Selon Thèrèse Laferrière, il ne fait aucun doute que les écoles québécoises doivent être placées au cœur de la prochaine Stratégie numérique du Québec. Elle est venue l’exprimer lors du Rendez-vous numériques du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (MESI) qui s’est tenu à Québec la semaine dernière.
Ce Rendez-vous numériques de Québec était une étape de la consultation citoyenne entreprise par le MESI dans le cadre de l’élaboration de la Stratégie numérique du Québec, qui s’est arrêtée et s’arrêtera dans quelques villes québécoises.
La journée a débuté avec une table ronde. Bien connu dans le domaine de l’utilisation des technologies à l’école, notamment avec l’École éloignée en réseau, Thérèse Laferrière, directrice du Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire à l’Université Laval, y participaient avec Stéphane Roche, vice-doyen à la recherche à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’Université Laval et Pierre-Luc Lachance, directeur général de Québec Numérique .
D’entrée de jeu, les participants se sont montrés sans équivoque: il devient urgent d’agir, cela fait trop longtemps que nous discourons sur les façons de donner un élan numérique/technologique au Québec. Chacun y est allé de ses suggestions.
Selon Mme Laferrière, une vaste campagne de sensibilisation pour valoriser l’importance d’agir et d’aller de l’avant avec le numérique devrait être mise sur pied. De plus, elle est convaincue que les enseignants doivent être engagés dans le mouvement afin de les amener à placer de plus en plus leurs élèves en action dans le numérique.
Parmi les autres suggestions des panelistes : assurer la couverture de l’ensemble du territoire québécois avec l’Internet haute vitesse et la mise en place d’une sorte de Permis numérique, avec un formation que les gens pourraient suivre volontairement (à l’image du permis de conduire dont la formation est accessible à tous ceux qui le désirent, sans être obligatoire).
Les panelistes étaient d’accord pour dire que le véritable passage au numérique se fera par l’engagement des citoyens, par une évangélisation qui sera faite par ceux qui y croient vraiment, par le regroupement de gens convaincus qui deviendront des références. La force du réseau agira.
Mme Laferrière a d’ailleurs insisté à quelques reprises sur l’importance de se regrouper et de collaborer, notamment au niveau de la création des contenus. Elle a même déploré le fait que le réflexe de co-création ne soit pas encore assez présent dans le milieu de l’éducation (production de manuels, cours en ligne…).
Le mot de la fin revient à M. Roche : « Il faut arrêter de voir le numérique comme quelque chose qui pose problème et le considérer comme quelque chose qui nous aide à nous développer. Il n’en tient qu’à nous de le mettre en place. Nous pourrions y arriver que si on met en synergie toutes les forces (éducation, public, privé, citoyen). Le numérique ne peut être un embrayeur de société si on ne fait pas fonctionner les quatre ensembles. Il faut arrêter d’être en réaction face à des événements ».
Pour un résumé plus complet de la table ronde : Une stratégie numérique pour le Québec