Le Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSSH), en collaboration avec le CTREQ, a mené dans la dernière année une recherche-action sur le développement des habiletés sociales et émotionnelles chez les enfants. Les résultats publiés récemment permettront de soutenir les milieux qui veulent se lancer dans une démarche similaire.
Une recherche-action unique
Intimidation, anxiété, agressivité, dépression sont de plus en plus visibles dans les cours des écoles primaires. L’enseignement des compétences sociales et émotionnelles permet aux jeunes de mieux gérer leurs émotions. Cependant, sans l’implantation d’un programme dédié dans toute l’école, les apprentissages demeurent souvent morcelés et perdent en efficacité. C’est d’ailleurs ce que le Conseil supérieur de l’éducation a indiqué dans son rapport Le bien-être de l’enfant à l’école : faisons nos devoirs, publié en 2020.
Mené dans trois établissements primaires du CSSSH, le projet de recherche-action avait principalement pour but d’identifier les conditions favorables à l’implantation d’un programme de développement de compétences sociales et émotionnelles. Le choix du programme mis à l’essai s’est arrêté sur moozoom, une plateforme numérique québécoise lancée en 2020.
Un programme adapté à la réalité du Québec
Le programme moozoom est une plateforme vidéo interactive qui présente des situations auxquelles les élèves peuvent faire face au quotidien. Les scènes montrent des jeunes en situation de rejet, d’intimidation ou de peur de l’échec, par exemple. Les élèves réagissent aux vidéos à la manière d’une histoire dont vous êtes le héros. Le programme, qui a recours à l’enseignement explicite des comportements, est accompagné de fiches pédagogiques, d’activités d’apprentissages, d’exercices et d’un tableau de bord pour assurer un suivi. Vous pouvez relire notre article déjà paru au sujet de la plateforme.
Quatre conditions essentielles au succès
Au terme de la recherche-action, quatre conditions ont été identifiées afin de permettre aux écoles participantes de mettre en place des dispositifs innovants favorisant le développement des compétences sociales et émotionnelles :
- Implication de l’ensemble du personnel
La réussite d’un tel programme nécessite l’implication de tous les intervenants de l’école. La mise sur pied d’un comité d’implantation et la nomination d’un responsable favorise la motivation du personnel et la coordination des interventions. - Environnement favorisant les interactions positives
Tous les membres du personnel doivent se mobiliser pour valoriser les interventions positives et faire du renforcement dans la cour d’école, au gymnase, dans les aires communes, dans le bureau de la direction, etc. - Conception d’intervention multimodale
Le personnel doit pouvoir intégrer les activités du programme de la façon qu’il juge la plus appropriée. Le matériel pédagogique peut être utilisé comme déclencheur à une activité ou comme intervention à la suite d’une situation problématique. L’intégration des activités à la planification pédagogique, que ce soit à l’intérieur d’un cours ou en y consacrant un temps dédié, favorise l’apprentissage. - Implication des parents, des pairs et de l’élève
Le personnel doit se mobiliser pour garder l’élève actif, au cœur de ses apprentissages. L’apport des parents n’est pas négligeable et permet une meilleure cohésion. Pour faciliter ce lien école-famille, l’utilisation d’une plateforme numérique, moozoom dans ce cas, a été facilitante.
En annexe du rapport, il est possible de consulter des pistes d’intervention qui s’adressent aux intervenants ainsi qu’aux parents. Ces outils ont été développés en complément au programme moozoom et peuvent être utilisés de manière indépendante.
La santé mentale des jeunes est préoccupante et l’école doit jouer son rôle dans le développement des compétences sociales et émotionnelles.
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