Tous les élèves et étudiants français, de la maternelle jusqu’à l’université, seront formés à la sobriété numérique et à l’écoresponsabilité à partir de la rentrée 2022. Ce nouveau dispositif fait partie de la Loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique (Loi REN), qui vient tout juste d’entrer en vigueur en France.
La France fait figure de précurseur dans le monde pour ses nombreuses actions et réglementations visant à sensibiliser les consommateurs du numérique à l’impact écologique de leurs usages. La nouvelle loi a été abondamment citée au cours de l’événement Transition numérique, auquel nous avons assisté, tenu récemment à Angers, en France.
Ce n’est pas anodin. Les trois premiers articles du texte de la Loi REN modifient le Code de l’éducation, équivalent français de la Loi québécoise sur l’instruction publique, afin d’y inclure la sensibilisation à la sobriété numérique et aux enjeux environnementaux liés à l’utilisation des outils numériques.
Ce volet prévoit :
- une formation à la sobriété numérique dès le plus jeune âge à l’école ainsi qu’à l’entrée à l’université à partir de la rentrée 2022;
- un module sur l’écoconception des services numériques pour les formations d’ingénieur en informatique;
- un nouvel observatoire de recherche sur les impacts environnementaux du numérique.
Les notions de sobriété numérique et d’écoresponsabilité comprennent notamment :
- les impacts environnementaux et sociaux de fabrication des appareils
- l’obsolescence programmée
- l’économie circulaire (réutilisation, récupération des appareils, etc.)
- les bonnes pratiques pour réduire la consommation d’énergie (privilégier le texte aux vidéos, réduire la résolution des images, etc.)
Un numérique plus inclusif
Même si la nouvelle formation qui sera déployée concerne principalement l’usage des appareils numériques, les intervenants entendus sur place, notamment Anne Rabot, du Collectif GreenIT.fr, espèrent que la nouvelle loi deviendra un levier pour amener le milieu scolaire à réfléchir à des usages plus inclusifs du numérique.
Les enjeux de l’accessibilité des outils numériques, de la représentation des femmes dans les métiers du numérique, du déploiement de l’Internet à haute vitesse, de l’utilisation de l’intelligence artificielle ont entre autres été mentionnés.
« Les enseignants auront besoin d’accompagnement afin de pouvoir maîtriser l’ensemble de ces nouvelles notions. Pour certains, cela représente un enjeu alors que le secteur du numérique se déploie rapidement », a mentionné Anne Rabot.
Au Québec, le service national du RÉCIT, domaine du développement de la personne, propose une activité pour les enseignants de 4e secondaire qui souhaitent amener leurs élèves à réfléchir à l’impact du numérique sur l’environnement, « Donnez-moi de l’oxygène ».
Si vous réalisez cette activité avec vos élèves, n’hésitez pas à nous écrire pour partager vos impressions et les réactions suscitées en classe.
En complément : Les élèves seront désormais sensibilisés à la sobriété numérique et à l’écoconception