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L’usage des TIC favorise la préservation de la culture, des valeurs et des traditions autochtones

Depuis la fin des années 60, on assiste au sein de la société à un mouvement d’intérêt de plus en plus marqué pour la culture, l’éducation et les langues autochtones. Au cours des derniers forums de 2003 et de 2004 « Branchons les Autochtones du Canada », la nécessité de promouvoir et de préserver la culture et la langue autochtone a été une question fondamentale soulevée à maintes reprises par les nombreux participants.

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Depuis la fin des années 60, on assiste au sein de la société à un mouvement d’intérêt de plus en plus marqué pour la culture, l’éducation et les langues autochtones (Lieberman, 2002). Selon l’UNESCO (2003), la production de contenus autochtones distribués par les TIC peut « (…) contribuer à mettre en valeur les identités culturelles des populations autochtones » (p.1). Au cours des derniers forums de 2003 et de 2004 « Branchons les Autochtones du Canada », la nécessité de promouvoir et de préserver la culture et la langue autochtone a été une question fondamentale soulevée à maintes reprises par les nombreux participants. Selon eux,

« (…) les collectivités autochtones devraient être encouragées à utiliser Internet pour colliger et partager de l’information sur leurs traditions visuelles et orales, leur langue, leur art, leur histoire et leur culture »
(Groupe de travail du Portail des Autochtones au Canada, 2003, p.5).

Grennall et Loizides (2001) abondent dans le même sens en énonçant que « (…) la technologie a le potentiel de renforcer la culture et les traditions autochtones » (p.42). En effet, depuis déjà quelques années, un certain nombre d’initiatives réussies laissent entrevoir des possibilités intéressantes en matière de promotion de la culture, de la langue et des traditions autochtones. Par l’intermédiaire de l’archivage, de l’indexage et de la numérisation, des documents culturels autochtones peuvent être distribués sur le Web (Groupe de travail du Portail des Autochtones au Canada, 2004). Ainsi, on y retrouve des ressources diffusées sur Internet tels que des pages Web autochtones remplies d’informations culturelles, forums de discussions, foire commerciale virtuelle axée sur la promotion des arts autochtones et apprentissage de langues autochtones en ligne.

Au cours de l’année 2001, le gouvernement canadien en partenariat avec les différents organismes nationaux autochtones a mis à la disposition des internautes « Le Portail des Autochtones au Canada ». Ce site est un guichet unique qui permet d’accéder à des ressources en direct, à des personnes-ressources, à des renseignements ainsi qu’à des programmes et services gouvernementaux canadiens relatifs aux Autochtones.

Depuis des générations, le partage du savoir, de la culture, de la langue, des valeurs, et des traditions autochtones passe par les Aînés (Secrétariat aux affaires autochtones, 1997). « À cet égard, les aînés sont de véritables détenteurs d’un patrimoine vivant » cité par le Secrétariat aux affaires autochtones (1997, p.15). Au fil des années, les Aînés s’éteignent, emportant avec eux leur savoir sans avoir transmis l’ensemble de leurs connaissances patrimoniales (Groupe de travail du Portail des Autochtones au Canada, 2004). Dans le cadre du troisième forum « Branchons les Autochtones du Canada » (2004), les participants se sont penchés sur cet aspect pour proposer des solutions pour éviter la disparition de ce savoir. Les technologies de l’information et de la communication seraient-elles une solution? Pour la Première nation de Musqueam située en Colombie-Britannique, les nouvelles technologies sont utilisées pour promouvoir et préserver la langue ancestrale Musqueam. En partenariat avec l’Université de la Colombie-Britannique, la communauté de Musqueam a développé un programme intitulé « Word of the Day ». Dans le cadre de ce programme, la communauté a mémorisé les paroles des Aînés via à une base de données numérisée. Par le biais d’une interface graphique, les élèves peuvent écouter ces enregistrements et faire l’apprentissage de la langue Musqueam (Grennal et Loizides, 2001).

Lors du Forum global des peuples autochtones et de la société de l’information qui se déroulait à Genève en décembre 2003, le Chef Joseph Norton, Grand Chef du Conseil des Mohawks Kahnawake qualifie Internet de « 8e continent » (Centre de Documentation, de Recherche et d’Information des Peuples Autochtones— doCip, 2003, non paginée). De plus, il reconnaît « la capacité des TIC à devenir un outil pour les apprentissages traditionnels et un nouveau véhicule pour la communication entre les PA (peuples autochtones) » (Centre de Documentation, de Recherche et d’Information des Peuples Autochtones— doCip, 2003, non paginée). En effet, grâce au contexte en ligne, les élèves en milieu scolaire autochtone peuvent maintenant partager leur patrimoine culturel avec d’autres camarades autochtones, peu importe la distance qui les sépare.  Les travaux de Lieberman (2002) dévoilent que ces élèves développent « … un sentiment plus fort d’appartenance à leur groupe autochtone et un engagement plus profond à leur langue et leur culture » (Lieberman, 2002, non paginé).

En somme, le contact avec les nouvelles technologies est inévitable pour les communautés autochtones des Premières nations du Québec. Par l’intégration pédagogique des TIC dans le cursus scolaire des élèves autochtones, nous voyons des possibilités de renforcer la revitalisation linguistique et culturelle autochtone. Transmettre cet héritage ancestral demandera une action concertée des différents paliers gouvernementaux.

Par Hélène Archambault, Ph.D.
Professeure adjointe, Faculté d’éducation, Collège universitaire de Saint-Boniface, Winnipeg, (Manitoba)

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Références bibliographiques

Centre de Documentation, de Recherche et d’Information des Peuples Autochtones-doCip. (2003). Rapport ONG sur le forum global des peuples autochtones et de la société de l’information. Document électronique téléaccessible à l’URL: http://www.docip.org/français/news_fr/rapportsGFIPIS_fra.rtf

Greenall, D., Loizides, S. (2001). Un monde numérique : Espoirs pour les Autochtones –Répondre aux besoins des Autochtones en matière d’acquisition du savoir grâce aux technologies d’apprentissage. Le Conference Board du Canada.

Lieberman. A.E. (2002). Se sentir partie prenante : Renforcer les cultures autochtones et les langues vernaculaires par l’entremise des TIC. Document électronique téléaccessible à l’URL: http://www.learlink.aed.org/Publications/français/concept_papers/Se_sentir_partie_ prenante.pdf

Portail des Autochtones au Canada (2004). 3e Forum national annuel Branchons les Autochtones du Canada- « Un plan de cyber-stratégie nationale pour les Autochtones » -Rapport Final. Document électronique téléaccessible à l’URL : http:// www.autochtonesaucanada.gc.ca

Portail des Autochtones au Canada (2004). Rapport de 2003 sur l’infrastructure de connectivité des collectivités autochtones. Document électronique téléaccessible à l’URL : http:// www.autochtonesaucanada/connectivité

Secrétariat aux affaires autochtones. (1997). Les Amérindiens et les Inuits du Québec Onze nations contemporaines. Gouvernement du Québec.

UNESCO. (1999). L’éducation : un trésor est caché dedans. Rapport à l’UNESCO de la Commission internationale sur l’éducation pour le vingt et unième siècle. France : Éditions UNESCO.

UNESCO. (2003). Les TIC pour le dialogue et la diversité culturelle. Document électronique  téléaccessible à l’URL : http:// www.portal.unesco.org

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