Différencier, c’est essentiel. Et les TIC aident à y arriver plus facilement. C’est ce que croit John Couch, v.-p. éducation chez Apple.
Lorsque John Couch, vice-président du département de l’éducation chez Apple, se présente devant nous, pour nous parler de la place des technologies en éducation, il est difficile de ne pas être impressionné. L’homme gravite dans le milieu des technologies depuis les années 1960 et son ami, un certain Steve Jobs, l’a recruté pour développer la vision éducative d’Apple dans les années 1980. Il a également siégé sur des comités relatifs à l’éducation américaine aux côtés du Président Obama.
Cet influent technophile a prononcé la conférence d’ouverture du Sommet international du leadership en éducation (uLead17). Pour lui, au-delà de l’éducation et de la pédagogie, il y a l’apprentissage et c’est ce qui doit être à la base de tout acte éducatif.
Couch a mis l’emphase sur certaines choses importantes dans les pratiques professionnelles qui peuvent parfois être évacuées dans le feu de l’action : différenciation pédagogique, effet amplificateur des technologies au plan de l’apprentissage et de l’enseignement, pédagogie active, importance de la créativité et de la collaboration en classe, etc. Il a été particulièrement sévère en critiquant l’enseignement pour la moyenne et le fait que trop d’enseignants centrent leurs interventions pédagogiques sur « l’élève moyen », et ce, au détriment des élèves plus faibles ou plus forts en classe. Pour lui, la solution provient de ce qu’il appelle la « precision pedagogy » : des interventions pédagogiques ciblées à des moments opportuns pour combler les besoins différents de tous les élèves. Devant cette tâche colossale, les technologies prennent toute leur pertinence et deviennent des outils favorisant une pédagogie de la précision.
Les connaissances sont disponibles gratuitement partout
Il a véhiculé un message important : les connaissances sont disponibles gratuitement partout. L’élève n’a pas à « subir » un enseignant qui les divulgue au compte-gouttes et qui tente d’en contrôler le flot. Pour lui, l’enseignement dépasse largement la simple transmission des connaissances, laquelle serait devenue obsolète avec l’avènement des technologies, des moteurs de recherche de plus en plus performants et des médias sociaux omniprésents. Entre autres, l’enseignant est néanmoins irremplaçable puisqu’il façonne l’apprentissage et en propose les balises pour mieux la contextualiser. Il offre les perspectives de réseautage, ouvre les horizons pour que l’élève use de curiosité et de créativité pour parvenir à ses fins : celles d’apprendre de façon durable.
Couch nous a rappelé que le codage prendra de plus en plus de place dans nos vies. Le plus grand magasin au monde, Ali Baba, ne tient aucun inventaire. Le plus grand théâtre au monde est bel et bien Netflix, lequel n’exploite aucun cinéma. Le plus grand média ne crée pourtant aucun contenu (Facebook). Tous ont un point en commun : le codage et l’utilisation des technologies pour tisser un réseau tapissé d’algorithmes. Voilà d’ailleurs un intéressant plaidoyer pour promouvoir l’apprentissage de la programmation en classe.