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La musique, c’est une matière scolaire et un art, certes, mais c’est aussi un prétexte pour développer l’humilité, la persévérance, le dévouement et le désir d’apprendre à de se dépasser.
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J’ai un seul véritable regret dans la vie. J’aurais tellement dû me forcer et apprendre la musique lorsque j’étais à l’école! Je me souviens au primaire lorsque je peinais à dessiner une clé de sol… c’est probablement là un des plus anciens moments de découragement dont je me souviens dans mon parcours scolaire! J’ai une bonne oreille, j’ai du rythme et j’adore la musique, mais je ne sais pas la lire. Je peux gratter une guitare, une basse, jouer un peu de batterie, mais c’est tout. J’ai une très grande culture musicale et j’écoute de la musique la moitié de la journée (littéralement)!

Je me souviens de certains de mes amis du secondaire qui eux, partaient en tournée dans le « stage band » de l’école et allaient un peu partout au Québec et aux alentours. J’ai probablement fait le même parcours, mais je me suis davantage investi dans les sports. Non pas que ce fut un mauvais choix, mais je regrette de ne pas avoir persévéré et appris la musique.

Nous sommes samedi matin. Je suis dans un camp de vacances dans le nord de Montréal, entouré de 48 jeunes qui ont passé une semaine avec leurs enseignantes de musique pendant les vacances scolaires. N’est-ce pas merveilleux? Nous sommes sur le bord d’un superbe lac, les élèves sont détendus. Ils sont heureux!

Apprendre la musique, ce n’est pas seulement une question d’art. Oui, la musique est un art, mais c’est aussi de la théorie, de la pratique. C’est difficile. Il faut pratiquer à l’école et à la maison, le jour et le soir, et même pendant l’été. Il faut persévérer. À une époque où chacun recherche la facilité, ce qui se traduit bien souvent par une quête incessante d’obtention des meilleures notes possibles à l’école avec le moins d’efforts investis, l’apprentissage de la musique n’est pas donné à tous.

Les élèves en question ont eu du plaisir, certes, mais ils ont travaillé d’arrache-pied avec des spécialistes qui sont venus travailler avec eux, par petits groupes, pour mieux approfondir leur pratique.

Tout cela m’a frappé lorsque j’ai vu le documentaire de Dave Grohl, le guitariste et chanteur des Foo Fighter, où il filme des jeunes dans l’apprentissage de leur instrument favori. Il compare sa propre démarche d’apprentissage musical à celle des plus jeunes. Oui, même un musicien aguerri comme lui, ayant vendu des millions d’albums et jouissant d’une reconnaissance sans borne, doit respecter sa propre courbe d’apprentissage lorsqu’il s’approprie un nouvel instrument ou qu’il crée une mélodie. Son parcours se compare à celui de millions de jeunes qui peinent à apprendre la musique.

Regardez les huit premières minutes du documentaire et faites-vous plaisir pour le reste si vous voulez voir et entendre l’opus de Dave Grohl. C’est drôle et touchant à la fois. Grohl le dit :

« On n’arrivera jamais à maitriser complètement son instrument. La musique est un réel casse-tête et un vrai mystère. C’est un processus qui se déroule tout au long de la vie »!

Le documentaire fait l’apologie de l’apprentissage, en montrant que les jeunes doivent tous passer par des échecs pour s’améliorer. Indirectement, on y aborde même ce qui nous rappelle étrangement le raisonnement métacognitif : on leur demande ce qu’ils ont appris et comment ils peuvent faire mieux la prochaine fois.

En bref, la musique, c’est une matière scolaire et un art, certes, mais c’est surtout un prétexte pour développer l’humilité, la persévérance, le dévouement et le désir d’apprendre à de se dépasser. Toutes sont des aptitudes que nos jeunes doivent développer au 21e siècle et je trouve cela formidable de voir des enseignantes qui s’investissent dans une telle épopée avec autant de jeunes pendant leurs vacances. Surtout lorsqu’on entend des jeunes dire, dans le documentaire, que leur école leur coupe les ailes dans leur choix d’instrument ou de musique…

Ce qui m’interpelle le plus, cependant, est de voir que chaque moment individuel où les élèves tentent de démystifier leur instrument voit son exécution dans la puissance et la synergie d’un groupe. C’est un peu comme si nos jeunes musiciens réalisaient qu’ils sont une petite partie d’un tout, lequel dépasse leur individualité. Pour moi, c’est ce qui est magique et je suis content de constater que cela prend forme dans nos écoles.

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