’ISA, le travail est effectué par la machine en quelques secondes seulement. De plus, il peut être réalisé dès la rentrée scolaire, à partir des informations dont disposent l’établissement d’enseignement, ce qui permet aux intervenants de concentrer immédiatement leur effort sur des activités de prévention et d’accompagnement. « Ils ont l’opportunité de faire en sorte qu’une situation arrive… ou dégénère! »

D’autres projets jumelant éducation et IA ont permis le développement de plateformes d’apprentissage personnalisé, qui peuvent prendre la forme d’exerciseurs qui adaptent les questions posées à l’utilisateur en fonction de ses réponses précédentes, et de robots conversationnels, qui peuvent donner des réponses de première ligne aux questions des élèves. Dans ce dernier cas, le robot Ali, qui prend la forme d’une application mobile, est aussi utilisé au Cégep de Chicoutimi. Il accompagne les étudiants dans leur intégration lors de la première session et peut les suivre tout au long de leurs études collégiales. Au final, Ali peut même guider les étudiants vers des intervenants du Cégep.

L’importance des données

Évidemment, impossible de parler d’IA sans parler de collecte et d’utilisation des données. « Ce qui soutient l’IA, ce sont les données. Meilleures seront les données, meilleur sera le travail accompli par l’IA. »

C’est ainsi que l’éthique n’est jamais très loin de l’IA. Les données utilisées sont-elles sensibles? Sont-elles réellement représentatives d’une population? Dans quel contexte ont-elles été recueillies? Seront-elles bien anonymisées? La personne a-t-elle donné son consentement à leur utilisation? Ce sont toutes des questions à se poser et qui doivent faire partie de chaque projet d’IA, peu importe le secteur d’affaires. Et voilà pourquoi les acteurs du milieu de l’éducation ont tout avantage à s’intéresser au développement de l’IA : ils pourront influencer les choix éthiques qui seront faits en matière de données pour qu’ils correspondent le plus possible à leurs valeurs.

En conclusion, Simon Bouchard et Carolanne Tremblay sont convaincus que l’IA, puisqu’elle pourra libérer le personnel scolaire de la réalisation de tâches répétitives et d’analyses complexes, pourra également lui « redonner du temps afin qu’il puisse revenir à l’essentiel : construire des relations bienveillantes avec les apprenants ».

Il est possible d’écouter l’intégralité de la conférence

En complément : 


Dimension(s) de la compétence numérique en lien avec cet article
2- Développer et mobiliser ses habiletés technologiques
11- Développer sa pensée critique envers le numérique

Voir le Cadre de référence.

À propos de l'auteur(e)
Ça pourrait être vous!
Chaque histoire positive a le potentiel d'inspirer des centaines de personnes à innover pour améliorer la réussite éducative. L'École branchée est VOTRE média! Profitez de ses pages virtuelles pour mettre en valeur vos réalisations tout en alimentant la veille professionnelle de vos collègues, d'ici et d'ailleurs. Allez-y, proposez un texte! >
NOS ANNONCEURS ET PARTENAIRES :
PROPAGER VIA :
À lire aussi
Une vidéo TikTok peut avoir plus de portée qu’un rapport ministériel » : S’outiller pour distinguer le vrai du faux

Devant la montée de l’intelligence artificielle générative et en l’absence de véritable modération sur les plateformes numériques, la désinformation devient un enjeu majeur de société. Lors d’une récente conférence, Martine Rioux, rédactrice en chef de l’École branchée, a invité les participants à mieux comprendre les rouages de ce phénomène, à en reconnaître les formes et surtout, à se doter de stratégies concrètes pour y faire face.

Lire la suite
Apprendre à donner de la rétroaction sensible : conseils pratiques

En contexte professionnel, savoir donner et recevoir de la rétroaction est essentiel au bon fonctionnement des équipes. Pourtant, quand vient le temps d’aborder un enjeu délicat ou une performance insatisfaisante, l’exercice devient souvent source de malaise. Au cours d’une conférence, le conseiller en expérience employé, Éric Leblond, a présenté ses conseils.

Lire la suite
Commentaires, reproduction des textes et usage de l'intelligence artificielle

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur FacebookX, Instagram, Bluesky ou LinkedIn.

Sauf dans les cas où la licence est expressément indiquée, il n’est pas permis de reproduire les articles de l’École branchée. Toute demande de reproduction doit être adressée directement à l’organisme.

Dans son processus éditorial, notre équipe fait appel à des technologies intégrant l’intelligence artificielle pour améliorer les textes, entre autres par la reformulation de passages, la révision linguistique, la traduction et la synthèse des idées. Tous les textes sont révisés par des humains avant leur publication.

Recevez l'infolettre Hebdo