Il ne fait plus aucun doute, différents impacts environnementaux sont observés en lien avec les usages du numérique. Ne tombez pas dans l’écoanxiété tout de suite! Il est possible de prendre conscience de ses comportements pour ensuite les adapter et limiter leurs impacts.
Avant d’aller plus loin, vous pouvez (re)lire cet article pour connaître les définitions que nous faisons des expressions « sobriété numérique », « numérique durable » et « numérique responsable ».
Au Québec, le service national du RÉCIT, domaine du développement de la personne (RÉCIT DP), offre des conférences afin d’amener les acteurs du milieu scolaire à réfléchir à l’impact environnemental de l’utilisation du numérique. Une activité est également disponible pour les enseignants de 4e secondaire qui souhaitent aborder le thème avec leurs élèves, « Donnez-moi de l’oxygène ».
Au printemps dernier, Jérôme Desjarlais-Lessard, personne-ressource au RÉCIT DP, a offert un atelier dans le cadre du colloque de l’AQUOPS.
« Il existe de la pollution liée au numérique. Ce n’est pas parce qu’on ne la voit pas et ne la sent pas qu’elle n’existe pas. Par ailleurs, il faut savoir que 85 % de la pollution causée par les appareils électroniques vient de leur production. Pensez-y, la prochaine fois que l’envie vous prendra de changer d’appareil! », a-t-il lancé.
L’empreinte carbone numérique (CO2) qui correspond à la quantité d’émission de carbone issue du numérique.
(DIGITAL CARBON FOOTPRINT)
L’empreinte carbone de nos activités numériques
De la production aux usages
La fabrication des appareils électroniques a un énorme impact sur l’environnement, principalement parce que ceux-ci nécessitent une grande quantité de métaux non renouvelables. Plus encore que son processeur ou son disque dur, c’est la fabrication de l’écran qui demande le plus d’énergie et de terres rares. (Oups, pour le 2e écran que nous avons tous acquis pendant la pandémie pour télétravailler!)
Il est toujours possible de se dire que les équipements seront recyclés une fois en fin de vie. Mais, selon les chiffres amenés par Jérôme dans sa présentation, seuls 17,5 % des déchets électroniques ont été collectés et recyclés dans le monde en 2019. Mince consolation, au Québec, le pourcentage grimperait à 60 %.
La consommation énergétique associée à la fabrication et à l’usage des appareils électroniques est également non négligeable. « Au Québec, nous sommes relativement chanceux, étant donné que nous avons une énergie renouvelable et propre (l’hydroélectricité), mais ce n’est pas le cas de tous dans le monde. »
Il faut aussi savoir que chaque geste numérique a un impact : cliquer sur un lien, activer la géolocalisation sur son téléphone, envoyer un « merci » par courriel, commenter une publication sur son réseau social préféré, enregistrer une photo dans le nuage, etc. C’est d’ailleurs ce fameux nuage, qui a l’air intangible, mais que l’on retrouve physiquement en tant que centre de données, qui engendre une bonne partie de la « pollution numérique ». « Est-ce vraiment nécessaire d’accumuler toutes ces photos dans votre espace de stockage en ligne? », demande Jérôme.
Bien sûr, l’objectif n’est pas d’abandonner le numérique. Celui-ci fait résolument partie de nos vies. « Soyons simplement conscients. Il suffit de prendre un peu de recul autour des différents enjeux en lien avec le numérique ».
Il est toujours possible de s’encourager en se disant qu’il demeure toujours plus écologique de communiquer numériquement que de se déplacer physiquement en voiture ou en avion pour rendre visite à quelqu’un!
Source : https://www.bbc.com/afrique/monde-55815454
L’obsolescence programmée
- L’obsolescence technique : Quand un bien a cessé de fonctionner car l’une de ses composantes avait une durée de vie limitée.
- L’obsolescence esthétique : Quand une entreprise suggère un produit beaucoup plus performant et crée un effet de démodage.
- L’obsolescence logicielle : Quand la nouvelle version d’un logiciel ou d’une application rend désuète l’ancienne version.
En mode solution
Pour passer « en mode solution », trois concepts s’imposent.
1- L’hygiène numérique
Elle est formée de tous les petits gestes que l’on peut mettre en place au quotidien.
- Faire le tri dans ses courriels (et vider la corbeille).
- Éviter les pièces jointes (ou les multiples versions d’un même document. Privilégier une seule version collaborative en ligne).
- Supprimer les courriels lourds.
- Se désabonner de listes d’envois inutiles (ou que l’on ne lit jamais).
- Éteindre son appareil une fois de temps en temps.
2- La sobriété numérique
Elle consiste essentiellement à acheter les équipements les moins puissants possibles, à les changer le moins souvent possible, et à réduire les usages énergivores superflus.
- Ne pas changer d’appareil aussitôt qu’un nouveau modèle est disponible.
- Faire réparer un appareil plutôt qu’en acheter un neuf.
- Bien choisir le format des écrans (quelques pouces supplémentaires peuvent faire une énorme différence et ne sont peut-être pas nécessaires).
3- Le pédagogue averti
Pour le personnel enseignant, le choix des tâches en fonction de l’intention pédagogique peut faire une différence. Par exemple, dans le cas d’une vidéo qui doit être visionnée par les élèves, on peut choisir entre utiliser Edpuzzle, qui demande un écran par élève, ou la regarder en groupe sur YouTube au TNI. La vidéo peut-elle être téléchargée à l’avance ou doit-elle être regardée en « temps réel » (streaming)?
Il en va de même pour le choix des appareils. Il convient de se poser des questions comme : peuvent-ils être réparés en cas de bris, sont-il homologués Energy Star, sont-ils encore mis à jour par le fabricant, etc.
« Il n’y aura jamais de bonnes ou de mauvaises réponses, ni de situations parfaites, précise Jérôme. Il s’agit simplement de se questionner et d’adopter une attitude et des comportements en cohérence avec nos valeurs et qui soient aussi constants que possible. »