Dérivant du vocable anglais serious games, les jeux sérieux évoquent un logiciel qui combine une intention d’apprentissage sérieuse et l’aspect ludique du jeu vidéo. On tente d’y faire passer un contenu informatif en conservant un aspect plus léger que dans une leçon traditionnelle. Les concepteurs utilisent les mécanismes des jeux vidéo pour sensibiliser les consciences à diverses problématiques.
Bien que leur définition varie d’un auteur à l’autre, ceux qui s’intéressent au phénomène semblent s’entendre sur quelques concepts communs : l’apprentissage, l’intention pédagogique et l’environnement informatique ou virtuel qui permet d’atteindre ce but.
Dans l’imposant document Réussir l’école numérique, plusieurs caractéristiques du jeu sérieux sont évoquées. Celui-ci doit mettre en œuvre une approche pluridisciplinaire et permettre une pédagogie différenciée. Le joueur peut suivre sa progression et il joue un rôle central dans l’activité. Le jeu valorise le joueur et permet une utilisation collective et des échanges. Enfin, l’erreur est perçue comme un moyen de progresser.
Mais encore?
Il existe plusieurs types de jeux sérieux. Par exemple, les jeux publicitaires (les advergames) servent à promouvoir l’image d’une marque. Pensons à Mentalizer et Room Ideas conçus par Microsoft et Ikea pour promouvoir leurs produits. Les jeux d’entraînement et de simulation permettent d’apprendre à exécuter une manœuvre précise. Pensons aux simulateurs de vol, à certains programmes militaires ou aux logiciels pour le domaine de la santé, comme la médecine ou la pharmacie.
Les enseignants seront sans doute davantage intéressés par les jeux de type ludo-éducatif (les edugames). Leurs intentions pédagogiques sont nombreuses et les clientèles qu’elles visent le sont tout autant. Du préscolaire à l’université, des sciences à l’histoire en passant par le développement de compétences et d’attitudes sociales, il y en a pour tous les goûts. On peut venir au secours de la planète, sensibiliser ses élèves aux crises humanitaires, mieux gérer son budget, explorer les métiers ou développer son estime de soi. Certains jeux ciblent le corps et le mouvement (les exergames). Toutefois, il semble que ceux qui sont recensés par les répertoires populaires permettent davantage d’exercer l’esprit. Calculer ses multiplications plus rapidement, enrichir son vocabulaire, travailler sa mémoire ou arrêter de fumer en sont des exemples.
Ce qu’ils ne sont pas…
Les jeux trouvés sur Internet sont-ils tous des jeux sérieux? Assurément pas! Carrefour éducation et l’Infobourg ont posé la question à Yasmine Kasbi, spécialiste belge en serious gaming. « Les jeux-questionnaires présentés sous forme ludique n’en sont pas, répond-elle. Vous y trouvez un graphisme bédéiste ou une simulation mais aucun gameplay. » Selon l’animatrice du blogue Seriousgame.be, hormis quelques exceptions, la plupart des jeux offerts sur Facebook ne nous apprennent rien alors que ça pourrait être le cas.