En collaboration avec Martine Rioux
À la suite des deux journées de discussion du Rendez-vous pour la réussite éducative : l’éducation au-delà de la pandémie, l’École branchée a organisé un Apéro en éducation. Il s’agit d’un événement qui s’est déroulé sur Facebook Live, le 1er avril.
L’objectif de ce tout premier événement en direct était de saisir l’occasion de se rassembler et de partager des expériences et réflexions qui ont un impact sur la persévérance scolaire et la réussite des jeunes avec des acteurs du terrain et des participants du Rendez-vous pour la réussite éducative. L’enregistrement complet est disponible sur Facebook ou ici :
1er trio : enseignant, parent et élève
Ce premier Apéro en éducation était animé par Stéphanie Dionne, responsable du développement à l’École branchée et animatrice des nombreux RDV pédagogiques réalisés pour mettre en lumière les acteurs du milieu de l’éducation. D’entrée de jeu, elle a reçu un premier trio d’invités, composé d’un enseignant, d’une élève et d’un parent :
- Gabriel Bouchard, enseignant de mathématiques au secondaire, École secondaire du Mont Sainte-Anne, CSS des Premières-Seigneuries;
- Juliette Blouin, élève de 5e secondaire au Mont Saint-Anne;
- Annie Goudreau, mère monoparentale de deux adolescents au secondaire, résidant à Gatineau.
Le témoignage de Juliette a été particulièrement émouvant. Atteinte de surdité complète, elle entend grâce à un implant cochléaire. Son parcours a été teinté de difficultés sur le plan scolaire et social jusqu’à la fin de sa 3e secondaire. Sa rencontre avec M. Gabriel a littéralement changé sa vie. « Aujourd’hui, non seulement elle réussit très bien ses cours, mais elle est impliquée dans son milieu comme peu d’autres élèves », a dit Gabriel.
Il a d’ailleurs rappelé le rôle immense que les enseignants jouent dans la vie des élèves, notamment en leur faisant vivre une multitude de réussites. L’expérience de Juliette et de Gabriel rappelle l’importance de miser sur le bien-être des élèves pour leur permettre d’être disposés à apprendre. Ça fait toute la différence! Juliette a d’ailleurs augmenté de façon plus que considérable ses résultats scolaires après avoir changé d’école et rencontré des enseignants qui, comme Gabriel, lui ont accordé de l’attention et l’aide dont elle avait besoin.
Annie est mère de deux adolescents au secondaire avec divers troubles d’apprentissages et autres handicaps invisibles. L’un a toujours été au régulier, l’autre a toujours été en adaptation scolaire. Son expérience démontre que, pour contribuer à leur persévérance, notre rôle en tant que parents est de célébrer avec eux toutes les petites victoires qu’ils peuvent vivre. Elle a confié qu’au fil des années, elle s’est continuellement réinventée pour accompagner ses fils, en misant constamment sur leurs apprentissages.
2e trio : les représentants officiels
Stéphanie a reçu un deuxième trio d’invités qui ont participé aux consultations qui ont eu lieu les 31 mars et 1er avril dernier :
- Carl Ouellet, président de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE);
- Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ);
- Andrée Mayer-Périard, présidente du Réseau québécois pour la réussite éducative. Les Journées de la persévérance scolaire sont d’ailleurs une de leurs initiatives.
Ils ont tout d’abord pris la parole sur une note plus personnelle en nommant des personnes et des événements qui ont fait la différence dans leur parcours scolaire. Des enseignants, une mère, des entraîneurs et des activités parascolaires et sportives ont grandement influencé leur réussite et, d’une certaine manière, leur vie professionnelle.
Pour eux, des solutions et des gestes simples à poser existent. Des assistants d’enseignants, du temps de qualité à prendre et des encouragements à lancer sans modération sont quelques-unes des pistes qui ont été nommées.
En tête à tête avec Marwah Rizky et Jean-François Roberge
Stéphanie a ensuite eu un moment d’échange en tête à tête avec Marwah Rizqy, députée de la circonscription de Saint-Laurent et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation. Ce moment a été particulièrement riche en émotions alors que Mme Rizqy a partagé une facette très personnelle de son enfance. Elle a nommé le rôle déterminant qu’une enseignante a joué pour elle et sa mère à l’époque.
Pour Mme Rizqy, le milieu de l’éducation contribue non seulement à la réussite scolaire, il contribue aussi à l’émancipation d’une société. Ayant grandi dans un contexte familial violent, elle a dit : « L’école a donné les ailes et le coffre à outils nécessaire à ma mère pour devenir enfin cette femme épanouie ». Pour elle, la persévérance scolaire passe aussi par le bien-être du personnel enseignant qui contribue, par rebond, au bien-être des élèves, et aussi à celui des parents.
Finalement, Stéphanie a eu une discussion avec le ministère de l’Éducation du Québec, Jean-François Roberge. Le ministre a souligné la résilience des élèves, des enseignants et de tout le personnel scolaire face à la situation actuelle. Il a rappelé que tous peuvent être fiers de ce grand mouvement d’innovation et d’entraide qui s’est créé entre collègues pour développer des compétences numériques dans l’urgence afin de poursuivre l’enseignement et l’apprentissage en ligne.
Fin d’Apéro
En conclusion, Stéphanie a discuté avec ses trois derniers invités, qui avaient le rôle de souligner les propos importants qu’ils avaient entendus tout au long des échanges précédents :
- Audrey Miller, directrice générale de l’École branchée;
- Marie-Josée Harnois, conseillère au service national du RÉCIT en adaptation scolaire;
- François Pichette, enseignant de sciences et mathématiques à l’Académie Sainte-Marie (CSS des Premières-Seigneuries).
Inclusion, accessibilité, création du lien avec les élèves et effet enseignant sont quelques incontournables qui ont été particulièrement visibles dans les propos des trois premiers invités. Et pour finir, Audrey a mentionné qu’elle souhaite que les apprentissages vécus dans la dernière année puissent demeurer. Elle nomme l’importance du lien, revoir les pratiques d’évaluation, le réseautage entre enseignants, l’usage des plateformes de communication pour unir l’école et la famille. « Le retour en arrière n’est pas une option ».
Il s’agissait de la première expérience de l’École branchée et de la concrétisation d’un souhait de Stéphanie, l’animatrice de cet événement. Elle aimerait qu’on entende plus souvent les acteurs de l’éducation sur la place publique. Il est fort probable que l’École branchée vous invite éventuellement à nouveau à prendre un Apéro en éducation lorsque d’autres événements marquants se dérouleront en éducation.