Malgré les croyances, cette discipline n’est pas en reste lorsqu’il s’agit d’utiliser les TIC à des fins éducatives. Joël Bouthillette, animateur au RÉCIT national du développement de la personne, l’a démontré lors d’une conférence prononcée à l’occasion du Sommet sur le iPad en éducation. (1ère de 2 parties)
Joël Bouthillette se fait souvent demander « Quel est le rapport entre les tablettes mobiles et l’éducation physique? On s’attend à ce que les élèves bougent! » Pourtant, il rappelle très justement que la discipline vise avant tout que les élèves apprennent à bouger et à adopter de saines habitudes de vie. C’est là que se situe toute la nuance.
En éducation physique et à la santé (EPS), tout comme dans les autres disciplines, les enseignants cherchent à optimiser le temps d’apprentissage actif. M. Bouthillette explique : « Pour cela, il faut que l’élève soit engagé. Il faut une intention. » Mais l’engagement, c’est quoi au juste? On parle bien sûr d’engagement moteur, mais aussi socio-relationnel et cognitif. Selon lui, « plus les élèves sont engagés aux niveaux socio-relationnel et cognitif, plus ils sont engagés au niveau moteur. »
Il rappelle ensuite la définition de compétence : un savoir-agir fondé sur la mobilisation de ressources. « L’élève compétent utilise ses ressources internes, mais aussi externes, ce qui est souvent oublié. Ces ressources externes peuvent être son enseignant, un pair, un ballon, une affiche… et maintenant un iPad » (muni d’un outil de protection, précise-t-il).
En EPS, le développement et l’exercice des compétences se fait en trois temps : planifier, exécuter et faire un retour réflexif. Joël Bouthillette explique que la phase d’exécution est somme toute éphémère. Elle est cependant bonifiée avec l’utilisation de TIC comme la tablette mobile pour varier les stratégies, susciter l’intérêt et soutenir la motivation. « La motivation en EPS, c’est un élément déclencheur. » Il raconte l’exemple d’une vidéo qui montre une jeune asiatique s’exécutant à la corde à danser. Elle réussit l’exploit de 162 sauts en 30 secondes. L’expérience de la motivation a été tentée sur deux groupes dans une école : l’un a visionné la vidéo avant de faire l’activité, et l’autre non. On a alors remarqué que le groupe ayant vu la vidéo se questionnait davantage sur les différents sauts, le nombre possible, etc. avant de s’exécuter. Ils étaient déjà plus engagés au niveau cognitif et plus motivés face à la tâche. La présentation d’une vidéo peut aussi avoir d’autres effets comme : les élèves savent déjà un peu comment se placer, ont une idée des stratégies d’un jeu d’équipe, etc. « Ça va plus vite pour démarrer l’activité, il y a moins de temps d’arrêt pour réexpliquer », explique M. Bouthillette.
Il parle ensuite d’un autre déclencheur TIC, l’exemple d’une visioconférence dans le cadre d’un projet intitulé Donnez au suivant, qui visait à faire bouger les élèves d’une autre région.
Demain, la suite de l’article et d’autres idées d’intégration en EPS, qui ont le mérite d’être tout aussi intéressantes pour de nombreuses autres disciplines…