Un projet où des élèves du primaire réalisent des reportages photos accompagnés de textes documentaires et littéraires en exploitant le meilleur du numérique.
Écrivains reporters en herbe 2 est, comme son nom l’indique, la 2e édition d’un projet pédagogique invitant les élèves à réaliser des reportages. Celui-ci a été vécu en 2015-2016, en France. À la fin du projet, chaque classe participante avait réalisé deux reportages photos accompagnés de textes documentaires et de textes littéraires. Pour les guider dans le projet, les élèves bénéficiaient du support d’une artiste photographe dont l’exposition a servi d’amorce au projet, ainsi que d’un écrivain qui les a orientés dans la rédaction de leurs textes littéraires et dont ils devaient s’inspirer du style.
Le thème d’Écrivains reporters en herbe 2 était le patrimoine industriel local oublié. Ce sujet a été choisi en fonction de l’exposition de la photographe Léah Bosquet, qui présentait les vestiges de mines abandonnées des Pyrénées. Malgré l’usage intensif du numérique, c’est la dimension humaine du sujet d’étude qui était favorisée.
Les productions finales des écoliers, des photos avec réalité augmentée, et la démarche pédagogique qui a mené à tout cela ont été présentées à la 13e université d’été Ludovia par Pierre Clot, conseiller pédagogique départemental, concepteur et coordonnateur du projet, Élise Negre et Grégory Staffoni, professeurs des écoles (enseignants du primaire) qui ont participé au projet, et Romain Tessier, maître animateur informatique. C’est d’ailleurs via l’application Aurasma sur ma tablette que j’ai pu vivre l’expérience de réalité augmentée, en balayant les Auras incrustées dans les photos exposées. Ceci permettait d’accéder à des vidéos dans lesquelles les écoliers présentaient eux-mêmes leur travail.
Un projet sur mesure pour la fin du primaire
Écrivains reporters en herbe 2 est un projet pluridisciplinaire proposé par le centre de ressources TICE-Images-Médias du Tarn (Académie de Toulouse) et le festival « Échos d’ici, échos d’ailleurs » de Labastide de Rouairoux. Ces projets ont été élaborés dans le contexte de la loi du 8 juillet 2013 de l’Éducation nationale (France), qui demande une « approche pluridisciplinaire du numérique, fondée sur une pédagogie de projet, faisant appel à des démarches créatives et collaboratives, et mettant les élèves en situation d’activité avec ces outils » (numériques). Le tout s’adressait à des élèves des niveaux CE2 (8 ans), CM1(9ans) ET CM2 (10 ans), l’équivalent des quatrième, cinquième et sixième années du système scolaire québécois.
Le contenu pédagogique cadre avec les compétences à développer chez les élèves du primaire au volet « Intégration linguistique, scolaire et sociale », la compétence « Apprécier » du domaine des arts ainsi qu’« Exploiter les technologies de l’information et de la communication », entre autres, des compétences transversales du programme de formation de l’école québécoise.
Culture photographique et littéraire
Au cours des Missions qui jalonnent le projet, les élèves sont initiés à des éléments de culture photographique :
- analyse des photos dont on présente de gros plans aux élèves ou encore de photos floues auxquelles ils doivent trouver un sens;
- interprétations de photos;
- terminologie propre à la photographie, composition et cadrage, profondeur de champ, gros plan, le zoom, la position du photographe, angle de champ, contrejour, contre-plongée, etc.
Pour la réalisation, les élèves doivent étudier le style de la photographe professionnelle Léah Bosquet et s’en inspirer. Réagissant à des commentaires d’élèves, cette dernière leur a appris que la racine grecque de « photographie » signifie « écrire avec la lumière », qu’elle est donc porteuse d’émotion.
Ils doivent aussi lire le livre proposé dans le cadre du projet, « Ici ça va » de Thomas Vinau, afin de s’imprégner de l’univers littéraire de l’écrivain avec lequel ils échangent ensuite. Ils peuvent ainsi le questionner pour mieux le connaître et mieux apprécier son oeuvre.
Après cette exploration, les élèves se lancent dans la production de textes littéraires individuels, textes qui deviendront des textes de groupe et, enfin, un texte de classe par améliorations successives. C’est une démarche d’écriture collaborative où ces élèves sont initiés à une démarche « active, productive, critique, réflexive et citoyenne », explique Pierre Clot, le coordonnateur du projet. Le texte final du groupe est envoyé au coordonnateur du projet, qui apporte quelques conseils de réécriture. Enfin, c’est Thomas Vinau lui-même qui agit comme ultime critique littéraire.
Explorez les sites des projets
– La première édition d’Écrivains reporters en herbe avait comme point de départ une exposition sur Cuba du photographe Jean-François Baumard.
– Suivez aussi ce lien pour en savoir plus sur l’édition 2015-2016.
Enseignants, lancez-vous!
Enseignants, si vous désirez vous aventurer dans un projet pluridisciplinaire de ce type, il y a dans vos régions respectives une multitude de sujets d’intérêts ainsi que plusieurs artistes photographes, poètes et historiens locaux, qui accepteraient assurément de partager leur passion avec vos écoliers et les guider avec vous dans une démarche de ce type, qui donne un sens fort aux apprentissages.
Qu’est-ce qui est transposable?
- Principe général du projet.
- Utilisation humaniste des réseaux sociaux.
- Collaboration à distance avec un photographe professionnel.
- Idée de partenariat avec des associations culturelles.
- Collaboration inter-classes
Pour en savoir encore plus :
- http://web.ac-toulouse.fr/automne_modules_files/pDocs/public/r25382_61_texte_de_m._clot-2.pdf
- http://www.occe.coop/~ad81/spip.php?article68
- http://eduscol.education.fr/experitheque/fiches/fiche10107.pdf