Être ou ne pas être numérique, là est la question! D’un côté, il y a des enseignants qui mettent en place des classes sans papier et intègrent des tablettes numériques dans leur classe, convaincus de leur effet sur la motivation des jeunes et, par ricochet, sur leurs résultats. Et il y a ceux qui croient que tout cet argent investi dans ces nouveaux outils serait bien mieux dépensé ailleurs.
Un article du New York Times publié en septembre semble donner raison aux détracteurs de la technologie. Dans le district de Kyrene, en Arizona, 33 millions $ ont été investis en technologie au cours des cinq années, rapporte le journal. Pourtant, les résultats de ces élèves issus de classes du futur stagnent alors que ceux des jeunes du reste de l’état ont grimpé. On déplore aussi le fait que les autorités en aient profité pour réduire le nombre d’enseignants. Par ailleurs, certains font valoir que les tests ne mesurent pas les toutes nouvelles compétences du futur acquises par les enfants. Dans un second article publié en octobre, le journal rapporte les résultats d’une étude réalisée à partir de dix logiciels répandus d’enseignement de l’algèbre. Celle-ci ne constate aucune amélioration de la performance des élèves aux tests standardisés de mathématique.
Les fervents du numérique
Le matériel est insuffisant et doit s’accompagner d’une bonne formation des enseignants, fait valoir le psychologue et politicien français Jean-Michel Fourgous, auteur de Réussir à l’école avec le numérique. En entrevue à Radio-Canada, il mentionne qu’une trentaine d’études ont démontré l’impact positif des nouvelles technologies à l’école. Dans un texte qu’il a rédigé pour le quotidien Le Monde, il précise : « l’institut de recherche IZA a mis en évidence, dès 2006, que les seules écoles qui ont vu leurs résultats scolaires augmenter sont celles qui ont certes investi dans l’équipement, mais qui ont surtout formé les enseignants à la maîtrise technique et pédagogique de ces outils numériques ».
Selon lui, la technologie permettrait une augmentation des résultats de 16 % à 30 % selon l’approche des enseignants. « Une bonne machine ne suffit pas, il faut modifier sa pédagogie », insiste-t-il. Pour lui, les avantages de ces nouveaux outils technologies sont évidents.
Récemment, des chercheurs de l’UQAM ont lancé un jeu éducatif en ligne visant à enseigner les lois de Newton aux jeunes. Or, leur recherche démontre que le jeu permet aux adolescents de mieux retenir les différentes notions qu’avec l’enseignement traditionnel!
Voilà un débat qui n’a pas fini d’alimenter les conversations!
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