Le Rendez-vous Francophone des Écoles en Réseau est un événement annuel où le partage des pratiques et des activités réalisées en classe est à l’honneur. C’est sous le thème de L’école en jeu(x) que l’édition 2019 du REFER a permis aux participants de s’inspirer pour faire évoluer leur pratique.
Une deuxième table ronde à laquelle j’ai eu l’occasion d’assister est celle regroupant des membres de direction d’école : Monique Roiné de l’Institut de Lancy, Marc-André Smith de l’École l’Envol, Marc-André Girard du Collège Durocher-Saint-Lambert, Fanny Piessik du HubSchool21, David Belhassein de l’Académie de Nice, Jocelyn Simard de la Commission scolaire de Charlevoix et Isabelle Sénéchal du Collège Ste-Anne. Animée par Yves St-Maurice, cette discussion s’est articulée autour du thème du changement en éducation : comment gérer le changement et l’innovation en milieu éducatif? Quels enjeux pour l’École du 21e siècle?
Lors de l’échange, les intervenants ont présenté certaines de leurs initiatives pour soutenir leurs enseignants et ainsi favoriser l’innovation pédagogique. Monique Roiné a partagé que dans son milieu, l’élaboration d’un plan de formation pour les enseignants est favorisée, notamment grâce à un enseignant formateur qui fournit du support et de l’aide techniqueé
De son côté, Marc-André Smith a expliqué comment il a intégré le concept de design pédagogique pour permettre à l’enseignant d’être en position d’apprenant en présence d’élèves. Grâce au soutien d’un enseignant lors du processus d’appropriation d’une nouvelle approche, le sentiment d’efficacité professionnelle (SEP) est renforcé. Il soutient qu’il faut être accessible pour amener le changement.
Marc-André Girard, quant à lui, a précisé que l’enseignant est un professionnel de l’apprentissage qui a pour objectif de développer des apprenants à vie. Pour ce faire, il a proposé de fixer des défis à l’équipe-école, de partager le leadership, de développer le leadership des élèves et de favoriser le décloisonnement au niveau de l’école, du temps et des mentalités. Il a souligné les éléments déterminants de l’agilité du leader suivants : être collé à la réalité, écouter, comprendre, ressentir, naviguer et réorienter le tir. C’est pourquoi l’adoption d’une mentalité de croissance, l’approche réflexive, la collaboration et les sorties de zone de confort sont essentielles à considérer dans la posture pédagogique.
Fanny Piessik a renchéri en soulignant que dans son milieu, « l’enseignant développe une expertise à faire rayonner de manière décloisonnée et collaborative ». Elle a aussi précisé que l’épanouissement précède la réussite et que le décloisonnement du temps, des âges, du lieu et des matières de tous dans l’écosystème scolaire permet de bouger ses convictions. Chez HubSchool21, chaque membre de l’école est apprenant : on forme, on informe, on déforme grâce à des projets complexes, engageants et plaisants.
Ce qui a ouvert la porte à David Belhassein pour aborder la notion de bienveillance. Afin de préparer l’élève à résister aux dépendances, on doit le rendre accro à la bienveillance et aux apprentissages. Par le Smart City Maker, la résolution de problème favorise le travail pluridisciplinaire et multidisciplinaire dans lequel les disciplines deviennent des outils.
Selon Jocelyn Simard, chaque acteur du milieu scolaire devrait adopter une position d’apprenant à vie et collaborer au service de l’apprentissage. Lors de la table ronde, il a proposé le modèle de communautés d’apprentissage professionnel (CAP) qui invite à fixer un but d’apprentissage pour l’élève dans une culture de données qui utilise les pratiques probantes. C’est à partir d’un test diagnostique qu’on détermine les outils à déployer sur six semaines afin de savoir où se situe le problème vécu par l’élève. Il s’agit là d’identifier les éléments observables à consigner pour ensuite réguler et se donner des méthodes d’intervention.
Finalement pour Isabelle Sénéchal, la mobilisation de l’équipe-école se fait autour d’une vision que l’on partage : pour son équipe, il s’agit d’une culture du changement. Grâce au design thinking lors duquel on tente de répondre à la question « que veut-on pour l’élève? », la vision commune se crée en équipe. On détermine ensuite les moyens mis à disposition pour construire la compétence recherchée chez les enseignants. Et ce pour offrir des occasions de développement continu dans un souci d’inclusion de ceux-ci.
Ce tour de table a permis de mettre en évidence des facteurs essentiels dans une perspective de changement en milieu éducatif. Leadership, ouverture au changement, observation, collaboration, soutien, réflexion, mentalité de croissance, bienveillance, engagement, mobilisation et développement personnel et professionnel sont autant d’éléments à considérer si on veut réinventer notre école afin de répondre aux besoins de nos jeunes d’aujourd’hui, et ce, dès maintenant.