L’ère Trump, la COVID, la propagande anti-masques, les soi-disant complots, autant d’éléments qui ont marqué l’information récemment. L’occasion était donc parfaite pour Olivier Delaney, enseignant de sciences géopolitiques au Collège Beaubois, de démasquer les fausses nouvelles avec ses élèves.
« Véritex », c’est le nom du projet qui vient d’occuper depuis plusieurs semaines l’une des classes de M. Delaney. Ensemble, ils ont lu et regardé divers médias, consulté des plateformes comme Facebook, Instagram, Twitter et un peu YouTube pour comprendre la mécanique d’une fausse nouvelle. Ils ont aussi observé le site trompeur FranceSoir, qui reprend, à un trait d’union près l’ancien nom du célèbre quotidien français du milieu du XXe siècle.
Ils ont recherché des images inversées, développé des stratégies de recherche, décodé les intentions des auteurs et produit du contenu vidéo pour expliquer leur démarche et comment arriver à débusquer une fausse nouvelle.
Éducation aux médias
C’est ni plus ni moins qu’un cours à l’éducation aux médias qu’a servi l’enseignant à ses élèves. Des élèves grandement participatifs et réceptifs. Lorsque questionnés à savoir si leur regard actuel face aux nouvelles a changé, les élèves ont des réponses éloquentes.
« Je savais que les fausses nouvelles existaient dans le monde, mais je ne savais pas qu’elles avaient une aussi grande influence ».
« Même si j’étais toujours vigilante, je ne savais pas qu’elles étaient aussi propagées. »
Ils ont ainsi été conscientisés sur le fait que certaines personnes ou certains groupes créent de la fausse nouvelle pour créer de la controverse et diviser la société, pour faire de l’argent ou pour devenir populaires en raison de l’attention qu’on leur portera. Certains propagent de fausses nouvelles, car ils ne savent pas comment les vérifier. « Le but du projet, explique Olivier Delaney, n’était pas de les empêcher d’adhérer à une théorie, mais qu’ils soient sensibilisés aux fausses nouvelles. »
Vérifier ses sources
Les élèves se sont aussi attardés sur les vaccins de la COVID-19, un domaine qui touche à la fois la science et la politique.
Les élèves du Collège Beaubois ont donc aussi appris qu’il pouvait exister de la désinformation positive. Par exemple, pour dire aux gens qu’il serait opportun de se faire vacciner, on pourrait utiliser de mauvaises statistiques. L’intention est sans doute louable, mais elle utilise des sources erronées. D’où l’importance de vérifier d’autres sources. Les participants au projet ont notamment consulté le New York Times et, plus près de nous, l’émission Les Décrypteurs.
La classe de M. Delaney a suffisamment bien travaillé que le conseiller pédagogique de l’établissement scolaire, Jacky Lepeintre, a contacté l’émission afin que certains de ses membres, dont Alexis De Lancer, viennent en classe rencontrer les élèves. Après sa venue le 10 février, l’équipe a été convaincue du sérieux de la démarche de ces jeunes. À tel point que la télévision d’État a fait un topo sur ce projet le 6 mars dernier.
À croire qu’ils vont devenir les Sherlock Holmes de la fausse nouvelle… « probablement meilleurs que Sherlock Holmes » de rétorquer un étudiant!
Dimension(s) de la compétence numérique en lien avec cet article
4- Développer et mobiliser sa culture informationnelle et 11- Développer sa pensée critique à l’égard du numérique
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