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La nature fait des enfants forts, envoyez-les jouer dehors !

Des études confirment que « l’environnement naturel joue un rôle bénéfique dans les performances académiques, puisque l’exposition à un environnement vert aurait un effet positif sur diverses problématiques telles que le manque de motivation et de concentration ».
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Par Tegwen Gadais, Université du Québec à Montréal (UQAM) and Audrey-Anne Beauchamp, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Le plein air connaît actuellement un fort développement au Québec, au grand bonheur de tous les amoureux de la nature. Plusieurs bienfaits associés à l’activité physique en nature et au jeu dehors sont connus. Pourtant, chez les enfants et les adolescents, les études révèlent que le temps passé à l’extérieur a considérablement diminué et qu’ils sont de moins en moins actifs physiquement avec les années.

Dès lors, il est pertinent de mieux connaître les impacts bénéfiques que peut avoir la nature sur le développement de nos jeunes afin de favoriser sa pratique. Nous avons effectué une revue de la littérature afin de recenser les bénéfices que l’environnement naturel peut apporter aux jeunes entre autres sur les plans physique, psychologique, social et cognitif.

La nature fait des enfants forts

Selon une étude norvégienne, l’exposition à un milieu naturel peut grandement améliorer les habiletés motrices générales des enfants et des adolescents, telles que l’équilibre, la locomotion, l’agilité ou encore l’endurance musculaire. Ces gains perdureraient même jusqu’à l’âge adulte.

De plus, le seul fait d’être en nature permettrait aux enfants d’apprendre à mieux gérer les risques, tout en leur permettant de développer de plus nombreux aspects de leur motricité globale.

Actuellement, malgré ces résultats de recherches encourageants, une étude réalisée à Amsterdam a montré que le temps passé à l’extérieur par les enfants et les adolescents a considérablement diminué.

Les nouvelles technologies sont omniprésentes dans les foyers, confinant trop souvent les jeunes entre quatre murs.
Shutterstock

Pourtant, le portrait est plus encourageant dans plusieurs autres pays. En effet, des chercheurs canadiens confirment que pour chaque heure passée dehors, les jeunes étaient actifs sept minutes supplémentaires sur une moyenne de 12 pays.

Malgré tout, l’augmentation des soucis parentaux relatifs à la sécurité de leurs enfants et l’utilisation répandue des outils technologiques seraient les principales causes de cette diminution du temps passé à jouer dehors. Les nouvelles technologies sont omniprésentes dans les foyers, confinant trop souvent les jeunes entre quatre murs.

Les milieux naturels favorisent l’équilibre mental

Des recherches démontrent que la participation à un programme de plein air, chez les jeunes, contribuerait à l’accroissement de l’autonomie, de l’estime personnelle, de la confiance en soi et du sens des responsabilités.

De manière tout aussi intéressante, une étude australienne a démontré que l’exposition à un milieu naturel favoriserait l’empathie, la responsabilisation, la confiance, l’indépendance et le fait de se sentir compétent dans une activité physique chez les enfants.

De ce fait, le stress et l’anxiété vécus au quotidien seraient diminués considérablement. Comme quoi, il faut considérer la nature en soi comme un remède efficace et précieux à bien des maux. D’ailleurs au Japon, les médecins prescrivent des bains de forêt ou Shinrin Yoku à leurs patients.

Être plus social grâce à la nature

La littérature révèle que les enfants ayant l’occasion de faire des activités à l’extérieur ont des comportements plus sociaux et des compétences sociales plus développées que ceux qui ne pratiquent que des activités à l’intérieur.

Il est, d’autre part, important de mentionner que les enfants qui jouent plus souvent dehors établissent davantage de contacts avec autrui et développent plus d’amitiés interculturelles. Cet aspect de la socialisation permet une ouverture d’esprit, qualité inestimable dans notre société actuelle.

En outre, les espaces verts ont un impact sur la santé sociale des jeunes en améliorant leurs capacités à résoudre les conflits et à coopérer. Soulignons que les bénéfices que la nature procure aux jeunes s’étendent même au milieu scolaire. En effet, les élèves exposés à la nature travailleraient mieux en équipe et seraient plus disciplinés en classe, selon une étude de Stephen Moss.

De meilleures notes à l’école

De façon générale, l’étude montre que l’exposition à un milieu naturel engendre de meilleurs résultats académiques, non seulement en lecture, en écriture, mais aussi en mathématique et en sciences.

En plus de favoriser l’apprentissage, cette étude révèle aussi que dame nature amène les jeunes à être plus productifs et efficaces au travail, à avoir une meilleure autodiscipline, une meilleure compréhension de la matière et elle améliore leurs capacités de raisonnement et d’observation.

L’environnement naturel joue aussi un rôle bénéfique dans les performances académiques, puisque l’exposition à un environnement vert aurait un effet positif sur diverses problématiques telles que le manque de motivation et de concentration.

Les élèves à besoins particuliers en bénéficieraient eux aussi. Ceux, par exemple, qui sont atteints d’un trouble déficitaire de l’attention (TDA) voient leurs symptômes diminuer. Nos jeunes ont donc tout avantage à sortir à l’extérieur.

Des bienfaits sous-estimés

Quoi qu’il en soit, la contribution positive et non négligeable que la nature apporte au développement des enfants et des adolescents est importante, voire essentielle. N’oublions pas que le simple fait de jouer à l’extérieur peut avoir des retombées à long terme et ce, jusqu’à l’âge adulte.

Dame nature devrait être davantage utilisée et exploitée à des fins thérapeutiques afin de pallier les problématiques et les enjeux de santé et d’éducation présents chez nos jeunes.

Malheureusement, encore aujourd’hui, le système d’éducation, les parents et les écoles n’utilisent pas suffisamment ce moyen naturel pour favoriser le développement de nos enfants, malgré tous les bénéfices qui ont été démontrés.

Il n’est pas utopique d’espérer qu’un jour, la nature pourrait jouer pleinement son rôle dans le développement de la génération future. Qu’attendons-nous pour envoyer nos jeunes jouer dehors ?

Par Tegwen Gadais, Professor, Université du Québec à Montréal (UQAM) and Audrey-Anne Beauchamp, , Université du Québec à Montréal (UQAM)

Ce texte a d’abord été publié sur The Conversation sous licence Creative Commons. (Re)lisez l’article original.

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