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Rencontres de l’Orme 2.15 : Enseigner l’informatique, éduquer au numérique

Compte-rendu en deux parties de la participation de notre collaboratrice aux 21e Rencontres de l’Orme, à Marseille. Aujourd’hui : l’état des préoccupations françaises en ce qui a trait à l’intégration du numérique.

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Compte-rendu en deux parties de la participation de notre collaboratrice aux 21e Rencontres de l’Orme, à Marseille. Aujourd’hui : l’état des préoccupations françaises en ce qui a trait à l’intégration du numérique.

(suite d’hier)

J’ai eu le bonheur de participer aux Rencontres de l’Orme 2.15, qui avaient lieu à Marseille, en France, les 20 et 21 mai 2015. Le thème était « Enseigner l’informatique, éduquer au numérique ».

Ce compte-rendu en deux parties a d’abord permis de présenter, hier, ce que sont les Rencontres de l’Orme et des découvertes faites au salon des exposants et en discutant avec des élèves et des enseignants. Aujourd’hui, je livre un bref résumé de trois tables-rondes auxquelles j’ai assisté, qui font états des préoccupations de nos cousins en ce qui a trait à l’intégration du numérique.

J’ai assisté à trois des quatre tables rondes présentées à l’occasion de l’événement :

  • Enseigner l’informatique, éduquer au numérique : quels enjeux ?
  • Enseigner l’informatique, éduquer au numérique : quels enseignements pour quelles compétences?
  • Créativité numérique des jeunes : quels apports liés à l’acquisition de compétences informatiques ?

Des représentants du réseau Canopé, du ministère de l’Éducation nationale, recteurs d’Académie, délégués aux collèges, professeurs et divers délégués d’entreprises oeuvrant dans le domaine du numérique ont partagé leurs réflexions. S’il est une chose sur laquelle tous s’accordent, c’est que le numérique est un domaine auquel nul ne peut échapper. Comment faire le pas, favoriser ces enseignements nouveaux que prescriront les programmes d’études et qui seront officiels dès 2016 pour le primaire et le collège en France, est la principale question à laquelle, chacun selon son domaine de spécialité, a soumis son point de vue. Voici une courte synthèse de quelques-unes des pensées de ces conférenciers.

Le corps enseignant fait face à des changements énormes. Le rôle des enseignants est fondamentalement perturbé par l’arrivée massive du numérique. Celui qui, traditionnellement, fut détenteur et transmetteur du savoir doit maintenant s’adapter à une nouvelle fonction, celle d’accompagnateur des écoliers dans une démarche d’apprentissage. Il se situe désormais directement en compétition avec toutes les ressources d’Internet, les meilleures comme les pires. Plus que jamais, l’éducation aux médias et à l’information est essentielle. Les enseignants ne doivent pas craindre l’aventure, ne pas être nostalgiques des compétences perdues, car les compétences requises en société ont évolué : depuis longtemps déjà, la machine a remplacé le fait main. La grande différence est que, maintenant, ces changements du paradigme de l’apprentissage se produisent extrêmement rapidement

Toujours selon les participants entendus lors des tables-rondes, l’éducation nationale d’un état a deux principales fonctions : partager des connaissances communes entre tous les citoyens et leur donner un métier. L’enjeu de sauver des emplois devient primordial avec la venue du numérique dans tous les champs de l’économie. L’éducation au numérique devrait permettre de faire de nos enfants des artisans en leur offrant les outils nécessaires pour le passage de consommateur du numérique à créateur du numérique. Jusqu’à maintenant, on dépendait la plupart du temps des ateliers parascolaires pour son apprentissage, du codage, de la programmation. Certains proposent de créer un vivier d’informaticiens pour supporter les enseignants dans la formation des jeunes. Quelques-uns relèvent le problème de la production systématique de codeurs, à qui on apprend à utiliser des bibliothèques de code pour en faire des travailleurs à la chaîne. D’autres insistent sur le fait que la maîtrise des techniques numériques importe davantage que l’apprentissage du codage et de la programmation. Pour la plupart cependant, l’école devrait favoriser l’ouverture en vue de la formation de partenariats avec les entreprises de la filière numérique.

En France, les collectivités territoriales sont responsables de l’équipement des écoles. Or, il semble que les fractures entre les diverses communes sont énormes. Les écoles doivent apprendre à s’adresser aux entreprises pour tenter d’obtenir leur participation.

En dernier lieu, le problème de l’évaluation dans le contexte éducatif actuel, où on doit encourager la collaboration entre les écoliers et favoriser le développement de la pédagogie de projets, fut souligné par certains.

 

Conclusions de la pédagogue

Lors de mon passage aux Rencontres de l’Orme cette année, j’ai aimé…

  • Les « vibrations » de la culture numérique à la française, si différente de la nord-américaine à laquelle je suis habituée;
  • Découvrir d’excellentes applications du numérique éducatif en français;
  • Marseille et le quartier attachant situé autour du palais des Congrès, le rond-point du Prado, l’élégante avenue du Quai de la Joliette… et le soleil de la Provence!

 

À propos de l'auteur

Ninon Louise Lepage
Ninon Louise Lepage
Ninon Louise LePage est pédagogue et muséologue récemment sortie d’une retraite prématurée pour renaître comme désigner pédagogique. Elle a enseigné à l'Université du Québec à Montréal et à l'Université de Sherbrooke en didactique des sciences, en plus de travailler au Réseau canadien d'information sur le patrimoine comme expert-conseil en muséologie. Elle écrit également pour nos amis français chez Ludomag. Elle invite par ailleurs tous les intéressés à la contacter afin qu’elle parle de vous, vos élèves, votre école et vos expériences particulières en éducation au numérique et à l’informatique.

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