Dans le cadre de la Semaine de l’apprentissage mobile (Mobile Learning Week 2016) de l’UNESCO, tenue du 7 au 11 mars 2016, des experts de partout ont discuté des enjeux mondiaux concernant l’utilisation des appareils mobiles intelligents à des fins pédagogiques.
Notre collaboratrice fait un compte rendu du « webminaire » qui a marqué l’ouverture de cette Semaine de l’apprentissage mobile de l’UNESCO, le 7 mars dernier.
C’est en attendant mon vol pour Paris que j’ai suivi, de l’aéroport, le débat mené en ligne par un panel d’experts sur comment la technologie mobile peut faciliter l’apprentissage et renforcer la qualité de l’éducation. Quelques membres du panel étaient au siège de l’UNESCO à Paris, alors que d’autres étaient ailleurs en Europe mais aussi en Amérique, en Afrique et en Asie. Cet événement illustre à merveille à quel point personne n’est isolé, nous vivons tous en communication les uns avec les autres.
La question fondamentale était : «We live in a connected world. What is the appropriate pedagogy for mobile device?» (Nous vivons dans un monde branché. Quelle serait la pédagogie à privilégier pour l’usage des appareils mobiles?)
Malgré les 7 milliards d’appareils mobiles utilisés à travers un monde comptant 8 milliards d’individus, il n’y a qu’un mot pour décrire l’usage de ces appareils en éducation : diversité. On trouve de tout : de l’usage interdit dans les classes, en passant par l’AVAN (« Apportez votre appareil numérique », ou BYOD en anglais) jusqu’aux classes où les appareils sont mis gracieusement à la disposition des écoliers. Cette diversité d’usage est à l’image des écoles du Québec.
L’interdiction d’utiliser les appareils mobiles en classe est une option rejetée par l’ensemble des intervenants. Cependant, convaincre les autorités gouvernementales, directions d’écoles et enseignants de changer leurs positions semble très difficile. L’AVAN, de son côté, pose problème lorsque les écoliers de familles plus riches ont de meilleurs appareils, ce qui engendre plusieurs problèmes dans certaines écoles qui choisissent cette option.
Les appareils les plus utilisés à fins éducatives à travers le monde sont les téléphones intelligents. Les écrans plus grands écrans permettent une plus large gamme d’activités éducatives : aller au-delà de la lecture pour favoriser des activités d’écriture et de création, par exemple.
Il semble que les enseignants utilisent beaucoup les appareils mobiles pour leurs usages personnels : rechercher du matériel éducatif ou des informations sur Internet, chercher un emploi ou participer à des forum de discussion avec leurs collègues. Trop souvent, ces appareils ne sont pas utilisés en classe dans le cadre de leur enseignement.
Monsieur Tarek Shawki, doyen de la Faculté des sciences et de génie de l’université américaine du Caire en Égypte, a présenté l’Egyptian Knowledge Bank. Il s’agit de la plus grande bibliothèque numérique du monde accessible gratuitement à tous les citoyens égyptiens. Elle est conçue de telle sorte que chacun, peu importe son âge, son niveau d’éducation ou son domaine d’intérêt, ait accès à une multitude de publications. Une telle production a pour but de créer une société instruite et civilisée, de faire la promotion du l’usage du numérique par les enseignants et de stimuler l’intérêt des étudiants en mettant à leur disposition un contenu informatif substantiel pouvant répondre aux besoins de tous.
Par contre, dans un pays tel que l’Inde aux 800 millions de téléphones mobiles, ces appareils sont trop souvent peu utilisés par les écoles, quoiqu’on y développe quantité de projets intéressants. Mais les difficultés d’usage se situent au niveau de la connexion à Internet et du réseau électrique déficients.
Madame Mariana Patru, spécialiste des programmes à l’UNESCO, a bien résumé les particularités de l’usage du numérique en éducation au niveau international. La plupart des pays du monde ne sont pas prêt à faire les changements fondamentaux à leurs systèmes éducatifs pour favoriser l’usage des technologies numériques mobiles, appareils qui offrent pourtant un immense potentiel éducatif.
Plusieurs intervenants ont en outre déploré que, souvent, ce sont les gouvernements qui stoppent les efforts d’adaptation au numérique par les principaux acteurs de l’éducation.
Utilisez ce lien vers la vidéo pour revivre toute l’activité.
https://www.youtube.com/watch?v=7bDK6ok6KPw