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On se réfère souvent à la Finlande lorsqu’il est question de l’enseignement. Dans notre esprit, les écoles y sont belles, les élèves y sont heureux et les enseignants sont reconnus pour leur travail auprès des élèves.
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On se réfère souvent à la Finlande lorsqu’il est question de l’enseignement. Dans notre esprit, les écoles y sont belles, les élèves y sont heureux et les enseignants sont reconnus pour leur travail auprès des élèves.

Lorsque je suis allé en Finlande, il y a deux ans, j’avais posé la question de façon détournée : quelles sont les professions les plus en vue dans la société finlandaise? La réponse était très souvent la même peu importe à qui je m’adressais : les enseignants.

Oui, les enseignants sont bien vus en Finlande. Pourquoi en est-ce ainsi? C’est grâce, notamment, à ce qu’on désigne le « cercle de la confiance ». Comme dans n’importe quel cercle, il est difficile de savoir où cela commence et où cela se termine. Voici néanmoins une explication de ce qui est à la base du phénomène.

Contexte historique

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Finlande a réussi à préserver son indépendance, mais cela se sera fait à grand coût avec, notamment, des paiements de dommages et des pertes de territoire à l’est du pays, au profit de la Russie. Malgré des paiements qui représentent l’équivalent de plus de 4.5 milliards en Euros aujourd’hui, les gouvernements finlandais n’ont jamais resserré les goussets des budgets en éducation dans leur pays. Dans la mentalité de l’époque, il fallait continuer à financer l’éducation finlandaise pour faire en sorte que ce soit les jeunes qui puissent sortir le pays du marasme économique de l’après-guerre. La population était en mutation et l’économie largement agraire de l’avant-guerre se modernisait.

Il y a un peu plus d’une quarantaine d’années, soit depuis la première réforme majeure de l’éducation, les enseignants ont été principalement chargés de bâtir un système scolaire moderne. Cette tâche importante leur a valu un important capital de sympathie; ils sont devenus des « phares » dans la société. Leur opinion étant non seulement appréciée, mais sollicitée. Rien ne se fait en éducation finlandaise sans l’apport des enseignants.

Un accès restreint à la profession

Au-delà d’un amalgame de contextes sociaux et économiques qui ont fait des enseignants des vecteurs de changement dans la société finlandaise, il faut aussi comprendre que l’accès à la profession est restreint. Dans les huit facultés d’éducation réparties dans l’ensemble du territoire finlandais, seulement 10% des candidats sont retenus. Toujours sur le plan de la formation, tous les enseignants détiennent une maitrise. Ils ont donc minimalement cinq années d’études universitaires avant d’entrer dans la profession. Cette formation fait d’eux non seulement des praticiens réflexifs, mais aussi des chercheurs en éducation. Ils adoptent, dès leurs premières années dans la profession, une posture d’apprenant à vie. Vous l’aurez deviné : la formation continue est indissociable de la pérennité de la profession.

Trois ingrédients clés du cercle de la confiance

Les parents, les enseignants, les membres de la direction, le ministère de l’Éducation et les élèves se font mutuellement confiance. Ils connaissent leur rôle respectif et travaillent en collaboration pour voir au bon déroulement du processus scolaire. Entre tous ces membres, il y a trois éléments-clés : une transparence, une communication incessante et une rétroaction fréquente. De facto, les relations se fondent sur le respect et l’équité entre tous et non sur l’autorité ou une quelconque hiérarchie ou statut social. On reconnait l’humain avant le titre professionnel. Cela écrit, l’autonomie professionnelle et la latitude dont les enseignants jouissent prennent racine de la façon suivante :

La transparence et la communication sont liées intrinsèquement puisque la communication soutient la transparence. Les enseignants expliquent les raisons à la base de leurs décisions et les éléments qui justifient leurs décisions, à savoir les bases de leur jugement professionnel. Les parents sont également transparents en communiquant les informations pertinentes concernant leur enfant. La transparence touche aussi les membres de la direction qui doivent expliquer leurs décisions et dévoiler les informations à la base du processus décisionnel. Bref, personne ne travaille à huis clos et nul besoin de revendiquer une quelconque chasse gardée.

La rétroaction, c’est, en quelque sorte, le chemin contraire. C’est la capacité pour les parents de formuler des commentaires constructifs sur la démarche pédagogique proposée à leur enfant. Il en va de même pour les enseignants envers les parents au sujet de la démarche scolaire de leur enfant, et ce, bien au-delà de la question des notes. Pour formuler ces commentaires, il faut deux choses : d’une part, on doit jouir d’une crédibilité auprès de notre interlocuteur et, d’autre part, il faut que ces commentaires soient sollicités, donc accueillis avec intérêt. C’est la clé du succès : les enseignants et les parents se considèrent mutuellement comme des intervenants de qualité dans l’éducation de l’enfant.

Vous le comprendrez : la Finlande occupe une place importante dans le paysage scolaire mondial, et ce, pour plusieurs raisons qui se résument à une très simple formule : le cercle de la confiance. Tous les acteurs du monde de l’éducation exercent leur rôle en pouvant compter sur les autres partenaires. Ce cercle vertueux tourne par lui-même, alimenté, depuis une quinzaine d’années, par un bel intérêt de la communauté internationale concernant les écoles finlandaises, ce qui est apprécié et qui est un objet de fierté pour les enseignants, les membres de la direction, mais aussi, et surtout, pour les parents et les élèves.

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